Dimanche, sur Arte,
La Grande Illusion de Jean Renoir.
Rediffusé dans la cadre des commémorations du centenaire du début de la Première Guerre Mondiale,
La Grande Illusion est vraiment un de ces classiques incontournables à voir et revoir. A mes yeux, c'est sans doute le plus beau film de son auteur (même si je suis loin de connaître toute la filmo de Renoir, mais je le préfère par exemple à
La Règle du Jeu).
L'histoire est divisée en deux actes : la première dans le camp de prisonniers, avec le face-à-face entre Pierre Fresnay et Eric Von Stroheim, tous deux grandioses, montre que les officiers ennemis pouvaient se respecter, puis dans la seconde, on suit Jean Gabin et Dalio en cavale jusqu'à ce qu'ils trouvent refuge chez Dita Parlo. Cette partie est bouleversante, une succession de scènes magnifiques, poignantes, vibrantes, d'un humanisme bouleversant (impossible de ne pas avoir la gorge serrée à la fin). Là encore, on a droit à une interprétation exceptionnelle - quand on pense à tous les chefs d'oeuvre qu'alignait Gabin à l'époque, c'est sidérant. Et c'était un comédien magnétique, avec un jeu très économe mais d'une modernité incroyable.
Grand film.
Lundi, sur Arte,
Les Sentiers de la Gloire de Stanley Kubrick.
Suite du cycle commémoratif, et Arte ne se moque pas des téléspectateurs puisqu'après Renoir, la veille, c'est Kubrick qui est mis à l'honneur.
Paths of glory est un film foudroyant et l'histoire de sa diffusion en France est une aventure en soi puisqu'il a mis 18 ans avant d'être projeté dans les salles.
Le cinéaste y dénonce pourtant bien plus que l'abjection militaire française et des "fusillés pour l'exemple" que toute l'absurdité cruelle des guerres en général, avec d'un côté les soldats sacrifiés au front et de l'autre les hauts gradés qui jouent avec leurs hommes comme avec les pions d'un échiquier.
Narrativement, c'est une mécanique implacable, un récit féroce et froid, terrible. Visuellement, c'est déjà du grand Kubrick, avec ces fameux travelling arrière dans les tranchées, des compositions mémorables et une direction d'acteurs ciselée : Kirk Douglas (qui se fâcha ensuite avec le cinéaste sur Spartacus) y accomplit une de ses meilleures prestations en officier pugnace engagé dans une partie truquée.
Une claque.
Mardi, sur France Ô, les trois premiers épisodes de la saison 1 des
Arnaqueurs V.I.P..
En vo,
Hustle est une excellente série créée en 2004 qui fut, il y a quelques années, diffusée n'importe comment sur M6. France Ô choisit de la reprogrammer après avoir proposé l'intégralité de Lost, une heureuse initiative.
Série sur une bande de voleurs de première classe, c'est une production qui prouve tout le savoir-faire de la BBC : la réalisation, l'écriture, l'interprétation (Adrian Lester, Jaime Murray, Marc Warren, Robert Glenister et le vétéran Robert Vaughn), tout est d'une grande classe, avec un humour raffiné, des intrigues sophistiquées. On suit ces arnaqueurs charmeurs dans leurs combines incroyablement élaborées avec jubilation.
A raison de deux épisodes de 50', on échappe en prime à cette fâcheuse tendance qu'ont les chaînes de diffuser des paquets indigestes.