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Vieux 24/04/2014, 11h24
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Samo change la caisse du Fauve
La rage du tigre, de Chang Cheh


Je m'excuse par avance, ce qui suit va être d'avantage un coup/cri du coeur qu'une véritable critique de ma part, n'ayant pas la culture cinématografique de mes collègues ci dessus

Toujours est-il que j'ai vu la Rage du Tigre, film de 1971 réalisé par Chang Cheh, un des réalisateurs phares de la Shaw Bros.

Le film s'inscrit dans le courant Wu Xia Pian, film d'épée que Chang a fortement influencé de son style violent, jusqu'à imprimer des futurs grands comme John Woo. Il m'a fallu voir cette Rage du Tigre pour comprendre pourquoi j'aimais tant le Syndicat du Crime, par exemple.

Dans ce film, Chang Cheh reprend et revisite une saga qu'il a lui même crée au cinéma quelques années plus tôt : celle du sabreur manchot, avec les films "Un seul bras les tua tous" et "le bras de la vengeance". C'est même "Un seul bras" qui a attiré mon attention de par son seul nom, que je trouvais particuliement puissant, jusqu'à me pousser à l'achat du film, alors que jusqu'ici je n'avais jamais eu le moindre interet pour le WXP.

Les deux films m'ont fait passer un agréable moment, me confrontant à la violence sauvage du réalisateur, à son sens de la photo particulierement fin également, surtout dans le premier opus.

Mais c'est la Rage du Tigre, remake et emprunt des deux épisodes précédents qui m'aura laissé la plus forte des impressions.

Le pitch :

Le héros (David Chiang), épéiste de son état, renonce à son bras et aux arts martiaux suite à un duel perdu. Dans le deuil de son art, il devient serveur dans un tripot et vit dans l'anonymat le plus total, la seule personne lui portant de l'interet etant la fille du tenancier du bar.
Jusqu'à ce qu'arrive un autre héros (Ti Lung), jeune, beau, sûr de lui, et doué pour la bagarre, et va se creer une reelle resonnance trouble entre nos deux héros, jusqu'à la survenue d'un drame qui amenera à la justifcation du titre du film.

Ce qui plait :

Le couple d'acteur, David Chiang et Ti Lung, est incroyable tant il fonctionne bien. Chiang est petit et frele, Ti Lung plus grand et fort, tous les deux sont magnifiques, et ils arrivent parfaitement à retranscrire la complicité ambigue dans laquelle Chang Cheh les inscrit. C'est assez interessant de voir le personnage de Chiang se réveiller de la lethargie dans laquelle il est plongé pendant toute la premiere moitié du film au contact de son partenaire.

Interessant aussi de voir à quel point le personnage féminin, pourtant relativement présent à l'ecran pendant une bonne partie du film, est à ce point invisible au yeux du héros -et du réalisateur-.

Perso, j'ai eu un gros coup de coeur pour Ti Lung, que ej n'ai connu qu'en grand frère vieillissant dans le syndicat du crime, et qui est juste MAGNIFIQUE. La figure du héros par excellence.

Ce qui plait ensuite, c'est cette violence, totalement furieuse, dechainée, qui vient exploser à partir de la moitié du film, comme un trop plein symbolique auquel on viendrait enfin de trouver un éxutoire. C'est littéralement assez jouissif pour le spectateur, qui se mange ça de plein fouet.
A plus forte raison quand le film, trés visuel, s'acharne à décrire ce déluge de mort de façon si graphique. A ce jeu, personne ne sera à l'abri, conférant au film un aspect trés cruel, mais ô combien touchant.

C'est sonné, éprouvé, mais satisfait que je suis sorti de la vision du film. Un grand, grand coup de coeur.


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