Discussion: Modern-man
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Vieux 10/07/2008, 15h28
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Ben Wawe Ben Wawe est déconnecté
Dieu qui déchire sa race
 
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Ben Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à Galactus
Un autre chapitre dans notre petit projet commun.

« Dites-nous, Modern Man, quel est le secret de votre si grande popularité ? »

Le héros sourit en posant ses deux mains sur ses hanches dans une attitude très charismatique : par ce simple geste, il se mit tous les photographes dans la poche. Ils auraient leur photographie symbolique et leur prime, c’était tout ce qu’ils demandaient.

« Ma popularité ? Je ne sais pas, mon cher…je n’en sais rien. Ce n’est pas quelque chose qui m’intéresse véritablement : tout ce que je veux, c’est aider mon prochain et faire de cette ville un endroit sûr. »

Son sourire parfait brilla sur l’estrade : il était beau, il était fort et il le savait. Il se prêtait à un de ses exercices préférés : la conférence de presse dans laquelle tout le monde l’aimait et l’adulait. Il était un des héros les plus appréciés des gens parce qu’il était proche d’eux, et il savait que les journalistes le traitaient avec énormément de respect pour avoir ses faveurs. Il se faisait un plaisir de leur rendre la pareille.

« Après, si les gens m’aiment, c’est très bien mais je suis même prêt à me faire détester par eux : du moment qu’ils sont vivants grâce à moi, je pense que leurs sentiments sont un peu accessoires…je ne dis pas que je m’en fiche, mais je crois que ce n’est pas le plus important dans mon action. »

Le journaliste écrivit les notes tirées de ces quelques paroles, et il se rassit. Modern Man savait que tout ça ne durerait plus très longtemps, et pour l’instant tout s’était déroulé à la perfection : les reporters appréciaient beaucoup ces quelques moments passés avec le héros favori des gens, même si ils savaient que tout ce qu’il disait n’était pas vrai. Ils avaient entendu bien des rumeurs sur certaines pratiques de Modern Man, mais aucun n’en avait jamais parlé…ils savaient que toute mauvaise parole contre lui se paierait cash et qu’il ne faisait aucun cadeau.
Oh évidemment, rien n’était dit clairement, mais le héros avait suffisamment de poids pour qu’on devine ce qu’il pouvait faire si quelqu’un le gênait. C’était donc pour ça qu’on le laissait tranquille et qu’on forgeait ainsi sa légende, pour son plus grand bonheur.

Lui adorait cela, en fait : même si il s’en défendait, il recherchait l’amour de la population, peut-être plus que son bien-être. Il avait besoin de se sentir apprécier, idolâtrer pour pouvoir faire ce qu’il faisait. Il n’avait pas toujours été très bien dans sa peau auparavant, et il appréciait à sa juste valeur ce changement de situation : depuis qu’il avait mis ce costume pour la première fois, il avait dépassé ses blessures et ses complexes pour devenir quelqu’un d’autre, pour devenir un être supérieur…Modern Man. Il ne pouvait plus s’en passer.

Vint alors les dernières questions, et il prit un risque qu’il allait regretter en laissant un journaliste indépendant tirer la « dernière balle », lui poser la dernière interrogation. Il avait pris l’habitude de donner la priorité aux reporters des grands quotidiens, s’attirant ainsi les foudres des plus petits tirages mais s’en fichant complètement ; cette fois-ci, il voulait réparer son « erreur » et faire acte de bonté, mais il le regretterait bien vite.

« A vous.
- Modern Man, est-il vrai que vos pouvoirs viennent d’expérimentations sur des cadavres ?
- Qu…quoi ? »

Il ne comprenait pas ce qu’il lui disait ; il n’arrivait pas à accepter qu’on puisse lui poser une question d’une manière aussi brutale, violente et déshonorante. En dehors du fait que cette interrogation était terriblement choquante et déroutante, elle n’était fondée sur rien : même si ses origines n’étaient pas très reluisantes, jamais il n’avait eu à faire avec des défunts. Ce journaliste avait voulu le troubler et emmêler les personnes présentes sur son compte, et il y réussissait très bien : Modern Man était choqué et ses collègues regardaient désormais le super héros d’un autre œil.
Ne pouvant supporter cela, celui-ci serra un peu plus les poings en jetant un regard noir au journaliste. Il n’allait pas se laisser faire.

« Monsieur, je ne vous permets pas de parler ainsi. Votre question n’est fondée sur rien et…
- Très bien, passons à une autre : pourquoi refusez-vous de parler de vous ? Pourquoi ne voulez-vous pas vous expliquer sur vos pouvoirs réels ?
- Ecoutez, laissez-moi parler, je vous dis que vous n’avez pas à me parler ainsi, et…
- Pourquoi êtes-vous si troublé que je vous pose ces questions ? Êtes-vous bien lié à un trafic de cadavres génétiquement modifiés ?
- Je…non ! Bien sûr que non !
- Pourquoi ne parlez-vous pas plus de vos pouvoirs ?
- Ça ne regarde que moi, et…
- Les gens ont besoin de savoir et ont ce droit, non ? Vous les sauver continuellement, il est normal qu’ils sachent comment vous faites ça.
- Ils devraient être heureux que je le fasse, mais je suis sûr que…
- Pourquoi ne vous laissez-vous pas analyser par des scientifiques ? Avez-vous peur ?
- Non, c’est que…
- C’est que quoi ? Vous nous cachez des choses ?
- Mais non !
- Savez-vous que des scientifiques semblent avoir trouvés un remède aux super pouvoirs ?
- Quoi ?
- Savez-vous qu’une rumeur fait état d’un scientifique qui continue ses recherches en solitaire parce qu’il aurait trouvé un moyen de supprimer le gène qui fait de vous un surhumain ? Savez-vous que le gouvernement est très intéressé ? Savez-vous qu’il s’agit d’un moyen de faire pression sur votre communauté ? Savez-vous que vous êtes dans le viseur de ce scientifique ?
- STOP ! »

Modern Man n’en pouvait plus et il n’avait pas pu s’empêcher de le crier à la face de ce journaliste ; les poings serrés jusqu’à l’extrême, s’étant jeté dans la foule des journalistes pour l’intimider, son visage était rouge de colère et il était prêt à se venger de cet imbécile quand il avisa la réaction de ses collègues. En voyant la peur en eux, il se calma immédiatement et demanda à son attaché de presse d’arranger les choses. En quelques minutes, il disparut de la conférence de presse, plus qu’énervé par les paroles de ce petit imbécile.
Celles-ci continuèrent toute la soirée de lui remuer l’esprit : était-ce vrai ? Est-ce qu’il avait dit la vérité ? Si c’était le cas, tout son avenir et tout ce qu’il aimait étaient remis en question, et il ne le supporterait pas. Il avait passé sa vie entière à se battre pour parvenir au statut dont il jouissait actuellement, et il ne pouvait le perdre parce que quelques binoclards avaient cherchés dans les mauvaises directions !

Modern Man ne pouvait accepter qu’on puisse ainsi le menacer et remettre en question ses pouvoirs : ils étaient tout ce qu’il avait, sa seule chance dans la vie. Sans eux, il redeviendrait un minable, il retomberait dans cette vie pourrie…et il ne le supporterait pas. Il préférerait mourir que de devoir s’en séparer, même pour le bien du pays ou de la ville. Son bonheur passait avant tout, pour une fois.

Pour oublier tout cela, le héros décida de s’accorder une soirée de libre : il savait que son coup de sang et la conférence de presse allaient ternir son image, et il avait besoin d’un remontant. Enlevant son costume, redevenant un humain « normal », il écuma les bars, les clubs de strip-tease et dépensa une fortune pour se souler, se droguer et profiter des plaisirs du corps féminin toute la nuit. Ces quelques heures furent les plus débauchées de toute sa vie, et il adora chaque instant de la luxure et des abus. Il savait qu’il avait beaucoup perdu dans le cœur des gens, et il avait eu besoin de faire un break, quitte à aller trop loin et à faire des bêtises.
Le lendemain matin, Modern Man se réveilla dans un lit inconnu, avec deux femmes qu’il paya rapidement et des cadavres de bouteille partout autour du lit. Son costume était toujours rangé dans sa mallette, et personne ne semblait avoir su qui il y était, même si son petit attaché case était abîmé et tâché : une sorte de peinture rouge y était accrochée sur un coin, et ce même coin avait été démoli, comme si il s’était acharné avec contre quelque chose. C’était un mystère qu’il devrait résoudre après un café et du sommeil.

Lentement, il s’attabla devant un remontant et alluma la télévision pour se tenir informé des nouvelles, plus par réflexe qu’autre chose. Il savait qu’il aurait dû partir de là mais il était trop fatigué pour ça. D’un air morne, il zappa jusqu’à tomber devant les informations : comme d’habitude, celles-ci contenaient leur lot de guerre, d’économie et d’autres mauvaises nouvelles. Il resta impassible devant cela jusqu’à ce qu’il reconnaisse un visage familier et qu’il blêmisse immédiatement en se rendant compte de ce qu’il se passait et des problèmes qu’il allait avoir.
Le journaliste qu’il avait voulu frapper hier était mort, et on avait vu un homme volant sortir de son immeuble après un grand cri. Modern Man n’avait aucun souvenir de ce qu’il avait fait la veille au soir, mais il était sûr d’une chose : si il n’assurait pas ses arrières, sa carrière était fichue, et il était prêt à tout pour empêcher ça. Sa vie en tant que Modern Man était bien trop importante pour ça…celles des autres ne valaient rien en comparaison. Lui comptait : eux non.