Afficher un message
  #46  
Vieux 18/10/2013, 01h11
Avatar de Kani
Kani Kani est déconnecté
Amiral rebelle
 
Date d'inscription: novembre 2012
Messages: 1 035
Kani change la caisse du Fauve
Godzilla vs King Ghidorah (1991) de Kazuki Omori

ay ll make a bbq wit ur hed, k ? lol

Suite au semi-four commercial qu'a représenté Godzilla vs Biollante, malgré sa réussite artistique, la Toho décide de rebrousser chemin et demande à son réalisateur Kazuki Omori de réaliser un film plus à même de plaire à un large public, avec l'autorisation de ressusciter l'une des anciennes gloires : King Ghidorah.
Sous de nombreux aspects, le film représente en effet un véritable anti-Godzilla vs Biollante. Exit la poésie naïve, le léger message écologique ou la mise en scène plus intimiste, ici le message est clair : primauté sur l'action brute et la destruction, retour aux valeurs classiques du kaiju avec ses grosses bastons et sa science-fiction un peu absurde. Pour autant, le film se révèle ingénieux dans son entreprise, ne cédant jamais à la facilité et cherchant à rendre hommage aux plaisirs d'antan.
En cela, le film rappelle l'une des plus grandes réussites du genre, Destroy All Monsters d'Honda et sa folie joyeuse et furieuse. S'inscrivant dans la lignée du film le plus culte du genre, Godzilla vs King Ghidorah en reprend tous les codes, les retravaille, les sublime parfois, se casse les dents d'autres fois, mais le même plaisir régressif est là, intact et nous revient à la tronche pour nous faire prendre un plaisir assumé. Mais le film ne se contente pas à réutiliser une vieille recette, il cherche aussi par là à l'étudier, la questionner pour mieux lui rendre justice, naviguant entre deux eaux dangereuses, entre l'hommage au genre et sa propre parodie, sans jamais se noyer dans l'un ou l'autre.
Le film se permet aussi d'offrir l'un des scénarios les plus excitants et extravagants de la saga, même truffé d'incohérences et de non-sens flagrants, à base de retour dans le temps, de manipulation cybernétique et autres qui permettent aussi de faire du film un véritable testament de la science-fiction certes tatonnant, mais ô combien plaisant, grâce à ses nombreuses références palpables qu'elles soient orientales ou occidentales.
Enfin, pour que le film mérite de figurer parmi les meilleurs opus de la saga, il lui fallait des combats dantesques, et c'est exactement ce qu'il nous offre à (seulement) deux reprises entre les deux monstres titres du film, les effets spéciaux franchissant à nouveau un gap visible notamment sur les costumes criants de vie (Godzilla aura rarement été aussi beau qu'effrayant). Et encore une fois, si la baston de fin, impressionnante et plaisante s'il en est grâce à un retour en mode techno-berserk et un gros règlement de compte dans les règles et dans les rues de Tokyo, laissera tout de même sur notre faim, la castagne du milieu, elle, est un véritable moment d'anthologie, en face à face, la violence et la rage des monstres sublimée par une réalisation parfaitement maîtrisée et une photographie superbe, culminant lors d'une séquence folle de strangulation, puis se terminant par une décapitation jouissive.
Ainsi, Godzilla vs King Ghidorah s'illustre comme un film aux envies démesurées, à la réalisation palpitante quoique tangente et imparfaite, mais en résulte une oeuvre instantanément culte.
4/5
Réponse avec citation