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Vieux 07/12/2005, 20h20
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Ben Wawe Ben Wawe est déconnecté
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désolé pour le retard : avec mes autres écrits, les scénar' de comics et le #1 de Super Heroes of Europe : S.H.E., j'ai pas eu le temps de faire cet épisode avant aujourd'hui...donc le voila, en espérant qu'il va plaire...

Episode #11 : Le Rassemblement.



Londres s’éveillait calmement dans la fraîcheur de cette matinée de fin d’hiver 1899.
Les marchands déposaient leurs marchandises au milieu de leurs étals, les enfants cherchaient à manger dans les poubelles des restaurants ou sur les stands du marché, et plusieurs cris étaient déjà lancés pour râler après une livraison en retard, le mauvais temps ou simplement contre une pseudo concurrence déloyale.
Un début de matinée normal donc sur les docks de la ville la plus importante d’Angleterre.

Maximilien tentait vainement, lui, de ne pas s’énerver et de ne pas faire voler dans les airs tous ces badauds et personnes qui le gênaient dans sa mission. Bien sûr, il aurait très bien pu utiliser son extraordinaire vitesse pour slalomer entre tous ces êtres qui étaient là à vivre, à marcher calmement, mais il ne le pouvait pas : il n’avait jamais vu celui qu’il recherchait, et devait faire attention à chaque personne…et cela énervait énormément l’homme vêtu simplement d’une chemise blanche et d’un pantalon noir.

Bien sûr, Maximilien, qui préférait Max quand même mais n’osait pas l’avouer à ses collègues, pouvait facilement regarder les gens en courant vite, mais avec tout ce monde et ces enfants qui couraient partout…le risque était beaucoup trop grand pour qu’il ne fasse qu’oser tenter cela.
Lentement, il tentait de chercher cet être que Timothy lui avait ordonné d’aller chercher…et lentement, il commençait à s’énerver contre cette maudite mission qui ne voulait rien dire ! La Confrérie était bien assez puissante, pas besoin d’aller chercher d’autres personnes pour vaincre un tueur que lui pourrait facilement arrêter en quelques secondes…

« C’est moi que tu cherches, Windrunner. »

Ces quelques mots avaient été murmurés près de l’oreille de Maximilien, mais cela fit comme si il venait de recevoir un horrible coup de poignard dans le cœur. La surprise fut si grande que l’homme le plus rapide d’Angleterre, et du monde, resta quelques instants sans voix tandis qu’il se retournait vers celui qui lui avait parlé.

L’homme était assez grand et avait les cheveux noirs. Ses yeux obscurs sondaient le regard du membre de la Confrérie, qui remarqua alors son habit de bottier. Etrange, pensa-t-il…j’aurais juré qu’il était un banquier…

« Et bien ? Tu ne me réponds point ? »

Maximilien se reprit alors, tentant de parler calmement tandis que l’excitation et la surprise dictaient plutôt à son corps de bouger aussi vite que possible. Il ne comprenait pas comment cet homme pouvait connaître ce nom qu’il avait utilisé il y avait plusieurs années de cela, mais ce n’était pas l’important : le message devait être passé.

« Bien sûrquesi… »

Il inspira et expira doucement, tentant de se calmer tandis que l’air amusé de son interlocuteur l’énervait encore plus.

« Bien sûr que si, pardon. Nous avons besoin de vous. Maintenant et tout de suite. Une grave crise menace le pays et les autres. Il faut que vous veniez.
- Mmh…je ne suis pas sûr que je puisse… »

Maximilien sourit alors intérieurement. Il allait refuser. Mais Timothy l’avait prévu, et lui avait dit quoi dire quand cela arriverait. Max remercia alors intérieurement son ami tandis qu’il reprenait calmement la discussion.

« Je crois que si. A moins que vous ne désiriez que vos clients apprennent d’où vous venez, et votre petit secret…vous savez…ce que vous cachez… »

L’homme blêmit alors et perdit de sa superbe.

« Bien. Je vois que vous devenez arrangeant. Venez, nous n’avons aucun temps à perdre. Où est votre costume ?
- Euh…je…je…
- Où ? »

La voix de Maximilien était lourde et autoritaire tandis que celle de Victor Kassuvski, alias Victor MacCassan en Angleterre, avait perdue toute assurance.

« Euh…dans mon atelier…
- Qui est ?
- Euh…à droite après cette rue…
- Bien. Allons-y. »

Maximilien posa son bras sous celui du bottier, et un immense vent fit alors s’envoler la majorité des choses sur les étals du marché, et les deux hommes disparurent alors comme si ils n’avaient jamais été là…



Dix minutes plus tard, la banlieue de Londres. Là où vivent tous les prolétaires et travailleurs en usine. Là où meurent les rêves et naissent les désespérés. Maximilien n’était jamais venu vraiment ici, et il comprenait désormais pourquoi on avait toujours voulu le tenir éloigné de cet endroit…ici, il n’y avait aucun espoir et la vie était une souffrance longue et écoeurante…comment des hommes pouvaient laisser d’autres hommes vivrent ainsi ? Comment pouvait-on traiter ainsi des êtres humains ?

Il ne comprenait pas cela, et ne comprendrait certainement jamais, malgré tous les cours de Walter et de Carter…n’être pas de ce temps ni de ce lieu n’avait jamais aidé cet homme à s’intégrer, et cela était encore plus criant dans ce genre de situation…
Le membre de la Confrérie soupira en regardant une gamine faire la manche devant des gens qui n’avaient même pas assez d’argent pour se payer eux-mêmes à manger ou à loger…comment cela était-il possible en cette fin de siècle brillante ? Il faudrait que le groupe vienne s’occuper de cela, quand la crise serait terminée…il le fallait vraiment…

Une bourrasque de vent passa alors devant la fillette, qui se protégea les yeux avec ses mains, lâchant ainsi les quelques pièces qu’elle avait réussies à avoir. Lorsqu’elle pu à nouveau voir et qu’elle se dépêcha de reprendre son argent en main pour ne pas se le faire voler, la gamine trouva alors à côté de son pied nu et sale un billet de dix livres…cela nourrirait sa famille pour des semaines…elle n’aurait plus à faire la manche pendant des jours…elle releva alors la tête, mais ne trouva personne à remercier…elle loua alors Dieu de lui avoir donné ce cadeau qui lui permettrait peut-être de ne pas voir son petit frère mourir de faim et de froid cette année, et courut rentrer chez elle pour annoncer la bonne nouvelle à sa famille…

Maximilien toqua au même moment à la porte d’une de ces maisons qui se ressemblaient toutes et qui étaient presque toutes accolées. L’ensemble était pathétique et presque pitoyable, et il se demandait bien comment quelqu’un pouvait vivre, ou même survivre, dans ce genre d’habitation…surtout quelqu’un comme celui qu’il venait chercher…

« Oui ? C’est pourquoi ? »

La voix avait un accent non européen et Max comprit alors pourquoi cet homme de valeur n’avait pas pu trouver autre chose que cette maison miteuse pour vivre : hélas, dans cette ville et ce pays, les critères pour la noblesse et la grandeur humaine étaient basés sur la couleur de la peau, non sur l’intérieur des êtres…

« C’est Maximilien, John. Nous avons besoin de toi. »

La porte s’ouvrit alors sur un immense homme noir, armé d’une carabine étrange, bricolée par lui-même et qui semblait avoir plusieurs possibilités de tir. C’était très étrange, mais Maximilien avait depuis longtemps arrêté de s’étonner des créations de cet homme au crâne rasé et au bouc garni, et qui semblait assez énervé.

« A quoi ? Encore du matériel pour Wayne ou pour votre Museum ? Sans moi…vous profitez de mes inventions, mais je vis toujours dans ce trou à rat alors qu’on m’avait promis travail décent et maison habitable ! Que la Confrérie fasse elle-même ce dont elle a besoin ! »

L’arme était toujours pointée en avant, et Max se demanda alors si son ami était quelqu’un de nerveux ou non, chose qu’il ne savait pas mais qui revêtait subitement une importance exceptionnellement grande…

« Non, John : ce n’est pas pour tes inventions que je viens te voir. C’est pour quelque chose de plus grave.
- Ah ? Et quoi ? La Reine a besoin de me voir pour s’amuser avec sa Cour ?
- Non plus. L’heure est grave, John. Un fou rôde dans Londres. Il a tué une prostituée dans l’East End et…et la femme de Carter…et le Museum a été détruit tandis qu’un étranger qui peut détruire la Couronne est en liberté…nous avons besoin de toi…vraiment… »

John Irons fut choqué et stupéfait par ce qu’il venait d’entendre. Maximilien, un homme blanc, venait pratiquement le supplier de venir aider d’autres hommes blancs ? En temps normal et pour d’autres personnes, le noir aurait tiré et fait brûler le corps de l’inopportun, mais là, c’était différent…très différent, même.
Depuis son arrivée à Londres, la Confrérie l’avait aidée, en échange de quelques inventions…et presque tous avaient été gentils et agréables avec lui, du moins autant que leur racisme latent le leur permettait. Et là…et là, ils semblaient tous dépassés…du moins, assez pour devoir lui demander de l’aide…à lui, un « nègre »…

L’inventeur sourit en lui-même tandis qu’il baissait calmement son fusil vers le sol. Ils étaient dépassés et devaient le supplier. Bien. Il allait les aider, mais cela aurait un prix…un prix qu’ils allaient être obligés de payer pour avoir les services de celui qu’on appelait Steel…



Au même moment, dans la petite maison de Walter Queen sur les docks. Victor MacCassan se préparait à entrer dans cet étrange endroit. Bien sûr, il était déjà venu, mais c’était seulement avec l’aventurier favori de la Reine…bien sûr, il avait déjà rencontré la Confrérie, mais jamais au complet et jamais durant une telle situation de crise que celle qu’ils vivaient, selon les dires de Maximilien…
Tout cela faisait que le bottier n’osait pousser la porte en bois pour entrer dans ce qui pouvait, peut-être, être une des dernières choses qu’il verrait…

Alors qu’il allait soupirer et prendre son courage à deux mains, la porte s’ouvrit d’elle-même sur Timothy Wayne, fraîchement rasé et portant une chemise blanche sur un simple pantalon bleu marine. Il sourit franchement lorsqu’il vu Victor, et l’invita à rentrer en posant sa main sur son dos.

« Victor ! Je suis content que tu ais accepté de venir !
- Comme si j’avais eu le choix, Timothy… »

Le médecin sourit en voyant que les conseils faits à Maximilien avaient portés leurs fruits et qu’il avait bien suivit la leçon : cet homme qui était à côté de lui avait les meilleures raisons du monde pour refuser de les aider, mais il avait aussi d’autres raisons plus terre à terre d’accepter. Et, apparemment, mieux valait pour lui la survie de son image et de son affaire que celle de ses valeurs et de celles de ses ancêtres…

« Je ne te présente pas les autres, je suppose…
- Euh…non, non…cela ira…je connais…de vue, du moins…
- Bien. Tu as ramené ton costume ?
- Oui… »

Victor sentait les regards curieux et intéressés de Dan et Richard Scott sur lui…il connaissait le premier pour l’avoir aidé une fois dans une histoire de proxénétisme dans le marché qu’il surveillait, et connaissait l’autre par des articles de journaux…mais être là, devant eux, sans costume, sans rien d’autre que sa propre peau, que son propre visage…cela faisait bizarre à celui que l’on appelait Ragman…

« Il est dans ton sac ? »

Les paroles de Wayne sortirent le bottier de sa rêverie. Ce ne fut qu’à cet instant précis qu’il remarqua la légère excitation et la nervosité dans la voix du chef de la Confrérie : que se passait-il donc ici ?!
Timothy avait toujours été le summum du calme et de la concentration…jamais il ne s’énervait, jamais il ne se laissait aller à ses émotions…et là…et là, il semblait pressé, nerveux et excité…Victor déglutit alors discrètement, pensant que la situation était vraiment catastrophique vu l’état du médecin de la Reine, et vu l’absence de Walter dans sa propre maison…

« Oui…mais je préfère le sortir plus tard…tu…tu sais ce qu’il se passe quand je le porte trop longuement…
- Mmh…oui…tu as raison… »

Wayne sourit alors et se dirigeait lentement vers une petite table où étaient posés des verres et une bouteille de Scotch, quand soudain un éclair horriblement lumineux aveugla toutes les personnes présentes. Un cri s’échappa de chacun des torses, et tous tombèrent à terre, vaincus par la douleur de cette lumière si claire, si pure et si violente…rien de connu ne pouvait faire cela, pensa Richard Scott, tenant toujours la Lanterne contre lui…mais est-ce que cela prouvait encore que c’était impossible ? Les événements de ces dernières heures ne donnèrent pas la réponse qu’il voulait à l’archéologue…

De longues minutes passèrent alors. Chacun tentait de se relever et de se masser les yeux, mais la douleur de l’apparition de cette lumière si claire brûlait encore leur regard, et ils avaient mal rien qu’à imaginer toucher leurs paupières…
Heureusement, cela ne dura pas et, peu à peu, leur vue revint…d’abord, tout fut flou, mais des formes commencèrent à apparaître devant eux, et finalement ils réussirent à se relever et à pouvoir regarder la chose ou l’être qui avait fait cela…ils étaient tous prêts au combat, tous prêts à lâcher cette colère et cette rage qu’ils retenaient depuis l’explosion du Museum, du moins pour les Confréristes, bien sûr.

Ragman se releva doucement et fut choqué par ce qu’il vit. Un…un être très grand et entièrement blanc voletait au milieu de la pièce…oui, il voletait ! Grâce à deux ailes blanches immaculées, cet être défiait la loi de la gravité tandis que son air, que sa peau entièrement blanche elle aussi, et son armure avec sa longue lame dans un magnifique fourreau forçait le respect et la crainte.

Mais, alors que Victor allait mettre son costume, aucun de ses « collègues » ne bougea. Pourquoi n’attaquaient-ils pas cette…chose ? Pourquoi restaient-ils là, sans bouger ? N’avaient-ils pas peur ? Etaient-ils résignés ?
Ce fut Timothy qui lui donna la réponse, commençant calmement à parler avec l’être devant lui.

« Content que tu ais eu mon appel, mon ami.
- J’ai hésité, Timothy…j’ai longuement hésité. Mais j’ai pensé que si vous aviez besoin de moi, c’est que cela était important. Que se passe-t-il, Timothy ?
- La fin de l’Angleterre, Zauriel…la fin de l’Angleterre… »
Réponse avec citation