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Vieux 16/12/2007, 18h22
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Mr Gumby Mr Gumby est déconnecté
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Mr Gumby change la caisse du Fauve



Personnellement, j'apprécie autant la série The Goon d'Eric Powell pour son humour tordu, ses dialogues hilarants ou son fantastique grotesque que pour les petites pointes de mélancolie qui viennent parfois prendre le contre pied des couteaux dans l'oeil et autre demeuré balançant leurs propres déjections.
Et voilà t'y pas que Mr Powell nous sort le tant attendu Chinatown. Ça fait un petit moment que l'on entendait parler de ce graphic novel sensé nous narrer un épisode traumatisant de la jeunesse de son héros à gueule de parpaing.


Il aura fallu de bonnes ruptures de rythme dans la série et trois épisodes de The Goon noir mais The Goon : Chinatown and the mistery of Mr Wicker est donc sorti dans un beau hardcover rouge chez Dark Horse en novembre 2007.

Le pari risqué de Powell est de faire une histoire entièrement dramatique. La première page nous prévient donc :


Pour mener à bien le bidule, il imbrique habilement deux intrigues : celle de Chinatown qui nous conte comment il est devenu la brute défigurée que nous connaissons et celle de Mr Wicker qui fait le lien avec une menace du présent.

La double narration fonctionne très bien. Le rythme est savant sans être trop démonstratif. Les échos entre les deux histoires apportent beaucoup au récit. Deux femmes différemment fatales, deux adversaires vicelards et puissants, deux combats titanesques et au final une unique page splendide bouclant la boucle sur un constat amère.

Le dessin est comme d'habitude d'une grande classe. La mise en couleur sépia est somptueuse et finalement assez discrète sur la durée. Le bouquin peut s'enorgueillir de plusieurs morceaux de bravoure graphique dont la tétanisante baston contre le dragon ou les cinq pages où notre Goon est submergé par le chagrin et la rage. Dans le genre hyper casse gueule, il fallait oser mais pourtant j'ai marché à fond.
Bon, je veux bien reconnaître que ça manque un peu de finesse sur les personnages féminins ou la relation avec Franky mais en se laissant un peu aller on se laissera emporter par ce mélo flamboyant et cruel.


Le bonhomme Powell continue son petit cheminement artistique dans une voie à la fois personnelle et risqué, on ne peut que saluer la démarche et constater à nouveau le grand talent du gonze.

Même si je peux difficilement en juger, le truc à l'air de pouvoir se lire indépendamment de la série mais les fans y trouveront largement leur bonheur. Ça coûte la bagatelle de 19,95$.
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