#8 Black Cherry
Les auteurs :
Doug TenNapel
Pourquoi je l'ai acheté ?
Autant être honnête, ce bouquin se classe dans la catégorie "Achat-Hasard", une sorte de roulette russe en moins mortelle.
Quoiqu'à la réflexion, la maquette de ce TPB rappelant furieusement les vieux récits d'horreur EC comics a sans doute influencé mon passage en caisse.
Raaah, le marketing aura ma peau.
Le pitch :
Criblé de dette, Eddie Paretti, mafioso de bas-étage se voit contraint de voler un cadavre dans la villa de son propre patron. Les choses prennent une tournure moins terre à terre quand il s’aperçoit que le corps n'est ni mort, ni humain...
Mon avis :
Il y a des histoires dont le genre est évident (Polar, Horreur, Romance...) et il y a les autres. Celles qui ne rentrent parfaitement dans aucune case, Black Cherry est de celles-là, Black Cherry est un genre en lui-même. Un pot-pourri de différents styles plus ou moins heureux. On passe ainsi sans arrêt du polar à la SF, de scènes d'action musclées à des questionnement théologiques, d'humour potache à une réalité crue (La jeunesse d'Eddie pourrait faire verser une larme au plus joyeux d'entre vous). Si on devait faire un parallèle cinématographique, imaginez Evil Dead 3 qui rencontre le Parrain, L'exorciste, Pulp Fiction et ET, et alors seulement on aura à peu près fait le tour de Black Cherry. Mais alors ce foisonnement, ça donne quoi ?
Premier récit "pour adulte" de Doug TenNapel, il se fait plaisir avec un récit décomplexé, ça parle drogue, sexe, violence, mais on sent aussi poindre derrière tout ça, des thèmes plus sérieux comme la religion ou la filiation. Et finalement, ces changements de tons se font naturellement, parce que les personnages sonnent justes et sentent le vrai, tous un peu cassés par des parcours compliqués et bordéliques.
Clairement, certaines idées marchent mieux que d'autres et on atteint rapidement un gros coefficient sur l'échelle du WTF
Le coup de l'éclaireur extra-terrestre qui renonce à l'invasion car il a trouvé la foi, c'est du génie ! Surtout pour les discussions surréalistes que ça amène, du type : "Mais si Dieu a crée l'homme à son image, moi je suis quoi ?"
. Alors peut-être que certains resteront hermétiques à ce récit, je le comprends parfaitement, de mon côté, amateur de films Grindhouse et des Bds du label 619, j'adhère plutôt pas mal.
Du côté des dessins par contre, ça devrait être plus fédérateur, c'est du très beau N&B avec un effet brossé, qui donne un côté un peu sale collant parfaitement au récit.
L'édition :
Un tpb de 200p sans bonus.
Le détail en plus :
Vous n'avez jamais lu du Doug TenNapel, et pourtant les vignettes du dessus vous rappelle un style que vous connaissez. Peut-être avez vous déjà touché une Megadrive ou une SNES au milieu des années 90 ?
Le Monsieur a travaillé sur la partie graphique de ça (attention un voyage dans le temps peut provoquer nostalgie, larmes et regrets):
Ma note :
