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Vieux 21/08/2007, 17h32
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Niglo change la caisse du Fauve


Daredevil #99
(Marvel Comics, août 2007, 2.99$)

Scénario : Ed Brubaker.
Artistes : Michael Lark & Stefano Gaudiano.
Couverture : Marko Djurdjevic.

Ed Brubaker conclut son arc To the Devil his due sans conclure. A la place, il nous offre un double cliffhanger assez jouissif. Au cas où certains auraient pu penser que, Matt Murdock réhabilité, sa vie allait soudain prendre une teinte rose fuschia, il y a là de quoi les remettre en phase avec la réalité…

Parmi les nombreuses qualités du run de Brubaker jusqu’à présent, il y a ce retour sur le devant de la scène de vieux personnages qu’on croyait à jamais rangés au rayon ringard des oubliettes de chez Marvel. Daredevil ne fait pas partie de ces personnages ayant eu la chance, très tôt dans leur carrière, de trouver des adversaires à leur mesure. Spider-Man en a eu tout de suite une quantité invraisemblable, Captain America avait le Red Skull, Hulk le Leader, même Iron Man avait le Mandarin. Daredevil quant à lui devait se contenter d’affronter des vilains aussi affligeants que le Matador, Stilt-Man, Purple Man ou le Masked Marauder ! Même un personnage comme the Owl ne s’est jamais tout à fait débarrassé de l’aura de ridicule qui marquait ses premières apparitions. Il aura fallu attendre l’apparition de Bullseye, et surtout l’arrivée de Frank Miller sur la série, pour que Daredevil trouve enfin des adversaires à sa mesure. Miller qui sera le premier à réhabiliter un des anciens adversaires de DD : Gladiator.


Gladiator était au centre de l’arc qui vient de s’achever, et Brubaker a réussi à faire de nouveau du personnage un adversaire mortel de Daredevil sans remettre en cause la rédemption que lui avait fait accomplir Miller. Avant cela, on se souvient que le scénariste a donné vie à un nouveau Matador, au look toujours aussi croquignolesque mais aux méthodes sensiblement moins farfelues que son prédécesseur. Dans le dernier numéro en date, ce ne sont pas moins de quatre has-beens que nous ressort le scénariste (dont l’un apparaissait dans l’épisode précédent). Et Brubaker (impeccablement aidé par Lark, comme toujours) leur donne suffisamment de poids pour que l’on oublie presque instantanément leur lourd passif. Joli boulot. Et rendez-vous le mois prochain pour la centième.



Criminal #8
(Marvel Icons, août 2007, 2.99$)

Scénario : Ed Brubaker.
Artiste : Sean Phillips.

Tant qu’on en est à parler de Brubaker… La même semaine que Daredevil #99 paraissait Criminal #8, troisième partie de Lawless. Où les choses se compliquent pour notre ‘héros’, Tracy Lawless. Parti bille en tête avec la volonté de venger la mort de son jeune frère en infiltrant la bande dont il faisait partie, les choses s’étaient plutôt bien passées pour lui jusque là. Mais de mensonges en improvisations, il était à prévoir que la situation prendrait rapidement une tournure différente de celle espérée. C’est le cas dans cet épisode, où Tracy se découvre des attaches là où il n’en souhaitait pas, et où quelque promesse de vengeance se fait soudain beaucoup plus concrète.

Le sans-faute de Brubaker et Phillips continue sur ce titre, toujours aussi noir et violent. Le personnage de Tracy Lawless prend un peu plus d’épaisseur à chaque épisode, notamment à travers de fugaces flashbacks sur son passé au sein de l’armée ou l’origine de sa marque de brûlure au visage.


Et puis tiens, tant qu’on en est à parler de Criminal, les lecteurs de l’ongoing auront peut-être remarqué dans chaque numéro une publicité pour la collection Hard Case Crime, dédiée aux romans hard-boiled dans la grande tradition du genre. J’ai découvert un peu par hasard il y a quelques semaines que cette collection était également publiée en France, chez J’ai Lu. Y sont parus pour l’instant trois ou quatre titres, dont un Ed McBain de 1958, Le Caniveau pour Tombe (The Gutter and the Grave), mineur mais plaisant (pour ceux qui ne connaissent pas, McBain est surtout connu pour sa très bonne série du 87e District, disponible en intégralité ou presque dans une demi-douzaine d’omnibus).

Bonne idée donc de la part de J’ai Lu de traduire cette collection. En revanche, il faudra que quelqu’un m’explique pourquoi les couvertures originales, dans la grande tradition du genre, signées de quelques grands noms (dont Arthur Suydam), ont été remplacées par d’infâmes gribouillis sur fond rose pétant ou rouge électrique !!! Ou comment déguiser du bon vieux roman noir en publications Harlequin. Si malgré ça ils arrivent à en vendre…
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