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Vieux 28/08/2018, 15h37
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Hawkguy
 
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Tout d'abord, je ne tenais pas à blesser les plus anciens. Je sais qu'avec l'âge, tout est plus difficile, on sent sa propre fin arriver et donc la fin de toute chose avec soi. Moi-même, parfois, si vous saviez...

Plus sérieusement, j'appuie mon avis à partir de deux sources : les échanges sur ce délicieux forum qu'est Buzz et les conversations que je peux avoir avec quelques connaissances qui consomment du super-héros (en revue, en album, au cinéma, à la télé ).

Sur le forum, je constate, pour le peu de temps que j'y passe (car si je viens presque chaque jour, je ne reste jamais longtemps désormais), que la tendance est à la déprime généralisée. Marvel ? C'est plus ça. DC ? Ils ne font que des reboots. Image ? Mouais. Certains veulent croire à l'alternative : Valiant, Dark Horse, etc.

Il y a quand même une humeur décliniste, défaite qui domine. Il suffit de lire les réactions aux annonces des éditeurs, la plupart du temps négatives ou blasées. On en est même à prédire le bide de certaines nouveautés parce que l'équipe créative, le personnage principal, ne semblent pas très sexys.
Et il y a une crispation autour de certains auteurs qui resurgit régulièrement, comme si c'était une forme d'exutoire, dire du mal de quelqu'un pour se défouler, conjurer le mal qui ronge l'industrie. Tout ça, je m'excuse encore, ne respire pas la joie de vivre et le plaisir de lire et de découvrir.

Peut-être chez cette frange de fans, qui ont abondamment lu des comics, les ont relus, ruminés, jusqu'à les assécher, il y a une forme de désamour, d'écoeurement, de saturation, inévitable. Et c'est légitime, logique, car quand on ne lit qu'un genre de littérature, on finit forcément par en avoir assez à un moment. On doute alors de sa capacité à perdurer, à se renouveler (positivement) ALORS QU'EN FAIT c'est nous qui sommes arrivés au bout de l'aventure. De cela, je suis convaincu.

Quant à mon autre source, je ne vois chez elle aucune forme de cynisme. Je ne crois pas que les jeunes et/ou nouveaux lecteurs soient volages ou paresseux ou égarés. Je suis même surpris, épaté par leur faculté à s'adapter à ce qu'ils découvrent. Il y a bien sûr un temps d'acclimatation, mais ensuite, c'est parti.
Je crois en revanche que ce qui me distingue de cette nouvelle génération, c'est l'absence de complexes. Lire des comics, c'est aussi bien acheter une revue, un album que suivre une série télé ou aller voir des films. La forme importe peu, c'est le folklore des comics qui est recherché, les masques, les collants, les capes, le grand spectacle, l'humour aussi, le divertissement en un mot.
Mais je trouve ça réellement épatant parce que parfois je n'ai pas cette souplesse de passer d'un support à l'autre, de m'adapter à un statu quo, d'indifférencier les formats, d'adhérer à cette ivresse quelque soit le flacon.

La leçon que j'en tire, c'est ce que les auteurs et artistes doivent redoubler d'imagination aujourd'hui pour coller à cette élasticité de la lecture. Il faut à la fois être simple et inventif, accessible et exigeant, spectaculaire et intimiste, classique et moderne. Ce n'est pas évident mais très stimulant (en tout cas ça devrait l'être pour les créateurs et éditeurs).

Pour la propre expérience, comme j'ai déjà du le dire, j'ai arrêté pendant une longue période les super-héros (pendant les années 90). Avec le recul, j'ai constaté que j'avais loupé de bonnes choses (et j'ai parfois pu me payer des séances de rattrapage). Mais je n'ai pas beaucoup de regrets tout compte fait car dix ans sans comics, ça m'a permis d'y revenir revigoré, dispo, ouvert, curieux. Je ne suis pas tenté par le piège des comparaisons.
Parfois donc, un régime sec s'impose. Ainsi quand on se remet à table, on a retrouvé l'appétit.
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