[HiPs!]

Deux grosses déceptions. Une, attendue. L'autre, moins.


Commençons par du frenchy avec Yves Saint-Laurent de Jalil Lespert. Vingt premières minutes enthousiasmantes sous le charme du jeu de Pierre Niney qui épouse la diction et la gestuelle du styliste de façon bluffante. Il est à ce moment là l'atout majeur du film. Il le restera jusqu'au bout, malheureusement, le flim ne proposant pas grand chose d'autre d'enthousiasmant et surtout, l'attention du réal se détournant de plus en plus de lui pour recentrer son propos sur Pierre Bergé qui a adoubé le film. Du reste, on sent vraiment trop l'obligation de redonner au mécène de YSL toute la place que celui-ci croit mériter. Très coincé aux entournures, engoncé jusqu'à la caricature, le flim fait illusion une demi-heure avant que la politesse lénifiante de son propos ne finisse d'endormir le spectateur et que l'oeuvre de commande ne phagocyte totalement l'histoire. Et vraiment Jalil Lespert loupe la quasi totalité de ses plans, ne parvenant même pas à rendre compte efficacement d'un défilé de mode.


Plus surprenant, le mortel ennui qui m'a saisi au visionnage du Loup de Wall Street. Je ne sais pas si la monteuse de Scorsese est toujours sa femme mais y a de l'eau dans le gaz à en croire le montage totalement soporifique du dernier métrage du new-yorkais. Bizarre d'ailleurs la profusion de scènes qui s'étirent, s'étirent et n'en finissent pas alors qu'un Scorsese de dix ans plus jeune les aurait ratiboisé de moitié sans état d'âme. Ainsi, la scène où DiCaprio se retrouve sous l'emprise des "lemmon" est l'une des plus chiantes qu'il m'ait été donné de voir depuis un bail. Et ne me sortez pas l'excuse du: "oui mais c'est chiant exprès pour bien faire sentir le côté mortifère du somnifère en question". Parce que dans ce cas là, un peu de cohérence et qu'on passe le flim à 120 images par seconde ou en accéléré à chaque fois qu'il y a une prise de coke…