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Vieux 15/02/2022, 06h48
captain Kimchi captain Kimchi est déconnecté
Super Héros plus fort que ta mére
 
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captain Kimchi vise plus juste que le Tireurcaptain Kimchi vise plus juste que le Tireurcaptain Kimchi vise plus juste que le Tireurcaptain Kimchi vise plus juste que le Tireurcaptain Kimchi vise plus juste que le Tireurcaptain Kimchi vise plus juste que le Tireurcaptain Kimchi vise plus juste que le Tireurcaptain Kimchi vise plus juste que le Tireurcaptain Kimchi vise plus juste que le Tireurcaptain Kimchi vise plus juste que le Tireurcaptain Kimchi vise plus juste que le Tireur
3ème chapitre. Bonne lecture.

Piotr buvait un verre assis au comptoir d'un bar en ville, choisi au hasard lors de son arrivé à l'institut, quand à l'époque il avait eu le mal du pays.
Il y allait chaque fois qu'il en avait besoin, pour larguer les amarres et voguer vers l'inconnu dans un océan de vodka.
Et ce soir, il voulait d'offrir une croisière.

Toutefois il doit bien l'avouer, il n'avait pas choisi le bar tout à fait au hasard. Le nom l'avait interpellé.
«The mute ant», la fourmi muette.

Il n'avait pu s'empêcher de faire un parallèle avec sa condition.
Tout d'abord ayant grandi dans une Sibérie communiste, il aurait dû resté une simple fourmi ouvrière devant inlassablement travailler la terre nourricière pour nourrir des apparatchiks.
Ensuite concernant l'adjectif muet il ne le caractérisait que trop bien. Pourtant il était connu avant dans sa famille pour son caractère gouailleur, mais les faits tragiques de son vécu ne le poussaient plus à l'éloquence.
Enfin, le jeux de mots avec mutant l'avait fait sourire. Quelle ironie du sort !

En tant que mutant il devait se fondre dans la masse des homos sapiens sapiens et rester discret sur sa nature d'homo superior.
Être finalement une fourmi muette, ou un gentil petit mutant servile dans un monde rogue qui en a peur.
«Sapiens sapiens». À coup sur ce fut un sage emprunt d'humilité qui adopta cette répétition, car l'utilisation unique ne marquait pas assez le caractère présomptueux.
Et «superior», quelle outrecuidance !
Comment peut on être aussi arrogant ?

Comme a son habitude le bar était blindé d'hommes sortant du travail, et de serveuses en rollers naviguant tant bien que mal entre les dragueurs de Charybde et les mains baladeuses de Scylla.

Piotr, perdu dans les brumes des cigarettes qui stagnaient en hauteur de façon à cacher la plupart des visages, cherchait le barman comme une barque cherche un phare au milieu de l'océan.
-Un autre Bloody Marie serveur s'il vous plaît, appela-t-il d'un accent slave qui s'était atténué avec les années mais dont on pouvait encore percevoir une subtile présence.
-Et la même chose pour moi garçon.

Piotr se retourna étonné. Ororo se tenait debout à côté de lui.
-Alors Peter, on vient boire un verre en solitaire, ironisa la mutante à la coupe iroquoise, qui mettait de façon nonchalante son avant-bras sur l'épaule du géant.
Piotr baissa le regard sur son verre.
-Oui j'ai besoin de...
-décompresser, finit Ororo. Je le sais Peter, regarde.

Elle souffla sur son visage et Piotr se transforma en métal.
-Arrête recula Peter surpris, mais qui avait repris aussitôt son aspect charnel.
-Tu vois*! Lui dit Ororo plein de malice. Quand tu es sur les nerfs, tu te transformes instinctivement.
Tous deux se regardèrent dans les yeux et éclatèrent d'un rire aussi sonore qu'une corne de brume.

Ororo et lui partageaient des expériences communes sur leur pouvoir.
Ces derniers étaient apparus pour sauver quelqu'un.
Piotr avait soustrait sa sœur à un accident mortel, et Ororo avait évité qu'on abuse d'elle.
Ses pouvoirs leurs étaient alors apparus comme salvateur, une sorte de don, une bénédiction.
Mais cela les avait aussi écartés de leurs proches, mis au ban de l'humanité. Comme une malédiction, ou plutôt une maladie qui avait besoin d'être acceptée.
Ororo était vénérée dans son village d'Afrique comme la grande déesse fécondante des temps primitifs. Une place si haute dans la hiérarchie de cette société qu'elle n'avait principalement que la solitude comme compagnie.
Et Piotr restait interdit de séjour dans son propre pays. Exilé de sa terre et de sa famille.

-Vos verres attendront mes amis.
Les deux mutants se tournèrent vers le serveur qui leur avaient répondu cela.
Ils n'arrivèrent pas à distinguer son visage caché dans les vapeurs de clopes mais ils étaient certains que ce n'était pas un employé du bar car l'intrus portait une sorte d'aube surmontée d'une capuche.
Piotr se transforma en Colossus sans le vouloir mais l'étranger en le touchant inversa la transformation.
Bien plus, Piotr sentait ses forces le lâcher avant de s'écrouler sur la table.

Ororo le chargea immédiatement mais le mystérieux personnage la ceintura de son bras valide tout en enfonçant des griffes dans le bois du comptoir pour résister à l'élan de la mutante.
Cette dernière tenta alors de l’électrocuter. Ses yeux devinrent blanc et un arc électrique atteint l'individu qui gémit.
Le peu de peau de l'attaquant que l'on pouvait voir était grillée.
Cependant là où la chair avait brûlé et nécrosé, apparaissait aussitôt une épidermisation galopante.

Ororo sentit, elle aussi, ses forces l'abandonner et tous trois disparurent dans l’indifférence que connaissent les navires qui coulent au fond de l'anonymat des océans.
Seules trois marques de griffes restaient incrustées dans le comptoir abîmé.
Unique indice de leur présence passée.
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