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Vieux 12/09/2006, 21h12
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Zuvembie
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Destroyer Duck # 1

1982 :

L'année est très bonne pour les vins de Bordeaux et de Bourgogne et exceptionnelle pour les vins de Champagne. En France, l'Assemblée nationale supprime définitivement le délit d'homosexualité du Code pénal, c'est la naissance d'Amandine, premier bébé-éprouvette français et ….

Steve Gerber a des ennuis.

Le canard aux œufs d'or


En 1973, ce scénariste, déjanté et politiquement incorrect pour son époque, créé un personnage de canard extra-terrestre désabusé, cynique, obsédé sexuel, porté sur la bière et les cigares débarqué malgré lui dans le Marvel Universe : Howard the Duck est né.



Initialement prévu comme un gag, le personnage revient à la demande des lecteurs à plusieurs reprises dans les pages de Man-thing et se voit offrir sa propre série en 1976.


Howard permet à Gerber de laisser libre cours à son imagination agitée, parodiant les Super'zeros et taquinant méchamment les défauts de la société américaine.

Le personnage et la série connaissent un grand succès qui ne tarde pas à lui attirer les foudres de Disney. Le compagnie du Mickey attaque Marvel dés 1976 pour plagiat de Donald Duck (1934).



Un arrangement (modifiant, en autre, rétroactivement le look d'Howard) met fin aux poursuites en 1980.

En 1978, Gerber assigne à son tour Marvel en justice, pour récupérer les droits du personnage et sa part du gâteau.
En mai 1979, il claque la porte de la maison aux idées, la série s'arrête au # 31.

Fin 1981, le procès est donc toujours en cours et les frais de justice laissent Gerber proche de la banqueroute. C'est alors qu'il a l'idée avec Dean Mullaney d'Eclipse Comics de publier un comics book dont les bénéfices iraient soutenir sa cause.

Gerber contacte Jack Kirby (qui lui aussi garde une dent contre Marvel concernant notamment la paternité de la quasi-totalité de ses héros du Silver Age).
Ce dernier accepte de travailler gratuitement pour ce comics.

Ils imaginent un clone d'Howard : Destroyer Duck, canard mercenaire du work-for-hire. (Marvel et certains de ces artistes phares comme John Byrne en prennent plein la gueule).



Le succès aidant, ce one-shot connaîtra sept numéros entre 1982 et 1984.




Et un canard leur montrera la voie …

Paradoxalement, ce comics sera à la fois un moteur et un frein sur la voie du creator-owned et du self-publishing.
D'un coté, Destroyer Duck prouve au monde du comics qu'un éditeur indépendant peut faire aussi bien que les grands de l'époque.

Mark Evanier, futur scénariste de Groo, évoque ce changement sur son site :

Citation:
But there was more: A notion in some heads was shattered by that comic. It may seem ludicrous today but, back in '81, there had been few full-color, regulation-printed comic books issued outside of the major houses. And there were those in the funnybook business who believed, silly as it now seems, that it was physically impossible to do this; that in order to print a professional-looking comic book, you had to have a big office and a staff and a Production Department and all that overhead. Destroyer Duck may not have been the most brilliant comic ever published but it was a "real" comic book, no less professional than any issued by a "real" company. I recall a longtime DC/Marvel staffer — a gent who'd been an editor for both — holding that comic in his hands and paging through it, muttering in genuine astonishment, "My God, it can be done without them!" As I said, ludicrous today — but I think that comic did a lot to "demystify" the process of publishing funnybooks, a lot to convince the industry that a comic published by a small firm need not look like a fanzine.
Mais cette guerre ouverte entre Gerber/Kirby et Marvel rend nerveux les éditeurs et artistes qui hésitent à sauter le pas de peur de prendre une balle perdue.
Ses comptes de nouveau au vert grâce à son palmipède, Steve Gerber peut continuer son combat qui s'achève, en 1985, sur un accord tenu secret.


Et GROO dans tout ça ?:



Destroyer Duck # 1 sort en 1982 chez Eclipse comics. Il contient bien sur une histoire du personnage éponyme mais accueille aussi des planches d'autres artistes comme Dan Spiegle Shary Flenniken, Joe Staton et Sergio Aragones invités par Gerber à participer gracieusement.

Aragones est le premier à être sollicité par Gerber accompagné de Mark Evanier pour participer à ce projet. Sergio leur donne accès à toutes ses histoires inédites pour qu'ils fassent leur choix.
Se souvenant sans doute du personnage, Evanier choisit Groo.
Il s'agit donc de la première apparition du personnage bien que certains affirment qu'un croquis Groo est apparu auparavant dans un catalogue (sans plus de précisions ).



On y retrouve un Groo volant au secours d'une jeune vierge attachée à une potence probablement offerte en sacrifice.



Pour la libérer, il doit affronter son gardien une espèce d'homme-lézard à 4 bras armé jusqu'au dents.



Après un combat acharné où Groo fait preuve d'un grand courage et d'une incroyable dextérité, il finit par abattre le monstre ………….


Cette première aventure de Groo est proche des travaux d'Aragones sur MAD, l'histoire se déroule sur 4 pages et est quasiment sans paroles.(un 'nuff said avant l'heure).

C'était à l'époque la seule histoire complète de Groo disponible. Mark Evanier ne s'occupe pas encore du scénario et des dialogues (et pour cause ). Le style d'Aragones n'est pas encore abouti mais l'esprit de la série est déjà en partie là.
Visuellement le personnage n'évoluera plus. Seule différence avec les histoires qui suivront : ce Groo semble sûr de lui, a une certaine prestance, il possède une attitude héroïque et parait presque intelligent.

Cette histoire sera rééditée dans : The Groo Chronicles #2 (Marvel/Epic) & The Groo Chronicles HardCover (Graphitti Designs).



Le succès de Destroyer Duck permet une diffusion large du travail de Sergio et du personnage. Les lecteurs en redemandent, Groo est en passe de devenir une Star ("Slay, slay!")