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Vieux 01/06/2007, 20h37
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Niglo change la caisse du Fauve


Wonder Man
(Marvel Comics, 2007)

Scénario : Peter David.
Dessin : Andrew Currie & Todd Nauck.
Encrage : Drew Hennessy, Scott Koblish, Rob Campanella, Pat Davidson & Victor Olazaba.


Voilà bien longtemps que Wonder Man n’avait pas eu les honneurs d’une série à son nom. L’ongoing qui lui était consacrée a cessé de paraître en 1993, après vingt-neuf numéros et deux annuals. Deux ans plus tard est sorti Wonder Years, mini-série en deux parties, et depuis plus rien (bien qu’il ait joué un rôle important dans les Avengers de Kurt Busiek). Le revoici donc à l’affiche de cette mini-série, confiée au vétéran Peter David et au nouveau venu Andrew Currie.

My Fair Super Hero (puisque tel est le sous-titre de cette mini) propose un thème central qui fait partie des classiques du genre : la rédemption. Tout commence par un déjeuner entre Wonder Man et son ancien agent désormais producteur de documentaires, Neal Saroyan. Une rencontre qui menace de mal tourner lorsque débarque sur les lieux une certaine Ladykiller, tueuse de son état, venue remplir un contrat. Passé l’échange de baffes contractuel entre Wonder Man et la demoiselle, Saroyan voit dans cette rencontre fortuite l’occasion de mettre en pratique ce qui a occupé une bonne partie de leurs discussions dinatoires : Wonder Man, créateur de l’organisation baptisée ‘Second Chances’, est convaincu que les gens peuvent changer, même les pires criminels. Saroyan le met donc au défi de prendre Ladykiller en charge et de faire de la tueuse sans scrupules une citoyenne comme les autres. Pari tenu.


Les épisodes suivants vont donc s’intéresser plus en détail au personnage de Ladykiller, révélant au fur et à mesure son passé sordide, et vont bien évidemment suivre les efforts de Wonder Man pour aider la jeune femme à tirer un trait sur son passé criminel. Pour l’aider, Wonder Man a fait appel à ses deux plus proches amis : the Beast et Ms. Marvel, lesquels passeront finalement plus de temps à lui rappeler combien il joue un jeu dangereux qu’à l’aider effectivement dans sa tâche.


Comme à son habitude, Peter David mène habilement son récit, passant régulièrement du registre de la comédie (les multiples et infructueuses tentatives d’évasion de Ladykiller, les facéties de Beast) à celui de la tragédie (l’histoire de Ladykiller, mais aussi les liens qu’elle va nouer avec Wonder Man). Progressivement, on va découvrir que tout cela n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît, et que dans l’ombre se joue une autre partie dont Wonder Man n’a pas conscience.

Tout cela est donc très correctement fait, mais trop prévisible dans son déroulement. Dans le cadre d’un récit super-héroïque, le thème de la rédemption est l’un des plus usés qui soit, et Peter David, malgré toute sa bonne volonté, ne parvient pas à faire du neuf avec un tel matériau. Néanmoins, il parvient à placer son récit dans un cadre plus large et assez inattendu, en tirant profit d’un élément constitutif du personnage de Wonder Man, mais que peu de scénaristes ont abordé à ce jour : son immortalité. Ainsi, il ouvre chaque épisode par une scène située dans un futur indéterminé, où le plus souvent Wonder Man y apparaît comme le dernier homme sur Terre, dernier porteur du souvenir d’un monde depuis longtemps disparu. Ces scènes, mi-philosophiques, mi-contemplatives, remarquablement bien mises en scène par Andrew Currie, donnent une tonalité inattendue à ce récit, à la fois grave et mélancolique.


Un petit mot pour finir sur le dessinateur de cette mini-série, Andrew Currie, dont le style très caricatural semble en avoir horrifié certains. Il est vrai que l’artiste aime exagérer les proportions (Wonder Man a les biceps beaucoup plus gros que la tête), et il a un peu trop tendance à placer les yeux sur le haut du crâne de ses personnages. Pire : son Beast semble tout droit sorti d’un dessin animé de Walt Disney ! Mais en contrepartie, ses personnages sont très expressifs, ses planches fort dynamiques, et sa narration impeccable. Et surtout, lors des scènes situées dans le futur, il prouve qu’il sait remarquablement bien adapter son style aux nécessités du script. On est donc content de le découvrir ici, en espérant le retrouver bientôt, chez Marvel ou ailleurs.
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