#76
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Belle histoire, merci de la partager
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L'amour pour épée, l'humour pour bouclier ! (B WERBER) |
#77
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Très beau texte, Nopoman. Subtilement sentimental.
Merci pour ta contribution. |
#78
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C'est très beau. Très profond, et surtout très dynamique et bien rythmé.
Le final est superbement amené. Bravo. |
#79
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Je me lance:
La petite bête qui mange la grosse. « Toute forme de vie mérite le respect » est une consigne que j’apprécie beaucoup. Il y a quelques années, un soir, je regardais la télé, assis sur mon canapé, dans le noir. Je remarquais une tache noire sur le mur, au-dessus de l’écran. J’attendis la publicité pour me lever, éclairer la pièce et aller voir de plus près ce qu’était ce point noir. Et là, stupéfaction : en moins d’un dixième de seconde, ce point se retrouvait à deux mètres de là, à l’autre bout du mur. Qu est-ce que c’était que ce truc ? J’allais à nouveau voir de plus près et ce que je vis me glaça d’effroi. Sur un corps de cinq centimètres de long étaient greffées des centaines de pattes semblables à de la soie et une paire d’antennes. Je n’avais jamais rien vu de tel. Et, tandis que je commençais à me demander comment j’allais faire sortir cet animal de l’appartement, le voilà qui se remettait en mouvement. Il était déjà sur le parquet et se déplaçait à une vitesse fulgurante. Tous les poils se dressèrent sur mon corps en même temps que la chaleur m’envahissait. Je fis un bond jusque sur mon canapé d’où je saisis un balai caché derrière la rampe d’escalier. La bête avait disparu. Je restais là un moment en position debout le cœur battant à tout rompre à attendre son retour. Ce qui finit par arriver. Le bolide sortit de sous le canapé. Je donnais des coups de balai sans bien savoir si j’arrivais à toucher l’animal. Je finis par arrêter. Sur le parquet ne restait qu’un corps sans vie. Je me calmais un peu. Je finis par descendre du canapé pour aller chercher un kleenex pour me débarrasser du corps. Mais à mon retour, le monstre avait repris du poil de la bête. Il recommençait à se promener sur le parquet. Cette fois, je saisis un dictionnaire et le lui balançait dessus. En plein dans le mille. Cette fois il ne restait que de la bouillie de la chose. Une recherche m’apprit plus tard que cet animal était une scutigère véloce, une variété de mille-pattes utile vivant dans les appartements humides et qui dévore les fourmis et les abeilles. J’avais fait un délit de sale gueule et j’en avais honte. Ce fut ma première rencontre avec cet animal mais pas la dernière. A ma grande honte, je continue d’en avoir une peur bleue et à chaque fois ça se termine par un carnage. Entre la Speedy Gonzales des insectes et moi, ce n’est pas le grand amour. Imaginer cette bête qui viendrait me courir dessus pendant mon sommeil me révulse. Alors certes, « toute forme de vie mérite le respect » mais on peut faire notre vie chacun de son côté, d’accord ? |
#80
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Jolie conte B.
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L'amour pour épée, l'humour pour bouclier ! (B WERBER) |
#81
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Très bon texte.
Merci pour ta participation, Bukowski (c'est assez drôle de remercier quelqu'un ayant un tel pseudo). Et pour tous ceux qui veulent contribuer au Projet, ce sujet reste ouvert et vos oeuvres seront les bienvenues. C'est vous qui ferez vivre ce Projet. |
#82
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Frites et chocolat...
Il est possible de vivre une enfance relativement paisible dans une campagne verdoyante affublée de noms pittoresques comme "trou du diable" et "couloir de la mort". Il est cependant recommandé de recouvrir l'odeur des charniers de chocolat noir. En réalité, la présence de la guerre trente ans plus tard se résumait le plus souvent à quelques casques allemands rouillés qui sortaient de la terre des jardins et un obus épisodique qui affleurait au milieu de la rivière locale, bien vite dénoncé - on ne se refait pas - à l'instituteur à blouse grise du cru. Constance portait bien son nom, le périmètre de sa vie se résumant à mes yeux d'enfant à son fauteuil d'osier au coin de la cheminée de la ferme, dos à la cuisinière en fonte. Ses yeux à elle avaient depuis longtemps cessé de percevoir quoi que ce soit, sauf peut-être la danse des flammes. Ses heures près du feu l'avaient rendue ignifuge. Elle saisissait à main nue le brûlant plat de frites dominical tendu au plus gourmand de mes oncles qui hurlait alors de douleur dans l'hilarité générale. La bretonne caustique portait l'estocade d'un "T'étais bien tendre la première fois qu't' as pissé!" C'était son petit-fils préféré. Et les dimanches passaient dans les rires, les cris d'un enfant capricieux et trop nerveux, les sauces renversées et les carafes de cidre qui faisaient oublier les mains gelées à ramasser des barattés de petites pommes vicieusement dissimulées dans l'herbe grasse et trempée de l'automne normand. La nuit venue, la petite boule de nerfs avait épuisé la patience de sa mère sans cesser de courir autour de la grande table de chêne. A deux doigts de finir noyé dans l'eau de javel du seau au pied de l'horloge, deux petits bras secs le saisissaient au vol d'une inattendue fermeté. Trop intimidé pour protester, le petit garçon finissait par se lover sur les genoux de son arrière-grand-mère, se laissant gagner par la chaleur de la cheminée et des châles de laine, bientôt bercé par la mélopée apaisante de la vielle dame aux cheveux blancs vêtue de noir. Le lundi, le calme revenu, la famille repartie vaquer à ses occupations, je toquais à la porte sur le chemin de la sortie de l'école. Constance, dans son fauteuil, accueillait son unique arrière-petit-fils, heureuse je crois de briser la monotonie du tic-tac de l'horloge et du craquement des bûches dans l'âtre. Elle m'indiquait le chemin de la grande armoire rustique, là, sur la droite au fond, sur l'étagère du milieu, où de gros carrés de chocolat noir n'attendaient que moi. Pas de grandes phrases, quelques mots, sa petite main fine dans mes cheveux. A demain. . |
#83
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Joli souvenir.
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Sacré pouvoir d'évocation
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#85
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Yop Wildcard, j'ai posté ma nouvelle sur mon blog et j'ai pour l'occasion fait un visuel. S'il te tente, fais péter l'info, je te dois bien ça!
https://ismaelbamixgraphixarts.wordp...t-soleil-noir/
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