Daredevil #9
Chip Zdarsky continue son écriture fine de Matt Murdock, et je comprends plus son projet - finalement très classique, mais plutôt intense. L'idée est bien de détruire et reconstruire Daredevil, ce qui n'a franchement rien d'original... mais l'angle choisi, avec la volonté de Matt de se faire "une vie normale", vraiment, avant d'être "rappelé" par un destin contraire, c'est plutôt pas mal.
Matt partage une partie d'échecs avec Mr Fantastic, où Murdock l'interroge sur dieu. La discussion est franche et pertinente, puis Matt découvre que Mindy (la libraire) l'attend à son travail pour s'excuser. Ils discutent dans un bar, elle avoue qu'elle l'a invité au dîner familial pour 1/ énerver son mari 2/ provoquer une réaction pour que le mari quitte la mafia familiale. Matt la repousse, sec, mais la console quand elle pleure, rongée par le chagrin. Matt discute ensuite à l'église, puis est "pris" par la détresse d'un père qui cherche son fils. Il ne peut s'empêcher d'intervenir, dans un costume proche de celui des saisons 1 et 3 de la série Netflix. Le flic qu'il a affronté depuis le début est piégé par ses collègues ripoux, et Matt retrouve, blessé, Mindy pour un peu de contact... et ça finit en batifolages intenses.
Les vieux démons ne nous quittent jamais, voilà ce qu'on peut déduire de cet épisode bien fichu, où Matt retombe dans ses travers. Sauf que, et c'est agréable, ce n'est pas lui qui "cherche", mais le hasard (Mindy, la conversation à l'église) le pousse à reprendre contact avec des drames quotidiens qu'il peut solutionner... et il essaye. Même s'il ne le fait pas forcément "bien".
Tout ça a du sens, n'est pas original sur le fond mais la forme prise par Chip Zdarsky me plaît ; ça m'intéresse, j'aime lire ça. Lalit Kumar Sharma livre de bonnes planches, dans un style "européen" qui fonctionne bien, est régulièrement joli et toujours efficace. Vivement la suite !