Discussion: Projet W
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Vieux 14/05/2006, 21h57
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Ben Wawe Ben Wawe est déconnecté
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Projet W

Hello à tous.

Voici une nouvelle série que je commence, Projet W donc, et qui reprend quelque peu une de mes anciennes séries : Warriors (lisible ici : http://bookworm54.free.fr/wave/ ), et qui n'est pas vraiment mon meilleur truc. Mais bon, c'était y a deux ans, hein.
Après relecture de mes comics WildStorm et mon intérêt croissant pour cet univers (Tuco, Mycroft, si vous passez dans le coin, merci pour votre site), et j'ai donc eu l'idée de m'amuser un peu avec une équipe style StormWatch Team Achilles, mais ça sera néanmoins assez différent.
Donc voici une sorte de suite à Warriors, mais ne vous en faites pas : il n'y a aucun problème à lire Projet W sans avoir eu lu Warriors, et j'espère que vous prendez autant de plaisir à lire que moi à l'écrire (et vu que j'ai déjà résumé les deux premiers story arcs, y a peu de risques que j'abandonne la série ).

Bonne lecture.


Episode #1 : Bons Baisers de Russie 1/3.

2008.
New York.
Siège des Nations Unies.
Une salle sombre et étroite connue uniquement d’une poignée de personnes dans le monde, cachée dans les sous sols de l’immense building qui rassemble les représentants de toute la planète.
Les cinq hommes encore vivants qui étaient informés de l’existence de cette salle étaient présents. Ils étaient déjà vieux, mais la fatigue n’arrivait toujours pas à leur faire stopper leur activité. D’ailleurs, seule la mort pourrait les arrêter. Et ils y avaient trop souvent échappé pour ne plus en avoir peur.

« La situation est grave. »

Tous étaient dans l’ombre, le visage caché, mais il était facile de voir que celui qui venait de parler était grand et semblait charismatique. Sa voix reflétait totalement sa confiance en lui et son arrogance, et les quatre autres hommes présents acquiescèrent avant qu’un autre ne prenne la parole.

« Oui. Mais que pouvons-nous faire ? On ne va quand même pas raser tout Saint-Pétersbourg…
- Non. Mais on peut faire en sorte que l’épidémie s’arrête avant d’envahir le reste de la Russie.
- Ça serait si grave ?
- Dirais-tu ça si on parlait de ta chère Albion ? Je te rappelle quand même que l’on parle de mon pays… »

Les deux derniers membres qui venaient de parler se lancèrent un regard noir, avant que celui qui avait rompu en premier le silence ne reprenne la parole, tentant d’apaiser les tensions.

« Calmez-vous, maintenant. Nous n’avons plus vingt ans, et je commence à en avoir assez de vos querelles. Si vous voulez vraiment vous faire la guerre, dites-le à vos gouvernements respectifs et faites-le ! Un nouveau conflit ne ferait de toutes façons pas de mal à cette planète…C’est clair ? »

Le silence se fit alors pendant quelques longues secondes, personne n’osant remettre en question les paroles de l’homme. Celui-ci reprit le fil de ses dires quand il fut certain que tous s’étaient calmés.

« Cela fait plus de vingt ans que nous agissons dans l’ombre pour rendre cette planète plus sûre…ou plus proche de nos aspirations. La situation à Saint-Pétersbourg est critique. C’est indéniable, et il faut intervenir au plus vite pour empêcher que ça empire.
- Mais comment ? Je ne vois pas mon gouvernement venir en aide au Kremlin…
- Même si vous êtes proches géographiquement ?
- Poutine n’acceptera jamais ça. Je lui en ai parlé avant de venir, il veut faire ça tout seul. Mais merci quand même.
- Quel imbécile.
- Oui. Mais on l’a mit là, à nous d’assumer.
- Assez. Ne nous dispersons pas. Il faut intervenir et stopper l’avancée de l’épidémie. Mais on ne peut raser Saint-Pétersbourg ni intervenir officiellement. Que proposez-vous, donc ? »

Soudain, le silence se fit.
Les anciens espions provenant des cinq pays membres du Conseil de Sécurité de l’ONU ne disaient aucun mot, chacun cherchant une solution à l’affreuse maladie qui les préoccupait. Mais à part une intervention armée, violente et hors de propos dans le contexte mondial actuel, aucun ne trouvait de réponse à ce problème…sauf un.
Resté silencieux depuis le début de la réunion, l’espion français parla alors d’une voix calme et tranquille en s’avançant légèrement sur le bureau ovale, pour être vu et entendu de tous.

« Envoyons le Projet W. »

Tous se tournèrent alors vers lui, stupéfaits. Ils le regardaient comme on observerait un fou en train de manger ses cheveux en chantant « God Save The Queen », dans un asile psychiatrique…Aucun ne comprenait ce qu’il voulait dire, tandis que lui affichait un petit sourire sûr de lui avant de reprendre doucement.

« Ou du moins, un autre groupe. C’est la seule solution.
- Mais…l’idée a été abandonnée quand…
- …quand la précédente équipe de métahumains que nous avions créée fut massacrée dans sa base, oui. Je le sais, je fus des seuls qui osèrent aller faire le constat des lieux. Mais je pense que c’est la meilleure solution.
- Le premier projet fut un échec.
- Et pourquoi ? Engager des amateurs n’était pas une bonne idée, surtout qu’ils étaient sans expérience et qu’on les utilisait comme objet marketing. Nous avons eu de la chance qu’ils meurent rapidement, je n’aurais pas apprécié que leurs défaites nous retombent dessus…
- Mmh…Et pourquoi prendrions-nous le risque de refaire quelque chose de ce type ? Le financement…
- Pas de réel financement. Quelque chose de simple et basique. Nous donnerons aux membres quelques gadgets de nos services respectifs…et les nouveaux, pas ceux qu’on retrouve dans les James Bond. De plus, je pense que des professionnels seraient préférables, et il n’y aurait pas de présence publique…tout dans la discrétion. C’est la seule solution pour mettre fin à ce problème : nous envoyons cette équipe là-bas régler le problème de façon définitive, et nous pourrons la réutiliser si besoin. »

Ils hésitaient.
Alors que quelques secondes plus tôt ils étaient totalement contre, les arguments du français les faisaient réfléchir. L’idée d’avoir une équipe d’intervention discrète et qui s’occuperait du sale boulot était le rêve de chaque gouvernement…et a fortiori des espions qui les contrôlaient.

« Hum…Et qui seraient les membres de cette équipe ? Il faut les rassembler rapidement…
- J’ai quelques idées, déjà.
- Et pourquoi accepteraient-ils cette mission ? Je ne vois pas l’intérêt pour des gens normaux de sacrifier leurs vies pour nous, même si nous nous faisons passer pour l’ONU…
- Il faut des gens expérimentés, mes amis. Nous ne pouvons prendre ceux qui sont dans nos armées respectives : ils sont trop formatés et patriotes. Par contre, ceux que nous avons arrêtés, ceux qui croupissent dans des prisons oubliées et qui sont éminemment qualifiés…Eux, je pense que nous aider pourrait les intéresser…
- En échange de quoi ? Je refuse de libérer des terroristes…
- Je sais. Ton gouvernement le dit assez souvent. Mais je parlais plus d’une liberté d’action supérieure à celle qu’ils ont actuellement…Pouvoir se promener dans leurs pays respectifs, en étant surveillés, mais le pouvoir quand même…c’est une chance, pour eux. Je crois bien qu’ils accepteront.
- Mmh… »

Le français sourit doucement. Il savait maintenant que son idée allait être acceptée : quel autre choix avaient-ils ? Et puis, ces quelques hommes et femmes allaient sûrement leur être utiles dans l’avenir, pour d’autres opérations de ce genre…

« Je suis pour.
- Moi aussi.
- De même.
- Idem.
- Parfait. Motion acceptée, donc.
- Mais qui s’occupera de ces êtres ? Nous ne pouvons intervenir nous-mêmes, et le temps presse… »

L’espion français sourit doucement avant de se lever.

« J’ai la personne parfaite pour ce travail, mes amis…Et c’est une vieille connaissance à nous…John Doe. »








Saint-Pétersbourg.
Quarante huit heures plus tard.
La neige tombait lentement sur l’ancienne Leningrad, tandis qu’il n’y avait plus personne dans les rues. Les habitants avaient eu la consigne officieuse d’éviter toute sortie non indispensable, et s’y pliaient scrupuleusement. Depuis deux mois que la ville était en proie à une étrange épidémie, la priorité avait été donné à la sécurité accrue, et personne ne voulait finir comme les corps qui s’amoncelaient en bordure des routes…

« Putain d’pays… »

Un homme déambulait néanmoins dans les rues de Saint-Pétersbourg, malgré le danger qu’il y courait. A vrai dire, il se fichait bien de la peur des habitants de tomber malades, et il appréciait le fait d’être seul dans les allées biscornues des bas quartiers de la ville. Ça lui rappelait son Angleterre natal, et il arrêtait de râler…mais seulement pour quelques secondes, le temps pour lui de prendre quelques bouffées de sa cigarette anglaise, évidemment.

« Temps de merde, ville de merde, mission de merde…Qu’est-ce que je fous là ? »

Arrivé à un croisement, Seth Harrison stoppa sa marche.
Il s’était perdu, et n’avait pas prit la peine d’étudier le plan que celui qui était venu le chercher dans sa prison au Nord de Glasgow lui avait donné. Imbécile, pensa-t-il alors en se grattant le crâne sur lequel seuls quelques centimètres de cheveux survivaient encore.

« Fais chier…
- Tu ne sais faire que râler ? Ou bien tu as autre chose dans ton vocabulaire ? »

En un clin d’œil, l’anglais s’était retourné et avait dégainé un petit Glock de l’intérieur de son imperméable, le pointant sur le visage de l’homme qui était derrière lui. Assez grand, lunettes noires, cheveux sombres plaqués sur le crâne avec du gel et costume noir avec chemise blanche…le parfait Men In Black. Ou le parfait espion qui n’a pas besoin de se cacher vu qu’il peut tuer n’importe qui comme il le désire…

« Doe ?
- Oui.
- Z’êtes mon contact ?
- Oui.
- Comment je peux en être sûr ?
- Il te faut des preuves, Harrison ?
- Ouais. »

Seth visait toujours la tête de l’homme qui était apparut derrière lui quelques secondes auparavant. Sa voix était affreusement monotone, et l’anglais se demandait si il était réellement humain…et si non, ce que ça lui ferait si il lui explosait la cervelle.

« Tu es Seth Harrison, citoyen anglais ancien employé du MI 0, le service le plus discret du Royaume Uni. Et pour cause : toute l’unité a été supprimée, sauf toi qui survivait vaguement dans une prison écossaise, avant qu’on ne vienne te chercher.
- Mmh… »

Harrison rangea lentement son arme, avant de tirer une nouvelle latte de sa cigarette. Il croisa doucement les bras, avant que l’homme qui répondait au nom de John Doe lui reparle.

« Viens. Tu es le dernier. Les autres sont déjà là.
- Dernier ? Autres ? Là ? C’est quoi l’embrouille, Mister X ? Vous me faites venir au bout du monde, je sais même pas pourquoi, et apparemment y a d’autres types dans la même embrouille que moi…Vous faites quoi, là ?
- Tu verras en temps utile.
- Tu commences déjà à me faire chier, Doe… »

L’anglais suivit néanmoins l’étrange homme durant quelques minutes, avant que celui-ci n’ouvre une porte d’un immense entrepôt. Abandonné depuis longtemps, sûrement depuis la fin de la Guerre Froide, un immense signe cyrillique dessus, c’était un immense bâtiment en taule qui semblait être sur le point de s’écrouler, après avoir survécu des années par miracle.
Rentrer là-dedans tenait du suicidaire, et pourtant John Doe voulait que Harrison le fasse…il était encore plus fou que l’anglais.

« Mais t’es un taré ? Tu crois vraiment que je vais aller dans ce truc ? Je pète et tout nous tombe sur la gueule !
- Alors retiens-toi.
- Et si ça me remonte au cerveau ?
- Quel cerveau ? »

Une autre voix avait prononcée ces deux mots.
Provenant de l’intérieur de l’entrepôt, elle appartenait à une rousse assez grande, aux cheveux extrêmement longs et aux yeux aussi verts que l’absinthe. Elle portait un jean bleu vieux et usé, et avait un t-shirt émeraude avec un trèfle dessus. De plus, son visage était assez rouge et ses gestes peu sûrs, comme si elle venait de boire plus que de raison. Seth soupira lourdement en la voyant approcher avec difficulté…

« Putain…En plus de me faire venir dans ce pays de tarés, où mes couilles gèlent plus vite que le cul de la Reine en Alaska, vous ramenez une irlandaise…On m’en veut, hein ?
- Ferme donc ta gueule, l’anglais.
- Ça vole haut, dis donc. T’as pas appris d’autres vannes ? Tu sais que parler dans ta langue « maux de gorge », ou quoi ?
- Tu veux être castré de suite ou on attend le prochain résultat du Six Nation ?
- Tu connais le sport ?
- Imbécile…Les irlandaises sont moins connes et serviles que les anglaises. »

John Doe soupira lourdement, avant de faire entrer les deux britanniques dans l’entrepôt.
Il n’y avait rien à l’intérieur, hormis quelques rats, quelques cadavres de bouteilles de vodkas et une table avec des papiers dessus et une petite lampe de camping. Autour du meuble se trouvaient deux autres personnes : une femme et un homme. Une noire à l’air troublé et qui semblait ailleurs, et un espagnol qui tenait fermement un crucifix dans sa main droite.
Drôle de couple pensa Seth en s’allumant une nouvelle cigarette alors que Doe fermait la lourde porte derrière eux.

« Seth Harrison, Maggie O’Malley, voici Chrissie Edwards et Fernando Nunoz.
- ‘Lo…Ca va, les freaks ?
- Les présentations se feront plus tard. Nous avons des choses à faire.
- Genre ? Une partouze ? Je préviens de suite, j’me mets pas avec l’anglais…
- O’Malley, la ferme. Vous n’êtes pas là par hasard. »

L’étrange homme qui avait réunit le groupe s’approcha de la table, et il fut bientôt rejoint par toutes les personnes présentes. Des photographies étaient disposées un peu partout : elles montraient des corps humains morts, desséchés et avec une expression de peur monstrueuse sur le visage. Il y avait aussi des agrandissements des dits clichés, où certains endroits de la peau des victimes était carrément ouverts avec précision et en même temps sauvagerie…et des traces de dents étaient visibles autour des plaies…

« Jésus…C’est…c’est immonde…
- Gore, ouais…
- Nunoz, Harrison, silence. Ce sont des clichés pris il y a quelques heures sur les corps retrouvés dans Saint-Pétersbourg. Depuis deux mois maintenant, une étrange épidémie s’est emparée de la ville, et peu à peu des centaines de victimes sont mortes à cause de cette maladie. Les services sanitaires ne savent pas ce que c’est, ils n’ont pas encore trouvés de vaccins. Tout juste savent-ils que tout cela provient d’un porteur, étant donné que la maladie disparaît dès la mort de la victime.
- J’ai rien compris…
- Si tu buvais moins, Maggie, ça serait mieux. En fait, nous avons découverts que la maladie est transmise par un porteur qui l’a en lui : c’est toujours le même. Quand il donne le virus, celui-ci infecte la victime, mais ne peut être transmit par la suite. Seul le porteur, donc, continue de propager l’épidémie.
- Et vous savez qui c’est ?
- Non. Et c’est pour ça que vous êtes là.
- Mais concrètement, qu’est-ce qu’on fout là ? Nan parce que le coup des trucs gores, je pense qu’on aurait pu le faire quelque part où il fait plus chaud…
- Nous ne pouvons intervenir pour stopper officiellement le porteur, de même qu’on ne peut expliquer au monde l’existence d’une telle maladie. Imaginez les conséquences pour la Russie. Votre mission est donc de retrouver le porteur, et de faire en sorte que tout ça s’arrête.
- Comment ? »

Doe sourit doucement, avant de répondre.

« En le supprimant. Définitivement.
- Et si il ne peut rien ? Si ce n’est pas de sa faute ?
- Cela n’entre pas en ligne de compte.
- Mais euh c’est une blague ?
- Non, O’Malley. C’est le nouvel ordre du monde. »
Réponse avec citation