Discussion: Fichtre and Chips.
Afficher un message
  #3  
Vieux 02/01/2010, 16h49
Avatar de Mast
Mast Mast est déconnecté
Marvel Digital Knight
 
Date d'inscription: décembre 2002
Localisation: Saint-Etienne
Messages: 2 418
Mast vise plus juste que le TireurMast vise plus juste que le TireurMast vise plus juste que le TireurMast vise plus juste que le TireurMast vise plus juste que le TireurMast vise plus juste que le TireurMast vise plus juste que le TireurMast vise plus juste que le TireurMast vise plus juste que le TireurMast vise plus juste que le TireurMast vise plus juste que le Tireur
Je finirais sûrement par le dessiner oui.
[B]La suite.[/B]





Elle s’appelle Audrey.
C’est grave comment les faits peuvent vous revenir en tête dés qu’on prends deux secondes pour réfléchir.
Audrey, c’est une pure bombe, j’étais à fond dessus dés que je l’ai vu assise toute seule dans le coin où on fourre d’ordinaire les thons, je l’accoste, j’lui fais comprendre subtilement que je suis un bon parti (il m’arrive de mentir légèrement lorsque je me lance à l’abordage d’une fille, il faut me comprendre, je dois même pas gagner la moitié d’un SMIC par mois, toi-même tu sais) et elle finit par me raconter comment son programme d’échange scolaire est trop bien perçu à travers le monde, comment il fait froid à Montreal, à quel point un certain Halak serait le meilleur goaleur du monde et que si jamais elle le voyait en vrai, elle lui volerait son cœur, chose qu’elle pourrait très bien faire ne serait-ce qu’avec son sourire.
Inutile de préciser que la dernière chose dont je me souvienne de cette soirée c’est de l’avoir embrasser sur le parking se trouvant à une centaine de mètres de la salle où se tenait la soirée.
Je sais, j’abuse, mais c’est pas ma faute, les filles sont comme un aimant dont je serais inéluctablement attiré.
Bref, ces souvenirs sont bien jolis, mais clairement ça ne va pas m’indiquer ce que j’ai branlé entre le moment où j’ai kissé la canadienne et celui où j’ai sexuellement agressé un bout d’autoroute avec ma bouche.
Mais je veux pas en rajouter une couche.
Là, ça se voit pas, mais je suis en train d’avancer comme un con sur ma route 66, sans même savoir si je vais du bon côté.
Et du bon côté de quoi, sérieux ?
J’y crois pas, c’est vraiment mon pire lendemain de soirée ever, qu’est-ce que je dis, c’est un sur-surlendemain de soirée.
C’est pas pour dire, enfin, si, c’est pour dire, mais j’en ai connu des mauvaises passes, j’ai déjà dormi à la rue quelques jours, mais au moins, je savais où je me trouvais, vieux.
A ce que j’en sais, je vais peut-être dormir dehors ce soir…
Pfff, j’ai pas de montres, je sais même pas l’heure qu’il est, j’ai la bouche sèche et je n’ai rien à boire…
J’imagine que j’ai bien bu, ces dernières heures, j’ai même fumé quelque chose de pas très catholique, j’suis sûr, ça ne serait absolument pas surprenant.
Une fois, je me suis fait un pétard avec de la beu, du céleri séché et du lait en poudre.
C’était nourrissant.
Je commence à avoir la dalle, et encore le mot est faible pourtant, à vue de nez, je n’aurais rien à manger avant quelques heures, il faudra bien m’y résoudre.
En même temps, c’est pas vraiment un mal, je m’étais promis de perdre du poids pour cette nouvelle année qui s’annonçait, une bonne résolution de plus parmi toutes celles promises par la grande majorité de la population mondiale de mon cul.
J’ai un peu grossis ces derniers mois, j’ai plus trop le temps de prendre soin de mon corps depuis que je bosse à mi-temps, j’ai été tenté de faire comme ces fous que l’on voit à six heures du mat’ en train de courir dans les rues en survét’, je voulais, hein, juré, mais je n’ai jamais pu.
Le truc en plus, c’est que je bosse dans un resto, le soir, que je mange là-bas (le repas est généreusement compris dans ma paie, dieu merci, vu que j’ai jamais été capable de cuisiner autre chose que des pates à la carbonara) et que la bouffe n’a (soyons honnêtes, un peu)rien à voir avec ce que ma mère me préparait à l’époque où j’habitais encore chez elle.
C’est simple, à côté de ce qu’on nous sert à la cantine du resto, un kebab, c’est sain.
La dernière fois, on nous a servi des frites (jusque là, tout va bien) avec ce qui, au premier abord, semblait être un succulent goulasch, de visu, c’était un cadeau tombé du ciel.
Mais alors, franchement, et je ne minimise rien du tout, à peine j’avais mâché un morceau de viande que j’ai ressenti un besoin vital de vomir mes tripes, mon foie et mes reins.
En gros, le gain de poids, c’est surtout dû à ce que nos cuistots s’amusent à jeter lors de la préparation des repas du personnel.
Oh, j’oubliais, ils rajoutent aussi la dose de sel.
Faut que j’arrête de causer nourriture, mon estomac crie famine à la vésicule biliaire sa voisine.
Normalement, à un moment donné, je tomberais dans les pommes, ça m’est déjà arrivé par le passé, rien d’alarmant, hein, d’après mon médecin, c’est la faute à un manque de vitamines.
Purée, ça va pas être du gâteau de garder la pêche durant tout le chemin qu’il me reste apparemment à effectuer.
Rien à l’horizon ne vient à mon secours, pas de voiture magique qui apparaîtrait d’un coup pour me sortir de cette situation de merdre, putain, je vais péter un câble, je vais pas tenir, je vais exploser.
Je me connais, je peux m’emporter parfois, là, je sais que je dois garder mes forces et pas contre le terre plein central.
Ca doit bien faire une heure que j’avance sans savoir si je vais pas débouler sur un désert (ça me tuerait) ou sur un infranchissable canal.
Chaque jour qui passe fait de ma vie un potentiel blog de malade.
Je n’ai qu’une hâte, c’est de revenir à mon appartement, manger, me doucher, dormir dans mon pieu, et au réveil, aller dans le vieux quartier faire une petite balade.