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Vieux 17/08/2017, 15h59
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Hawkguy
 
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Posté par HiPs!
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Oh mon Dieu! mais comment as-tu deviné que je n'aimais pas Besson? Comment peux-tu être aussi clairvoyant? Es-tu un mage, Déchiffres-tu les pensées?
...
Ah non, tu m'as lu...

Bon, j'avais espéré qu'en étant transparent et en avertissant que je ne pouvais pas être objectif, ça m'éviterait ce genre de truismes. Caramba, loupé, c'était sans compter sur toi.
Désolé que tu te sentes agressé à ce point. Tu réponds en voulant en découdre, réécrire en gras ce que tu as déjà dit. Tu choisis le sarcasme. Bon, tant pis.
Voilà ce que je peux, néanmoins, rajouter/préciser :

Citation:
Ah tiens, je retourne le procédé, je fais comme toi, du procès d'intention: "En somme, j'ai le sentiment que quel qu'ait pu être le résultat, tu as décidé d'aimer le film parce que tu aimes bien les oeuvres du gars en général." Ca marche aussi, non? Tu es plus objectif que moi sur le coup? Non, je ne pense pas.
Pour le coup, l'ironie est que, là, tu me fais vraiment un procès d'intention puisque je n'ai jamais écrit que j'aimais Besson en général ou en totalité (j'ai dû citer quelque part, il y a quelques pages, qu'à part Adèle Blanc-Sec, l'ensemble de sa filmo ne suscitait guère d'intérêt de ma part. Par contre, je reconnais que, plus jeune, j'étais plus client, avec Subway, Nikita, Léon ou Le Cinquième élément. Mais tout compte fait, ça reste peu dans tout ce qu'il a réalisé.).

J'ai, depuis le début de la production du film, été partagé sur mon envie d'aller le voir, émettant des réserves diverses (Besson, le casting, l'ambition du projet...). Lorsque j'ai choisi d'aller le voir, je ne suis pas entré dans la salle conquis d'avance, ni intensément méfiant, mais curieux. Et cette curiosité s'est prolongé en enthousiasme à mesure que le film se déroulait car j'ai pris plaisir à suivre l'histoire, j'ai apprécié les acteurs, été épaté par la réalisation. D'autres choses m'ont moins convaincu, mais pas assez pour l'emporter sur les points positifs. Je ne vais pas m'en excuser tout de même, alors que beaucoup de commentaires que j'ai lus (pas particulièrement ici, mais en général) présentaient le film au mieux comme un plaisir coupable, au pire comme un machin indigne.

Il y a, apparemment, comme une honte à aller voir Valérian, et plus encore à l'avoir aimé (même en restant nuancé, mesuré). L'attitude de Christin et Mézières est suspecte (vendus à Besson pour un bon plan-retraite... Ben tiens, il faut bien que ces vénérables messieurs de 80 balais soient vénaux, limite séniles pour avoir laissé faire ça !). Cachez ce film que je ne saurai voir ! C'est vachement mesuré, ça, en effet !

Par ailleurs, je n'ai pas plus raison que toi. Et tu n'as pas plus raison que moi. On n'est simplement pas d'accord. Sur un film. Pas de quoi se donner rendez-vous à l'aube derrière l'église pour un duel.
Nous avons chacun nos raisons d'aimer ou pas le film. Mais un film (pas plus qu'un livre ou un morceau de musique) n'est pas unanimement nul ou excellent parce qu'untel le décrète.
On peut en parler avec plus ou moins de virulence, essayer de convaincre des faiblesses diverses (qui l'emporteraient sur les qualités), déplorer (tous des cons, des aveugles pour aimer ça - niveau cours d'école) ou se féliciter (c'est moi le plus fort, la preuve : les autres détestent comme moi - niveau... Cours d'école aussi !) que beaucoup soit de l'avis de l'un ou l'autre, mais tout autre discours a des relents professoraux franchement désagréables, à la limite de la condescendance.

Citation:
D'autre part, évidemment (beware point godwin ahead) qu'on peut apprécier un auteur sans en savoir plus sur lui. On peut lire Céline en se foutant de sa personnalité et en occultant qu'il était antisémite. Le savoir ajoute juste une dimension essentielle à la lecture de son oeuvre...
Voici notre différence d'appréciation et d'expression : pour ma part, moins j'en sais sur l'auteur, sa vie privée, ses défauts, ses travers, son côté obscur, mieux je me porte. Et je n'ai pas le sentiment que cela me prive de quoi que ce soit pour estimer la valeur de son oeuvre.
C'est une question qui m'a longtemps travaillé cependant, et évidemment le cas de Céline est le plus emblématique. Quand j'ai lu Voyage au bout de la nuit, je méconnaissais beaucoup d'éléments biographiques sulfureux, mais la force du texte m'a quand même saisi.
Juger les auteurs (de romans, de films, de musique...) selon leurs opinions (philosophique, politique...) parasite plus qu'elle n'enrichit mon analyse. J'ai fini par me ficher si ceux que j'appréciai étaient de droite, de gauche, honorables ou méprisables.
J'aime bien apprendre d'où vient un auteur, les expériences qu'il a traversées, etc. Mais je préfère davantage quand "l'oeuvre parle d'elle-même", sans commentaire d'expert ou de l'auteur lui-même. C'est même quand tout est suffisamment clair, sans avant-propos, que ça s'annonce bien. Perso, je ne lis jamais de critique avant de voir un film, et je lis des (auto)biographies ou essais souvent après avoir lu/vu/entendu beaucoup d'oeuvres : j'aborde le plus possible les oeuvres en étant "vierge", pas influencé. J'aime recevoir de plein fouet, pas en fonction de.
J'aime même bien quand le doute concerne le sexe d'un artiste, parce que je déteste cette distinction entre des oeuvres de femmes et celles des hommes. Idéalement, il faudrait, comme un enfant, découvrir une oeuvre sans rien en savoir - la date de sa création, le sexe de son auteur, son pays d'origine, ses références, etc. Rien qui influence, qui s'interpose, pour juger à l'état brut.

Je me répète mais ce point m'a longtemps préoccupé (j'en avais même fait un des points de mon Mémoire de philosophie générale quand j'étais étudiant), pour conclure que l'art est d'abord une évidence. Sa qualité, l'émotion qu'elle produit sur nous, s'impose, mais il ne faut jamais se forcer à aimer ou être forcé à aimer quoi que ce soit en art. Et ignorer ce qui entoure l'oeuvre permet, selon moi, de l'apprécier (au sens de la jauger) sans être "corrompu", perturbé.

Dernière modification par wildcard ; 17/08/2017 à 16h22.
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