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Pour ma part, j'avais complètement zappé le fait que c'était dispo dès hier, du coup je n'ai eu le temps de regarder que le premier épisode.
Mais, d'une, ça ne dérange pas : je ne suis pas un adepte du "binge-watching", ça me fait penser à une crise de boulimie, comme quelqu'un qui vide son frigo de manière maladive. Qu'y gagne-t-on sinon une indigestion, un maelström d'images et d'intrigues qu'il faut ensuite digérer (mais qu'il faut surtout commenter le premier comme si on avait gagné une course) ? Pour moi, ce n'est pas un mode de "consommation" qui rend justice au travail des concepteurs d'une série, qui passent des mois à produire des épisodes aussitôt mis en ligne-avalés : imaginez entrer dans un restaurant, commander l'entrée, le plat de résistance, le fromage et le dessert et demander l'addition dix minutes après parce que vous avez tout bouffé en mélangeant les plats. Où est le plaisir là-dedans ? Comment peut-on apprécier la saveur des aliments ? La suite des mets ? C'est l'expression la plus absurde de la "consommation" : tout, tout de suite.
Et de deux, pour ma part, ça m'arrange de replonger en douceur parce que je sors de plusieurs séries mémorables (Fargo, Legion, The OA, dans le format de Defenders, et d'autres, comme Mozart in the Jungle, Missions, Irresponsable, plus ramassées). Defenders boxe dans une catégorie à part et vient avec l'ambition de synthétiser les premières saisons de ses quatre héros, donc il faut se conditionner pour l'apprécier. J'ai juste eu le temps de "sortir" de Legion, c'est parfait comme timing.
En tout cas, j'ai apprécié ce premier chapitre, même si j'ai eu l'impression qu'Iron Fist était un peu en retrait (ce que je déplore puisque c'est le perso et la série Marvel-netflix que j'ai préférés). Mais c'est quand même équilibré, les quatre sont bien (re)présentés, l'intrigue est suggérée subtilement, la méchante possède un mélange de classe et de dangerosité palpables (et puis voir Sigourney Weaver, ça fait quand même son effet : à part D'Onofrio en Caïd, il n'y a pas d'équivalent)
La réalisation est jubilatoire : le metteur en scène utilise un truc tout con mais qui fonctionne bien en associant une couleur à chaque héros (bleu pour Jessica, jaune pour Luke, vert pour Danny, rouge pour Matt), placée de manière assez discrète (un élément du décor, la lumière dominante, un vêtement...). Les transitions sont très fluides grâce à ça et surtout on voit à quel point, malgré l'inégalité de leurs propres séries, les quatre sont bien définis et déjà complémentaires.
Sympa aussi de glisser des seconds rôles associés à chacun des héros (Foggy, Karen, Patsy, Claire et Colleen - même si Jessica Henwick est davantage qu'un second rôle : elle a un tel charme et une complicité si naturelle avec Finn Jones qu'elle est déjà la cinquième membre de l'équipe).
Bon, aujourd'hui, je vais tâcher d'en regarder deux de plus, et de garder ce rythme. Mais je le sens bien, ce crossover.
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