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Vieux 15/01/2018, 15h49
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Hawkguy
 
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Un dernier conte de Noël pour la route, ça vous dit ? Deux arguments pour vous tenter : Mike Mignola et Adam Hughes. Et Hellboy ! Que vaut cette rencontre au sommet pour ce one-shot ?


Alors que Mike Mignola a, dans les comics, tué son emblématique héros (mais pas supprimé les aventures des autres membres du BPRD), Hellboy reste exploité dans des mini-séries (écrites le plus souvent par John Arcudi) situées dans le passé (et illustrées par des pointures comme Alex Maleev, Paolo Rivera). Ainsi, chaque apparition du démon rouge reste un événement.

La situation d'Adam Hughes est un peu comparable : il n'est heureusement pas décédé, mais en se cantonnant quasi-exclusivement à son activité de cover-artist il transforme sa participation comme dessinateur de pages intérieures en un moment rare pour ses fans. Il a ces dernières années participé à des projets comme Before Watchmen (les quatre épisodes consacrés au Dr. Manhattan, écrits par J. Michael Straczinski) ou écrit et dessiné deux épisodes consacrés à Betty & Veronica, un spin-off de la série Archie (chez Archie Comics).

La réunion de ces deux monstres sacrés que sont Mignola et Hughes a provoqué une attente énorme, fut-elle concentrée pour la réalisation d'un simple one-shot d'une vingtaine de pages publié pour Noël. Malheureusement, les fans comme les amateurs risquent d'être déçus par le produit de leurs efforts.

Le Krampus est dans la mythologie de Noël en Amérique l'équivalent de notre Père Fouettard (celui qui, comme le chanta Jacques Dutronc dans La Fille du Père Noël, "Toute la nuit avait fouetté/ A tour de bras les gens méchants") et si la représentation qu'en donne, graphiquement, Hughes est impressionnante de réalisme, il ne sort guère du lot des nombreuses abominations qu'a pu affronter Hellboy durant sa carrière.

Mignola se s'embarrasse guère d'installer une ambiance particulièrement angoissante pour son petit conte, condamnant ainsi l'entreprise dans sa volonté d'effrayer ou de surprendre, malgré une introduction à la poésie mortifère avec l'apparition d'une dame en blanc - seule moment où Hughes peut exercer son talent pour dessiner une de ses fascinantes jeunes femmes dont il a le secret et le goût.

Le combat qui suit et qui occupe un bon tiers de l'épisode manque par trop d'énergie, de férocité, de suspense pour susciter davantage d'excitation. Hughes montre là à la fois ses limites de narrateur avec un découpage trop sage et sans doute aussi son manque de pratique dans la réalisation de pages intérieures, avec des cadres parfois maladroits, manquant d'envergure, avec des angles de vue trop peu dynamiques.

C'est vraiment regrettable car le trait, l'encrage et la colorisation de l'artiste sont splendides, d'un réalisme saisissant, d'une beauté formelle indéniable. Mais cet esthétisme semble aussi avoir engourdi le récit et sa manière de le narrer, déjà que Mignola n'en livre pas un traitement qui se distingue par sa densité. L'épilogue en forme de cours d'Histoire sur les origines du Krampus n'apporte rien au projet qui aurait très bien pu se clore une fois l'empoignade entre Hellboy et le monstre terminée.

Tout donne le sentiment que ces deux fortes personnalités ne se sont jamais vraiment rencontrés, que leurs tempéraments respectifs n'ont pas su se compléter, s'émuler, transcender l'exercice. Le fantastique de Mignola est ici trop minimaliste et paresseux, et l'humour de Hughes est absent. La faute à qui ? Aux deux sans doute : Mignola pour n'avoir pas su imaginer quelque chose de plus original, Hughes pour avoir méjugé de sa compatibilité avec cet univers, ce personnage.

Malgré tout, même si c'est (trop) peu, le lecteur trouvera un peu de consolation dans les bonus du fascicule avec trois superbes cartes de voeux - où, là, Hughes se lâche complètement et livre des images magnifiques.
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