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Vieux 21/10/2007, 14h35
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Mr Gumby Mr Gumby est déconnecté
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Mr Gumby change la caisse du Fauve



Grâce à la chronique enthousiaste d'un talentueux internaute, le premier volume en VF des travaux autobiographiques d'Eddie Campbell intitulé Alec : la bande du King Cahute a été un succès éditorial massif que même Jean Pierre Pernaud a été obligé de saluer. Rupture de stock, bagarres à répétition se terminant par la mobilisation de l'armée et la mise sous couvre feu des boutiques spécialisées...

Mouaif, on peut rêver.

Du coup, les éditions ça et là persiste et publie en ce foisonnant mois d'octobre, le second volume (sur quatre) d'Alec l'alter ego de l'auteur. Malgré une couverture franchement ratée, on ne peut que saluer cette sympathique initiative tant dans sa version originale le langage si particulier de Campbell reste réservé aux rosbifophones avertis. Surtout qu'en plus la traduction de Jean-Paul Pennequin est tout à fait remarquable.


Ce livre trapu recueille trois récits avec une chronologie assez complexe mais très bien expliquée dans l'intro du traducteur alors lisez là.

Le premier et long récit est la pièce maîtresse du recueil. Graffiti kitchen est la suite directe des événements de la bande du King cahute et c'est tout simplement la plus touchante des histoires d'amour que j'ai pu lire en bande dessinée.
La grande beauté du truc c'est d'éviter courageusement tous les clichés du genre. Malgré un humour bienvenu, le ton est rude, voir parfois foncièrement déprimant mais j'ai ressenti une profonde et douloureuse honnêteté à sa lecture.
La narration est très construite. L'histoire est dessinée une dizaine d'année après les événements et cela se sent dans la précision de la narration. Cependant le récit garde une spontanéité et une fraîcheur étonnante. Il y a une liberté de ton et ces petits flottements magiques qui tende le récit et font que cela se lit d'une traite.
Avec cette BD, Campbell touche à la perfection narrative et à une richesse thématique impressionnante. Le genre de BD que l'on de suite envie de relire et que l'on finit par ranger en se disant « toi, je te garde à portée de main ».

Comme je suis d'humeur partageuse, voici un petit extrait de cette splendeur.

Après ça, le reste, malgré des qualités indéniables, souffre un peu de la comparaison. La seconde partie la petite Italie (little Italy) est une suite de courtes BD réalisées en 1986 alors que Campbell va vivre en Australie pour suivre la femme de sa vie. Le ton est plus apaisé et les plaisirs variés. Anecdotes sur le pays ou sur son beau père se mélangent avec des petits épisodes de sa vie de famille.

Le recueil se conclue sur une seconde séries d'histoires dessinées entre 91 et 93 : la danse de la vivie et de la mort (the dance of lifey and death).
C'est le prolongement logique du travail précédent. On y trouve des récits plus long (un tour du monde en 80 cases), les filles Campbell, un collectionneur pathologique et pleins de bonnes bouteilles de vin.

C'est très plaisant mais tout de même un cran au dessous du précédent. Pas facile de passer après un chef d'oeuvre.

Et tout ça ma bonne dame pour 15 malheureux euros. Alors qu'attendez vous !!
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