Discussion: La case mémorable
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Vieux 26/04/2010, 22h51
Oromasès Oromasès est déconnecté
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Oromasès change la caisse du Fauve
Restons donc en cette décennie 70 débutante pour payer enfin mon écot à ce thème fort stimulant qu’a initié ZAITCHICK et aussi (surtout) ne pas toujours me cantonner au simple rôle (trop confortable) du commentateur rétrospectif.


Préambule pour ma première BD d’essence « Comic Book » :

Trouvaille heureuse parmi l’un des assortiments d’illustrés petit format que mon père ramenait souvent à la maison (il appelait ça « des images » pour faire le distinguo avec les « vrais livres »), ce dont il était assez friand et où se détachait d’ailleurs une majorité écrasante de titres « de guerre » : X-13 ou X-15 (je sais plus), Commando, Attack, Battler Britton … Environ deux ans et demi passés en Algérie comme parachutiste (au 11ème Choc de surcroît !), ça laisse évidemment des traces, jusqu’à donner à ses rejetons le goût de la « lecture » sans être obligé de transiter par la Bibliothèque Rose. Remarquez, j’ai jamais rien eu contre non plus.
Mais ce n’était quand même pas si limitatif car parmi les inévitables Akim, Zembla, Blek Le Rock et autres Capitaine Swing - inclus Puma Noir, le pittoresque catcheur séminole ! - de beaux gros albums « racés » comme ceux reliés des Journaux respectifs de Tintin, de Spirou ou de Pilote - Ah ! Valérian et son apocalyptique Cité Des Eaux Mouvantes - venaient parfois nous en mettre plein la vue.

Bon ! Passons à l’objet initiateur de ma passion envers le genre super héroïque.

Sa couverture installait déjà une certaine angoisse :

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Nom : Aventures Fiction (recueil double).jpg
Affichages : 429
Taille : 369,7 Ko
ID : 3898
Ce recueil Comics Pocket rassemble bien sûr deux numéros successifs d’Aventures Fiction.
Je vous invite à consulter Comics VF pour plus de précisions sur leurs contenus.

Le visuel reproduit ci-dessus est en réalité celui du premier de ces fascicules mais c’est dans le second que j’ai péché la case mémorable ou plutôt les deux cases mémorables car tout en comptant sur votre indulgence, je n’ai pas voulu sacrifier au choix cornélien de les départager.

Case N° 1 :

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Nom : Métamorpho (VF).jpg
Affichages : 441
Taille : 253,2 Ko
ID : 3899
Les protagonistes : Urania, la Fille-Élément et Métamorpho - alias Rex Mason - l’Homme-Élément. Ce sont les héros tout deux en état d’observateurs sous leur forme ancéphalo-gazeuse (!) ;

Le Procureur, ou The Prosecutor en VO - non retenu par le(s) traducteur(s) d’Aredit-Artima quoique ça en aurait jeter encore plus - C’est le vilain, une espèce de proto Dark Vador fort éphémère, son imminent destin étant un envoi ad patres digne des pires cauchemars d’un apiculteur (!!) ;

Algon, lHomme-Élément « originel », lequel s’extirpe tel un spectre de la lave d’un volcan - dont (croit-il à tort) les vertus minérales sont sensées régénérer ses pouvoirs - c’est le survivant à travers les siècles (on ne sait trop comment) d’une antiquité gréco-romano-égyptienne (très hollywoodienne) qui grava même ses exploits glorieux sur les bas-reliefs des pyramides (mon imaginaire fut comblé !) - Désormais fort affaibli, le malheureux est contraint d’obéir au scélérat qui invoque sa présence. C’est en outre, l’ex-amant (pathétique) de la Reine Jezeba, elle-même mystérieusement réapparue puis disparue à nouveau lors de l’épisode précédent : un charme fatal ayant rompu subito l’illusion de sa beauté éternelle aura provoqué son vieillissement accéléré (effet certes connu, mais toujours saisissant !) - On apprend tout ça grâce au flash back (quasi systématique) du début de l’épisode, lequel éclaira alors utilement ma lanterne juvénile. Inutile de dire qu’un peu plus loin les Métamorphos « ancien » et « moderne » vont s’affronter. Rassurez vous, l’éthique sera sauve.


Puis Case N° 2 ex æquo, donc :

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Nom : Les Métalliens (VF).jpg
Affichages : 417
Taille : 511,2 Ko
ID : 3900
Le protagoniste : Oreste, ou Gold en VO - Accordons cette fois, une licence poétique des plus honorables au traducteur féru de mythologie (comme l’était en germe votre serviteur) qui n’aura pas cédé à la tentation de l’anglicisme facile.
Justement, ce précieux Métallien ou Metal Man, sans doute le plus réfléchi de son étrange confrérie, se transforme ici en fil d’Ariane pour mieux guider ses congénères, les Métalliens ou Metal Men, donc non présents ici.
Petit rappel néanmoins, il s’agit de Platina ou Platinum - la Bimbo de platine jalousement amoureuse de son créateur - Fernand ou Iron - bien vu là aussi, l’assimilation de ce personnage avec le « populo » de service qu’il incarne dans la série - Louis ou Lead - comparse privilégié et pesant du précédent, question manoeuvres « laborieuses » - Mercure ou Mercury - la « grande gueule » bravache qui veut toujours prendre la place du chef (Oreste, en l’occurrence) - sans oublier le couple d’amoureux timides formé par l’attachant Stan ou Tin - bégayeur et doutant perpétuellement de lui même - et la discrète Sans Nom ou Nameless.

Tout ce petit monde désespéré par la mort fortuitement terrestre de leur créateur : le Professeur Doc Magnus - génial, fumeur de pipe mais un rien bellâtre - s’est transporté pour tenter de le ressusciter, dans une « Dimension Interdite » (le titre de l’épisode) où ils constatent en plus que leurs caractéristiques physiques sont totalement chamboulées (le métal dur devient mou et vice-versa, le lourd devient léger … etc.). Ils y rencontrent l’autorité locale - un monarque à tête de sauterelle qui se révèlera n’être qu’un gros menteur ! - lequel en profite pour leur soumettre trois épreuves (genre Les Travaux d’Hercule divisés par quatre) susceptibles de bien lui profiter en échange d’un remède (aussi miraculeux que fallacieux). Nos héros métalliques ainsi dupés - à l’exception d’Oreste devenu télépathe et devinant par conséquent l’honteuse machination - se retrouvent lors du dernier de ces défis, piégés dans une caverne dissimulant un « labyrinthe dément » (un super palais des glaces, en fait). La case en question indique donc superbement la voie (psychédélique, selon l’ère du temps car cette histoire date de 1968) vers la délivrance. Le Doc s’en sortira quand même par une pirouette scénaristique en forme de gag.

Dans l'ordre, les dessinateurs respectifs : Jack Sparling et Gil Kane (lequel s'épanche encore à coeur joie dedans sa manie des narines vues en contre-plongée!).

Anecdote : ces deux artistes n'étaient pas les "réguliers" sur chacune de ces séries - c'était jusque là Sal Trapani pour la première et Ross Andru pour la seconde - leurs participations étaient donc de nature ponctuelle en des occasions pourtant remarquables.


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