Mes bien chers frères, mes biens chères soeurs, je viens vous faire part d'une révélation: la musique procède par des voies bien mystérieuses.
L'année dernière, j'avais écouté distraitement l'album de
Connan Mockasin,
Forever Dolphin Love et son titre éponyme au moment de sa sortie. Intrigant mais quand même franchement zarb. Je n'avais pas donné suite. Et puis bon, pour ma défense, un nom d'artiste comme celui là, c'est pas très engageant, admettez... Pourquoi pas Solommon Pompagland tant qu'on y est?
Bon, et comme aucun top de fin d'année 2011 n'était venu le rappeler à mon bon souvenir et à ma mauvaise mémoire, je l'avais oublié.
Et voilà-t-y pas qu'il y a une semaine, pour des raisons inconnues, lecture d'une chronique sur le groupe, d'une news les concernant, bref, pour je ne sais plus quelle raison
forever dolphin love s'est insinué dans mon cerveau et s'y est incrusté. Impossible de l'en dépêtrer. Sorti d'on ne sait où, un virus mélodique avait méchamment pris possession de mon esprit. Seule parade non chirurgicale: acheter l'album. Ce que je fis.
Et bon sang, c'est juste merveilleux. Quelle immense découverte! Décrire la musique de ces néo-zélandais, c'est imaginer un Namor mélomane au fond de la fosse des Mariannes en train de jouer des variations de "I'm the walrus" avec deux potes Atlantes après avoir respiré de l'hélium. Au premier abord, ça défrise. Faut dire qu'on a rarement entendu de la pop comme ça, ou alors chez Syd Barrett. Faut y aller doucement et respecter les paliers de décompression. Ensuite, le talent, pur, entier, se dévoile et là c'est bonheur. Et le meilleur à mon sens n'est pas l'album originel joué par le seul Connan Mockasin mais le live bonus qui lui est attaché. Un vrai disque de groupe où les versions home-made explosent et exposent leurs tripes pop 70's et Jazz (l'intro de Forever Dolphin Love doit manifestement beaucoup à The Art Ensemble of Chicago et au
thème de Yoyo) . C'est psyché, c'est barré, c'est beau et novateur à n'en plus finir. Si le grand cric ne me croque pas avant, je le mettrai dans mon podium 2012, rien à péter. Connan Mockasin, c'est le pied.