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Vieux 14/11/2018, 20h54
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Oloreen Oloreen est déconnecté
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Oloreen joue à l'Homme-Taupe dans son jardinOloreen joue à l'Homme-Taupe dans son jardinOloreen joue à l'Homme-Taupe dans son jardinOloreen joue à l'Homme-Taupe dans son jardinOloreen joue à l'Homme-Taupe dans son jardinOloreen joue à l'Homme-Taupe dans son jardinOloreen joue à l'Homme-Taupe dans son jardinOloreen joue à l'Homme-Taupe dans son jardinOloreen joue à l'Homme-Taupe dans son jardinOloreen joue à l'Homme-Taupe dans son jardinOloreen joue à l'Homme-Taupe dans son jardin
Mister Miracle 12

Je n'avais pas donné d'avis sur le 11, tant son appréciation me semblait suspendu à ce dernier numéro qui... déroute, oui.
Une conclusion qui annonce une suite (c'est assez surprenant); mais qui en même temps arrive à totalement boucler l'histoire.

La justesse et la spécificité de l'écriture de Tom King se révèle, dans cette maxi, d'une maturité exceptionnelle qui joue tout autant sur la simplicité de ce qui est raconté que sur la profondeur des thématiques.

Cette narration au rythme de métronome, grâce à ce gaufrier quasi-constant, nous fait peu à peu rentrer dans la façon de penser, de voir la réalité de Scott, et nous laisse finalement aussi dérouté, perdu, rassuré, heureux et désespéré que son personnage. Et à ce titre, ce dernier chapitre montre le niveau de réussite de l'équipe créative qui nous a fait peu à peu entrer dans la tête de cet artiste de l'évasion qui ne sait plus s'il est piégé ou libre; qui ne sait plus s'il peut et doit s'échapper encore une fois.
Mister Miracle est perdu dans sa propre vie, dans sa vision du monde entre vie de famille banale, guerre cosmique aux enjeux titanesques, et vision réflexive sur l'univers des comics DC (et Marvel par le personnage de Funky). Scott traverse tout cela dans un état dépressif, il peut rompre à tout moment, son esprit est proche de la folie. Mais, grâce à l'amour de son pilier Barda, grâce à sa vision tout aussi désespérée que pleine d'espoir sur la vie, sur les générations qui se succèdent, il tient. Il semble tenir. Il n'en est pas sûr; nous non plus.

C'est peut-être aussi cela que nous raconte King, cette incertitude de la vie des hommes, de la sienne probablement, qui a oscillé entre vie de famille et acte de guerre; entre le fait de donner la vie et de voir cela comme un miracle, et le fait de prendre des vies et de se rendre compte de son absurdité.

Le résultat est un être tout autant brisé que victorieux, tout autant perdu que continuant inexorablement sa route. C'est un être humain. Justement pas un de ces héros sûrs de leur bon droit et de leurs interventions violentes; Scott est un homme, perdu au milieu de sa vie, maillon infime d'une chaine presque infinie et peut-être sans but.

Il est rare de lire un comics mainstream aussi personnel, aussi riche et aussi déroutant. Il est rare de voir se construire une telle série mois après mois, et d'attendre désormais cette "suite" avec autant de questions en suspend.
Rien n'est réglé et pourtant tout s'est bouclé. Rien n'est fini mais nous connaissons la fin. Nous sommes perdus mais nous comprenons ce que nous avons lu.

Cette série est. Nous sommes. De cela nous pouvons être sûrs pense le couple-miracle. Le reste se passe dans nos têtes, dans notre enfer personnel, dans notre paradis qui n'appartient qu'à nous.
Mais notre existence est-elle aussi imaginaire? De quoi pouvons-nous réellement nous échapper? Du monde? De nous-même? Où s'arrête l'un; où commence l'autre?

Mister King a écrit un petit miracle; peut-être la première oeuvre littéraire du comics mainstream depuis un bon moment! Pour cette lecture, merci.

Dernière modification par Oloreen ; 14/11/2018 à 22h25.
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