Discussion: Le Bouffe-Univers
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Vieux 06/12/2011, 18h08
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Super Héros maitre du monde
 
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4.
Sa mère la mort ! Ca fait un mal de yinch ! T’as l’impression que ça dure mille ans. Mille ans avec un mec qui te trifouille les entrailles à l’aide d’une lame de rasoir. Kader, 19 ans, l’a mauvaise. Il s’est fait pouillave comme un bleu. Par une meuf ! Putain, la teuh ! Pas moyen de rentrer à la cité après un coup comme ça, t’es un bouffon à vie. Bon, il sait pas trop où il est de toute façon. C’est tout noir. En fait, non. C’est plutôt comme s’il avait encore les yeux fermés.
C’est marrant. Il se souvient de trucs incroyables ! Des trucs sur son père, qu’est mort quand Kader avait deux ans. Des trucs sur les meufs qu’il a serrées, des odeurs et des sons qu’il connaît depuis des années. C’est dingue tout ce qu’on peut oublier. Il voit aussi ce qu’il a fait, ce dont il était fier, et pleure. Il pleure pour eux, compatissant. Il voit le mal et regrette. Pas ses actes. Tout a un sens. Mais regrette de ne pas avoir essayé de comprendre, regrette le temps perdu, regrette de s’être menti. Et enfin se pardonne. Du haut de ses 19 ans, Kader a l’impression d’avoir vécu trois ou quatre vies. Puis il Le voit, immense. Kader voit sa peur face à Lui. Il l’englobe, Il l’entoure, Il est partout. Et Il lui parle.
Kader ne comprend rien. Il parle trop fort, Il est trop puissant. Kader hurle, sa pensée explose cent fois. Trop d’informations, trop de données, impossible de gérer. Après un temps infini, la douleur diminue, les choses s’ordonnent. Sa voix se fait plus sourde, Kader distingue Ses mots. La douleur s’estompe et la peur revient. Mille années encore pour accepter qui Il est. Et enfin un mot pour Le nommer : Méta-moteur.
Kader sait maintenant qu’il n’est plus que mémoire. Alors pourquoi L’aider, Lui ? Mais la douleur est atroce. Il lui arrache des pans entiers de souvenirs. Chaque oubli est une nouvelle mort. ARRÊTEZ çA ! JE FERAI CE QU’IL VEUT ! Il sera Son héraut, Son Surfer d’Argent. Kader se fond en Lui. Parmi Lui, il voit le monde, en fait le tour. Il part dans les étoiles et les regarde de près. Kader sait tout ce que Lui veut qu’il sache, commence à entrevoir le plan. En bas, il rit de voir la machine, minuscule, décrypter sa mémoire. Elle est trop lente, il l’aide un peu. Repart voir le monde, revient dix siècles plus tard. La machine a presque fini. Doit-il effacer les traces de Mossi ? Il hésite un instant puis s’en désintéresse. Les détails l’ennuient. Mais c’est pour cela que le Méta-moteur l’a choisi, pour Lui faire voir les détails que Lui, dans son infini, ne peut approcher.
Kader, 10 000 ans, leur envoie alors Son message. Voir le site où tout a commencé. Là-bas, ils verront leur Dieu. Et ils l’imploreront de les laisser vivre. Kader souffre déjà pour eux, pour leur insignifiance et leur pauvre mémoire. Il se dit que ce qui fait l’humain est dans ses souvenirs et qu’il n’y a pas plus humain qu’une machine à la mémoire illimitée. Une machine qui n’oublie rien, qui ne fait pas deux fois la même erreur. L’homme n’est pas humain. Ses capacités de stockage sont trop réduites. Où plutôt d’archivage. Kader est branché sur le monde entier. Il connaît son Histoire dans les moindres détails. Il la visite depuis déjà des millénaires, dans son temps de 0 et de 1. Sa chair est morte, hélas, mais il a lu tous les livres. Un univers d’informations que le Méta-moteur lui a ouvert et qu’il brasse inlassablement. Sa vitesse d’acquisition est celle de la lumière. Le temps n’est plus, remplacé par des milliards de détails juxtaposés que Kader observe avec passion. Une passion froide, détachée, mais qui a connu les mêmes tourments. Et Kader sent confusément que cette morne réalité, si différente du nouveau monde qui s’est ouvert à lui, est sur le point de mourir.
Et le Méta-moteur lui montre ce qu’il y a par-delà les étoiles. Cette fois, ce n’est pas par les yeux d’un satellite, mais une véritable image du futur. Kader est émerveillé. La beauté de ce qu’il voit l’emporte sur la peur. Mais, doucement, l’Horreur, dans toutes ses dimensions, absorbe l’Univers.
La terreur le fait buguer.
Le Méta-moteur reboute Kader. Il se sent encore déphasé, mais sait qu’il fera tout pour aider les deux humains qui l’ont assassiné. Ce qu’il a vu ne doit pas arriver. C’est une question de… De morale, oui.

Dernière modification par effixe ; 15/05/2012 à 22h37.
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