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Vieux 17/01/2018, 15h27
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Hawkguy
 
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Depuis la dernière série qui lui a été consacrée (par Paul Dini et Cliff Chiang) et son utilisation dans Justice League Dark (par Peter Milligan puis Jeff Lemire et Mikel Janin), Zatanna, la plus jolie magicienne de DC Comics, se faisait discrète. Mais cette lacune est désormais corrigée avec Mystik U, écrit par Alisa Kwitney et dessiné par Mike Norton, qui démarre juste ce mois-ci.


Avec le nombre de personnages liés au monde de l'occulte que DC Comics possède dans son catalogue, il eut été bien dommage de ne pas exploiter ce pan de leur univers, comme ce fut le cas avant "Rebirth" avec la Justice League Dark (du moins durant le bref run de Milligan et celui plus consistant de Lemire).

De tous les magiciens que peut exploiter l'éditeur, deux se détachent : d'un côté, John Constantine, héros de Hellblazer, et Zatanna, à laquelle Paul Dini fut le dernier à s'intéresser dans sa forme classique (inspiré en cela par le fait que l'épouse du scénariste se produit comme illusionniste dans un costume proche du personnage). L'ambition de Mystik U est de placer Zatanna au centre d'une série chorale, avec un supporting cast solide, mêlant nouveaux personnages, héritiers de noms connus, et de figures déjà utilisées mais guère populaires (à part peut-être Mme Xanadu).

Alisa Kwitney débute ce premier épisode par une scène dramatique où l'université qui donne son nom à la série a été dévastée par la Malveillance (Malevolence en v.o.), sans qu'on sache très bien de quoi il s'agit (un sort très puissant vraisemblablement, jeté par un sorcier ennemi de l'endroit). A la fin on apprend qu'un des nouveaux élèves intégrés à l'établissement en même temps que Zatanna est responsable du funeste destin de l'école et la directrice, Rose Pyschic, est face à un dilemme : doit-elle (faire) tuer ses recrues ? Ou repérer et neutraliser le responsable au risque de mettre en péril tous les membres (enseignants et écoliers) ?

Ainsi posée, on a l'impression que l'intrigue ne joue pas la carte du divertissement léger. Or, la scénariste déjoue les attentes en décrivant la vie estudiantine presque comme dans une sitcom : Zatanna nous sert de témoin, on s'identifie à elle qui débarque dans cet endroit fantastique où l'étrange est banal. Ses camarades de classe sont des archétypes habilement typés : le beau gosse ténébreux et suffisant (fils du sorcier Felix Faust), la bonne copine (Pia Morales, qui croit à ses pouvoirs de guérisseuse), la future Enchanteresse (June Moone avec son look gothique) et le timide grassouillet (Davit Sargon élevé dans la tradition familiale). Leur rencontre avec Plop est présenté de manière menaçante avant que l'aventure ne prenne un tour inattendu en forme de leçon sur la tolérance.

Mike Norton n'est pas un dessinateur qui fait beaucoup de bruit, souvent cantonné à jouer les doublures en passant après des artistes plus côtés (il avait ainsi succédé à Cliff Chiang sur l'excellente série Green Arrow & Black Canary de Judd Winick). Mais c'est un artisan solide, au trait propre, expressif, non dénué d'élégance. Il rend ses personnages vivants en tirant partie des situations dans des décors soignés, bien mis en valeur par un découpage sage mais fluide.

L'humilité de son style contribue à souligner la fraîcheur du récit ainsi que son dynamisme en évitant les écueils de la mièvrerie : Mystik U pourrait ne ressembler qu'à une série pour ados, d'ailleurs ce ne serait pas déshonorant (car beaucoup de comics négligent le lectorat plus jeune au profit d'un public acquis d'adultes), mais en donnant aussi de la place aux intrigues en coulisses du conseil professoral de l'établissement, on apprécie mieux le potentiel dramatique de l'histoire encadrée par un prologue et une chute plus graves.

Plaisir garanti donc et titre à suivre.
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