[anteus]

Chapitre 3 : Lana Lang :

Cette petite rouquine qui jouait dans les champs fût la première femme de ma vie. Un rayon de soleil, on avait aucun secret l’un pour l’autre et elle n’ignorait pas mes pouvoirs (elle connaissait le secret depuis si longtemps…), force est de constater que j’avais raison de lui faire confiance. Cela me faisait du bien de parler un peu avec elle.
Je la voyais un peu comme ma sœur, en fait elle est devenue plus que ça.
On courait dans les champs, on se perdait, on rigolait. C’était le temps de l’innocence. Le tracteur de mon père fumant au loin, je pense qu’il n’a jamais marché de toute sa vie. Les tracteurs ont une vie propre, il ne faut pas rigoler !
Lana me souriait, on s’aimait et on était prêt à tout.
On avais 18 ans, Lana venait de m’offrir son corps pour la première fois. Tout allait bien, le paradis était terrestre et je venais de me rendre compte qu’il avait élu domicile au Kansas ! Je regardais mes pieds avec gravité, un jour il fouleront des mondes extra-terrestres mais ça je ne le savais pas encore. Je savais à peine voler.
Ma mère préparait ses muffins aux myrtilles et il faisait trop chaud mais je ne risquais rien.
Ma peau n’est-elle pas invulnérable ? Je l’ai appris lorsque la grue de la grange me tomba dessus un matin où mon père avait besoin d’aide.
Pour en revenir à ma mère, elle préparait des muffins, d’ailleurs j’en ai jamais retrouvé des aussi bons que les siens après sa mort.
On avait entendu le tracteur exploser du moteur dans une fumée noire mais après tout mon père allait le réparer pour la seconde fois de la journée et rentré en gueulant. Alors là, seulement, Martha Kent lui tendra son muffin qui le calmera à coup sûr.
Mais dans les champs aucun son ne sortit.
Ma super-ouïe n’était pas encore ce qu’elle était à l’époque, mais elle était assez aiguisée quand même pour entendre une voix à des kilomètres. Là il n’y avait plus de bruit.
J’ai délaissé Lana et les champs pour courir auprès de mon père, il était trop tard.
Lana accourue suivie de Maman.
Jonathan Kent gisait mort sur son tracteur en gladiateur terrassé par un arrêt cardiaque.
Une mort inconsolable, j’aimais mon père plus que tout, je lui devais mon éducation. Je lui devais tout, pour moi c’était mon vrai père, le seul et l’unique. Il n’était pas là.
Il ne reviendra plus.
Des millions d’années plus tard un vaisseau extra-terrestre avait développé une technologie très avancée donnant sur le monde des morts et j’ai entrevu mon père. Terrien mort dans un cargo appartenant à un univers lointain.
Il ne s’imaginait pas ce que je deviendrais mais de là ou il est il veille sur moi. C’est ce qui me réconforte. Le soir quand je me couche des yeux invisibles veillent sur moi, c’est comme une chaleur d’outre-monde.
J’ai toujours fait en sorte qu’il soit fier de moi par la suite. J’espère ne l’avoir jamais déçu.

La tombe était bien solitaire.
Tout le monde pleurait, tout Smallville l’appréciait. Jonathan était l’ami de tout le monde et le monde entier semblait venu de fort loin pour assister aux obsèques afin de consoler la veuve. C’est à l’enterrement de mon père que les cheveux de ma mère grisonnèrent. Je me suis soudain rendu compte qu’elle vieillissait. Elle était de plus en plus vulnérable et je me devais de la protéger.
C’était ma mère, la plus belle femme du monde que Lana me pardonne.
Avec le temps qui passait je suis resté à la ferme un temps pour soutenir ma mère. On essayait de la faire tourner comme avant, mais sans Jonathan-papa c’était bien dur. Lana vivait chez nous. A ce qu’il paraît je ressemblais de plus en plus à mon père. De toute façon à quoi mon père biologique pouvait-il bien ressembler ? Je ne l’avais jamais vu, je ne savais même pas où était mon monde d’origine ni où mon père avait enterré le vaisseau spatial car il a refusé de me le dire après avoir lu un article sur une invasion alien.
Oh bien sûr il savait bien que je n’allais causer aucune invasion, mais le vaisseau pouvait être aussi le moyen de nous sauver. On pouvait s’en servir en cas d’attaque comme arme !
Ma vision à rayon x ne s’était pas encore déclenchée de toute façon.
En septembre j’ai demandé à ma mère ce que je devais faire, j’avais la folle envie de partir mais je ne voulais surtout pas laissé ma mère. Une fois de plus j’en reviens à Lana.
Un élan de bonté, une femme merveilleuse et douce.
Elle n’avait pas apprécié que je parte, mais elle veillera sur ma mère en mon absence.
Je suis parti pour un an au lieu d’un mois, et j’ai fait le tour du monde afin d’y découvrir ses secrets. Mais il n’y a aucun secret en 1956 qui valu le coup de faire ce voyage, alors je suis rentré plein de promesses pour Lana.