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Marvel Comics #1000
Pour fêter ses 80 ans, Marvel sort un numéro spécial : Marvel Comics #1000, une numérotation qui n'a pas beaucoup de sens mais "suit" les anniversaires récents d'Action Comics et de Detective Comics.
80 ans, donc, avec 80 pages, 80 équipes créatives ; chaque page centrée "sur" une année passée, avec une trame globale et des moments un peu hors du temps.
Un gigantesque recueil, à la qualité par principe irrégulière mais avec une sensation finale agréable. Al Ewing a les honneurs de "mener" le cœur de la saga, qui se concentre en fait sur la découverte
d'un étonnant masque noir, Eternity Mask, qui s'avère avoir été créé par une guilde de magiciens à l'époque du Roi Arthur (et du premier Black Knight). L'idée était de "renforcer" la puissance d'un homme normal, afin qu'il lutte contre le Mal mais aussi les Rois ; pour imposer la démocratie. On découvre alors que ce fameux masque concerne aussi des personnages du Golden Age, avec quelques liens bien écrits entre les Three Xs et Horton, créateur de Human Torch, par exemple. Ce fameux masque touche plusieurs personnages, Al Ewing établit des liens cohérents entre plusieurs périodes ; jusqu'à, évidemment, un final au présent, où de nouveaux Three Xs (des héritiers de cette guilde de sorciers, devenue un temps guilde scientifique, puis l'Enclave qui a créé Adam Warlock mais ne veut plus "libérer" les gens mais les dominer, avec le porteur du masque qui lutte maintenant contre l'Enclave) continuent d'enquêter (ce sera Night Trasher, Jimmy Woo, Blue Marvel, même si on sent que Al Ewing voulait encore jouer avec "son" Roberto DaCosta). Et donc un nouveau porteur du masque, nouveau Masked Raider qu'on reverra encore.
Bon, cette intrigue est cool. J'ai toujours adhéré à ce genre d'idées, de retcons malins qui donnent du sens à des choses éparses, et Al Ewing s'en sort bien. Je suis curieux de lire la suite, et le "fond" de l'idée sur le masque est bonne. Le principe du porteur qui se retourne contre ses créateurs qui ont perdu leurs idéaux est classique, mais efficace ; et le retour de l'Enclave, qui ici
créé ou recréé Korvac
est agréable aussi.
Dommage, alors, que toutes les pages, tous les focus sur les 80 années ne soient pas cohérents, ou au moins plus réguliers. Il est évident qu'un tel exercice créé un résultat hétérogène, mais certaines pages sont clairement du "remplissage", sans lien avec l'intrigue, sans lien non plus avec l'année mise en avant. Il y a cependant beaucoup de bons moments, de bonnes idées, et quelques jolies pépites (centrées sur Spidey, d'ailleurs ; la page sur "on l'appellera Ben" est superbe, comme celle sur MJ/Gwen).
Graphiquement, c'est magnifique avec quasiment aucune fausse note. Tout l'univers Marvel est bien choyé, il y a une belle reprise générale des principes, et le fan sera content. Je le suis, en tout cas, et le "fond" de la saga me rappelle un peu les projets d'Ed Brubaker, un moment, sur les Mystery Men. J'aime bien.
Je suis curieux de voir la suite ; mais cette lecture, déjà, fut agréable. Un bel hommage à Marvel ! |
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