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Vieux 27/03/2007, 16h56
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Niglo change la caisse du Fauve
Dans la foulée de mon post sur An Accidental Death, j’envisageais de poursuivre avec une semaine spéciale polar. L’annonce hier de la mort de Marshall Rogers m’a fait changer mon fusil d’épaule. A la place ce sera une série d’articles sur la carrière de ce dessinateur. Ceci dit, en un mois et demi d’existence, c’est déjà la deuxième fois que je transforme cette chronique en hommage posthume. J’aimerais bien que les gens que j’apprécie meurent un peu moins souvent. S’il vous plaît.



Hommage à Marshall Rogers, part I

Daughters of the Dragon, in Deadly Hands of Kung Fu #32 & 33, janvier-février 1977.
Safe Streets, in Bizarre Adventures #25, mars 1981.

Scénario : Chris Claremont.
Dessin : Marshall Rogers.
Encrage : Marshall Rogers & Bob McLeod.

Même s’il n’a jamais été un artiste très prolifique, et qu’il a disparu du mon des comics durant de longues périodes, la carrière de Marshall Rogers s’étend sur trois décennies. Elle débute en 1976, avec quelques pin-ups publiées dans les magazines noir & blanc Marvel, et une back-up pour Detective Comics #466.

Début 1977, dans les deux derniers numéros de Deadly Hands of Kung Fu, paraît un récit en deux parties écrit par Chris Claremont et illustré par Marshall Rogers. Il met en scène les Daughters of the Dragon, autrement dit Misty Knight et Colleen Wing, les deux détectives adeptes des arts martiaux rencontrées régulièrement au côté d’Iron Fist.

L’intrigue est des plus basiques (Misty et Colleen se rendent au Japon pour venger le meurtre du grand-père de cette dernière) et prétexte à aligner un maximum de scènes d’action. En outre, le fait que ce récit paraisse dans un magazine noir & blanc, non soumis aux contraintes du Comics Code Authority, permet une violence un peu plus graphique et des héroïnes un peu plus dénudées qu’à l’accoutumée. Il est même question de drogue ici, l’adversaire des Daughters of the Dragon, après les avoir capturées, les rendant accros à l’héroïne (Colleen en tous cas, ça ne marchera pas avec Misty, les injections lui étant faite dans son bras bionique…)


Marshall Rogers est encore un débutant lorsqu’il signe ces planches, et la qualité de ses dessins fluctue beaucoup d’une page à l’autre. Néanmoins, on note déjà son trait assez distinctif, notamment ces visages féminins très particuliers, oblongs, presque émaciés, qui font ressortir particulièrement bien leurs grands yeux et leurs lèvres pulpeuses.


Même s’il ne maîtrise pas encore totalement son art, Rogers n’hésite pas de temps à autres à expérimenter, notamment avec les onomatopées. Il ne s’agit pas simplement de bruiter une scène, elles peuvent devenir à l’occasion un objet esthétique à part entière, comme ici…


…ou encore ici.


Et sur la pleine page suivante, l’onomatopée devient l’explosion elle-même :


Marshall Rogers travaille également à varier le plus possible sa narration. L’action est assez répétitive, Misty et Colleen devant faire face à plusieurs vagues successives d’adversaires. Il opte tantôt pour une narration très linéaire…


…tantôt pour une mise en scène beaucoup plus fragmentaire, succession d’instantanés.


Quatre ans plus tard, on retrouve Claremont et Rogers aux commandes d’un nouveau récit mettant à l’honneur les Daughters of the Dragon. J’ignore si cet épisode a été réalisé à l’époque de Deadly Hands of Kung Fu et mis de côté suite à la disparition du magazine, ou s’il a été conçu spécialement pour Bizarre Adventures. En outre, le fait que ces planches soient encrées par Bob McLeod gomme beaucoup des particularismes du style de Rogers et n’aide pas à dater cette œuvre.

L’histoire n’est guère plus originale que la précédente. Misty Knight et Colleen Wing doivent cette fois faire face à une vampire qui règne sur un quartier de New York et a décidé de faire de Misty, amie d’enfance, sa vassale.

La réalisation de cet épisode est beaucoup plus classique que celle des deux précédents. Une idée notable cependant : les différents flashbacks sont tous traités en vision subjective, tantôt du point de vue de Misty, tantôt de celui de Colleen. Le résultat surprend à la première lecture mais fonctionne plutôt bien.


Ces trois épisodes ont été réédités en 2006, en prologue à la mini-série Daughters of the Dragon de Gray, Palmiotti et Evans, elle-même servant de point de départ à l’ongoing Heroes for Hire en cours de parution. Ca doit encore se trouver assez facilement chez votre comic-shopier.


La suite demain, avec Batman : Strange Apparitions

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