Discussion: Festivals 2009
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Vieux 18/08/2009, 17h17
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Mr Gumby Mr Gumby est déconnecté
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Dimanche 16 août

Je disais en plaisantant à mes charmantes et fidèles camarades de festival que j'étais tellement confiant dans la programmation de ce dimanche que j'aurais pu écrire le compte-rendu la veille. Ce fut un tel bonheur que je crois qu'effectivement le résultat aurait pu se rapprocher de ce qui suit.

On finit les sessions du palais avec les très buzzées Telepathe. Les deux demoiselles et leur flopée de synthés vintages livrent une belle petite prestation (une demi heure à peine) bien intense et aux sonorités vraiment intéressantes. Pourtant, je n'arrive pas à être aussi enthousiaste que le public présent. Peut être à cause du duo de voix qui reste un poil sous exploité à mon goût ?

Ensuite, les pourtant énergiques Gang Gang Dance finiront par me gonfler. Je pense surtout que j'ai fini par saturer de la formule psyché-répétitif-foutraque-expérimental au bout de trois jours. Quand je me décide à signaler à mes voisines mon besoin d'air frais, je m'aperçois que toute la petite bande dort ! Je réveille E-girl le plus délicatement possible et personne ne se fait trop prier pour plier les gaules. Ça tombe bien, il y a un début de fort qui incite à la ponctualité.

Et on a bien eu raison d'être à l'heure. Bill Callahan (le gars qui se cachait derrière le faux groupe Smog) est vraiment un grand monsieur. Le très élégant chanteur (même pieds nus) est accompagné d'une charmante violoniste, d'un imposant violoncelliste barbu, d'un second guitariste nonchalant mais efficace et enfin d'un batteur tout en finesse. La voix profonde et singulière du beau Bill plane sur les excellentes compos de son dernier album et le set est un pur régal, plaçant d'emblée la barre très haute pour la soirée.

Heureusement Andrew Bird a de la réserve. Lui aussi est venu bien accompagné et du coup, il navigue moins que la fois précédente où je l'avais vu, entre son violon, sa guitare, ses micros et ses pédales. Ça donne un concert plus carré, un poil moins virevoltant mais comme le bonhomme a une présence folle et une voix toujours aussi spectaculaire, ça reste très impressionnant.
Histoire de bien montrer qu'il a la classe internationale, le bel Andrew nous place au passage une superbe reprise de Bill Callahan.

Puisqu'on parle de gars à forte présence scénique, l'habitué Dominique A pointe le bout de son vibrato. Pour présenter son dernier opus, il est en formule «tout-seul-avec-sa-guitare-et-son-synthé». En festival, c'est un peu risqué mais je l'ai déjà vu faire et je sais de quoi il est capable. Comme prévu, il assure comme à la parade. Il équilibre parfaitement morceaux déchainés et imparables ritournelles plus mélancoliques et puise avec bonheur dans sa jolie musette pleine de morceaux magnifiques pour ponctuer les versions très efficacement remaniées de son dernier double album. Le fan que je suis, apprécie.

Je profite de la pause pour envoyer le premier SMS de ma vie afin d'enfin rencontrer, après maints rendez-vous ratés, le gars Tuco (un gars croisé sur notre forum de comics). Je découvre un garçon charmant et jovial accompagné d'un flegmatique et tout aussi sympathique beau-frère. Il m'offre royalement une mousse et on bavasse comme des pies en attendant la suite. A charge de revanche aux Trans, mon cher monsieur !

En trois ans, les petits gars de Grizzly Bear ont fait un sacré chemin. Ils ont sorti deux chefs-d'œuvre chez Warp et sont passés du remplacement d'ouverture de soirée, à tête d'affiche du festival. Comme leurs trois prédécesseurs, ils ont l'air ravi d'être là et ils livrent une prestation chaleureuse et inspirée. Sur scène, les arrangements gagnent en puissance ce qu'ils perdent en finesse mais les harmonies sont incroyablement fidèles au disque et restent donc un pur bonheur. Les Grizzly Bear (Dites Baire pas Bire par pitié!) ont en commun avec Dom A et Mr Bird, une qualité que j'apprécie beaucoup, c'est celle de réinventer leurs morceaux en live. S'ils restent plutôt fidèles sur les morceaux du dernier album, ils se lâchent sur les chansons plus anciennes, ceux qui me permet de me livrer au délicieux jeu de devinettes que j'apprécie tant.

Wow, les promesses sont tenues et je viens de me prendre quatre excellents concerts par quatre artistes/groupes que j'apprécie beaucoup. Quel pied ! C'est donc sans regret que l'on jette l'éponge pour Simian Mobile Home et Autocratz. On dansera à une autre occasion.

Ce fut un très beau festival, sans grand coup de cœur ou découverte fracassante mais plutôt avec de très belles confirmations, une programmation parfaite à mon goût et un niveau global tout à fait incroyable. Seule ombre au tableau, malgré 16000 entrées, des tarifs en nette hausse et une forte présence publicitaire, la Route du Rock est une fois de plus déficitaire. La vingtième édition devrait pourtant avoir lieu, on verra ce que l'avenir réserve.
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