Scénario: Ed Brubaker / Greg Rucka
Dessins: Michael Lark
La vie d'un commissariat dans un univers super-héroïque, on est en droit de croire à l'overdose avec les récents Power et Top Ten! Et pourtant, ô joie et jubilation, il n'en est rien puisqu'on ne se rend quasiment pas compte qu'on est dans la ville de Batman.
On assiste ici à un polar de très bonne facture et surtout d'un réalisme peu commun. Ici, point de super-flics stéréotypés, canons de beauté et mitraillant à tout va sur les méchants. Juste des gens ordinaires qui font leur boulot d'enquéteurs. Avec toutefois une idée bien précise, c'est-à-dire essayer de résoudre leur enquête avant qu'un certain justicier masqué ne s'en empare. Plus que dans une ville normale, ils ont cette pression supplémentaire, à savoir que si ils se plantent, il y a de très forte chance que Batman résolve l'affaire à leur place, entachant ainsi leur mérite et leur amour-propre.
Et ce qui nous montre que les protagonistes ne sont pas des surhommes mais bien des policiers lambda, c'est qu'ils n'arrivent pas toujours à atteindre cet oblectif.
Dans ce premier numéro, plusieurs cas enchevétrés les uns dans les autres, la disparition d'une jeune fille, une fausse piste qui mène à un truand qui lui n'est pas ordinaire, etc... On assiste aux différentes investigations avec bonheur. On les voit piétiner dans leur enquête. On y croit.
Scénaristiquement, avec les deux spécialistes polar du milieu, on a bien sûr du très très lourd.
Graphiquement, le dessin fin et sans artifice de Lark colle parfaitement à cette ambiance ordinaire.
18/20