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Vieux 28/01/2009, 14h28
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Mr Gumby Mr Gumby est déconnecté
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Mr Gumby change la caisse du Fauve
Pas de pile avant ce week-end, donc ce sera Belle Histoire au menu bande de gâtés.




J'arrive un peu après la bataille sur ce coup là. De nombreux buzzukis ont déjà plébiscité cette mini-série aux BuzzAwards et Doop et Virgule en ont déjà largement chanté les louanges.
Pourtant après la lecture tardive de ce splendide hardcover sorti chez Marvel en octobre 2008, j'ai eu une irrépressible envie de la relire aussitôt puis d'en causer ici.
En fait, j'ai surtout trouvé l'idée de strip presqu'instantannément donc bon, comment résister ?

Je précise pour les non initiés que la série est un "remake" d'une série de 1975 par Steve Gerber, Mary Skrenes, et Jim Mooney qui a l'air très bien, qui a été rééditée en un seul volume, mais que je n'ai pas lu donc ce sera un point de vue "tout frais sorti de l'œuf" sur le bidule...


Ce recueil de dix comics s'ouvre sur un premier numéro parfait.
Dense, vive, intrigante, surprenante, cette introduction tutoie les anges. On y croise un jeune homme très (trop ?) bien élevé par des robots, partageant un mystérieux lien avec un superzigue muet qui se frite avec des robots teigneux. Il y aussi The Mink un affreux encapé local mauve que tout ça intéresse fort.


Le vrai miracle de la série est que tout ça, va se développer en toute cohérence sur dix numéros avec certes, un rythme moins soutenu, mais toujours une invention permanente, doublée d'une cohésion sans faille.
L'écrivain Jonathan Lethem et son pote Karl Rusnak brassent une vraie et finalement assez simple histoire de science fiction dans un bain de micro-fictions annexes drôles, bizarres ou émouvantes... et le plus surprenant, c'est que l'ensemble tient de bout en bout. Tout ça en valdinguant entre délires pulp, portraits tout en humanité et drame social, c'est vraiment très fort. On habille ça dans une narration à la liberté remarquable, tout en malice et en inventivité continuelle qui au détour de n'importe quelle page peut s'envoler vers des horizons inattendues et délectables.
Et hop, vous obtenez deux cent quarante pages de bonheur.


Le formidable dessin de Farel Dalrymple avec son dosage parfait de réalisme et de coté un peu bancal est pour beaucoup dans la cohésion de l'oeuvre. J'adore sa façon de dessiner son costume de Super héros dans un style pyjama/ caleçon long tout à fait remarquable.
De plus, il est soutenu par une colorisation parfaite de Paul Hornschemeier alliant explosions chromatiques et voile terne de l'urbanisme américain.


Le plaisir de se laisser embarquer dans un récit aussi atypique est tel que je ne vous en dirai pas plus. Je conclurai juste en vous invitant à tenter cette expérience qui, si vous avez un minimum l'esprit aventureux, ne peut que vous ravir.

P.S. : Aguiché par tant de talent, j'ai choppé les orphelins de Brooklyn, faux roman noir de Lethem construit autour d'un personnage extraordinairement littéraire, atteint du syndrome de La Tourette. C'est également une merveille que je vous conseille fortement.
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