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Vieux 10/01/2010, 16h19
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Hawkguy
 
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Conversation passionnante, passionnée ici, dîtes-moi.
Difficile de synthétiser d'ailleurs...

Néanmoins, je me permets d'ajouter mon grain de sel sur l'aspect "c'était mieux avant" ou "maintenant, c'est moins bien".

Quand j'ai découvert les comics (c'est-à-dire ce qui représente pour moi les séries de super-héros - je parle de BD quand c'est du franco-belge, sans aucun jugement de valeur), j'étais à peine ado et je suis devenu fan sans trop m'interroger là-dessus. Aujourd'hui encore, je ne me pose pas la question, sans doute parce que j'appréhende un peu une réponse qui pourrait me déplaire. J'aime cette part de "je ne sais pas pourquoi j'aime mais j'aime" (et pas que pour les comics) : il faut savoir garder de l'irrationnalité, ne pas (toujours) tout formuler.

Lorsque j'ai atteint la vingtaine, j'ai cessé de m'intéresser aux super-héros, mais j'ai continué à lire de la BD. Et surtout, j'en ai fait. Je suis devenu un auteur, amateur, certes, mais un auteur qui s'est frotté aux difficultés de l'exercice d'écrire et de dessiner des BD, tout seul, sans espoir de gloire et de fortune en retour, ni d'ailleurs sans attente - il faut d'abord le faire pour le plaisir.
Mais cette expérience, que je poursuis (bien que plus laborieusement) aujourd'hui, m'a fait prendre conscience des contraintes, de la pénibilité, de l'ingratitude, même de faire des BD. Cela m'a appris à respecter ceux qui en faisaient, de manière professionnelle, et à considérer avec autant de politesse les comics-makers à l'américaine et les artistes européens (ou d'ailleurs).

Puis, alors que j'entrepris de réaliser moi-même un récit de super-héros, j'éprouvai le besoin d'en relire pour en réapprendre les codes narratifs et graphiques, et les "digérer". C'est ainsi que j'ai "replongé".
C'est ainsi aussi que j'ai découvert combien les comics avaient changé depuis la fin des 80's-début des 90's, quand j'avais cessé d'en lire. Plus de Lug ou de Semic, mais du Panini (et un peu de Delcourt), de nouvelles revues avec de nouveaux sommaires, de nouveaux auteurs au ton différent de mes idoles passées.
Bien sûr, au début, l'adaptation fut un peu délicate : des persos avaient disparu, changé, été apparus, les statuts même des univers Dc et Marvel n'étaient plus ceux que j'avais connus. Et pourtant, une fois ma propre BD achevée, j'ai décidé (ou plutôt cela s'est naturellement imposé à moi) de continuer à lire des comics, en essayant à la fois de suivre des revues et de rattraper le temps perdu, en découvrant des titres parus durant les 90's et le début des années 2000, au pifomètre.

Je n'ai pas oublié mes passions de jadis, et même si l'aura de certaines d'entre elles a pâli, je leur garderai toujours une place à part. Claremont restera toujours le scénariste des X-Men de Byrne, que j'ai adulé, et Miller celui qui m'a rendu fou de DD.
Mais la découverte des Bendis, Millar, Johns, Morrison, etc, même si leur production est inégale, même si parfois j'ai le sentiment qu'ils bouchent la vue, a été un régal. Je les aime aussi pour leurs faiblesses, et si je veux être honnête, je dois me rappeler que Claremont, Byrne, Miller, Thomas, Stern, etc, ne me servaient pas que des chefs d'oeuvre chaque mois autrefois.

Enfin, grâce au Net, à des endroits comme Buzz, mais aussi en prenant des risques, en étant curieux, il y a toujours, presque chaque mois, une révèlation : un dessinateur, un scénariste peu ou pas connu qui me rappelle combien la BD américaine est riche de possibles, d'aventures, de territoires.
Lorsque j'ai lu mon premier tpb de FABLES, j'ai eu un véritable coup de foudre ! C'était quelque chose de si bon, beau, étonnant, et évident à la fois : comment être blasé, méfiant, lassé des comics US quand quelque chose comme ça vient à vous ?

Et même si d'aventure la désillusion l'emportait, je sais, et c'est là le plus important, qu'il y a encore un nom, au moins, dont la seule évocation justifierait que je garde mon affection, mon intérêt, intacts : Alan Moore !
Et à sa suite, d'autres s'imposeraient et m'emporteraient : Stuart Immonen, Alex Ross...

Tout cela, tous ceux-là, valent mieux que les débats sur la narration décompressée, les crossovers trop fréquents, la complexité supposée de DC, les transferts improbables... Annoncez-moi NEMESIS ou montrez-moi une planche de Coipel, et je saurai me rappeler pourquoi j'aimerai encore lire et parler des comics ; dîtes-moi que Bagley dessine la JLA ou que JMS va écrire SUPERMAN et je repars pour un tour ; présentez-moi une com' de Byrne ou le next project de Brubaker et Mathilde est revenue !

Vive les comics, vive la république, vive la BD !
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