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Vieux 19/06/2008, 22h13
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Hilarion Hilarion est déconnecté
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Galère totale, beaucoup d'efforts, peu de fruits... mais bon.

LICENCE DES MAINS DE LA MORT.


Pow ! Pow ! Ce septième jour d’avril n’annonçait pourtant pas les évènements de mai 68. Les oreilles décollées de Pépée frémirent à cette nouvelle salve. Les détonations avaient hanté la matinée entière et elle désespérait d’entendre enfin les roues de la Rolls sur le gravier de la cour du château de Perdrigal.

Son cœur battait comme un tambour tandis qu’elle tentait de se montrer aussi calme et discrète que possible, ce qui n’avait jamais été son fort. Le massacre organisé auquel elle tentait de se soustraire était il une expédition punitive, en réponse aux quelques dégâts que ses acrobaties et pérégrinations diverses avaient pu occasionner dans le château et ses alentours ?

Elle finit par atteindre une fenêtre du château et entrer dans la pièce où se trouvaient sa nourriture et ses jouets. Ses mains comme des raquettes se refermèrent sur le colt Smith et Wesson qu’elle avait conservé de son enfance au Music Hall. Nombres de ballons multicolores avaient explosé sous les cris de joie des enfants et dans les envolées musicales de Country. Depuis son premier anniversaire, Pépée avait entendu des notes plus tristes résonner sur le piano du salon. Un requiem semblait soudain des plus adapté à la situation.

Au fond d’elle, elle sentit se réveiller la colère de ses racines. On en voulait à sa vie et ses compagnons de jeu baignaient maintenant dans leur sang. Elle ne pouvait se résigner à finir comme du bétail à l’abattoir. Franchissant prudemment la fenêtre, elle s’accrocha à la branche la plus proche et se figea dans l’épaisseur des feuilles qui habillaient le chêne centenaire. Les coups de fusil s’espaçaient à mesure que les victimes se faisaient plus rares. Le tonnerre se rapprochaient de son refuge sylvestre. Pépée vit soudain sous ses pieds se fixer le chasseur aux aguets. Serrant son Colt, elle visa le chasseur Lotois aussi soigneusement que le fouet le lui avaient appris. Un plomb vint piquer la joue du bourreau, trahissant le tireur de pacotille.

Pépée s’effondra du haut du chêne dans le Magnolia voisin. Les Fleurs perdues dans sa barbiche se noyèrent dans le sang qui coulait à gros bouillon de sa gueule entrouverte avide de trouver un dernier souffle. Ses yeux étaient comme des lucarnes ouvertes sur les 7 dernières années de sa vie, entouré de l’amour de Léo et de l’agacement de Madeleine, entre les mélodies naissant dans la douleur et la passion agonisant dans les cris, expirant en une dernière vengeance sanglante. Non loin, Zaza gisait déjà, couchée sur le flan. Pauvre bonobo. Pépée aurait voulu s’y traîner et se blottir à nouveau contre elle, ne rien changer à son décor, dormir encore avec les morts.


Dernière modification par Hilarion ; 21/06/2008 à 10h31.
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