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Vieux 09/10/2018, 21h56
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Ben Wawe Ben Wawe est déconnecté
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Ben Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à GalactusBen Wawe met la patée à Galactus
The Magic Order #4
C'est quand même super agréable, de lire un comics de Mark Millar quand il est dans cette forme, et qu'il fait le choix de doser ses provocations et facilités, pour les mettre au service d'un récit simple, mais efficace.
Ailleurs, Xavier Fournier évoque, en critique du numéro, un parallèle avec Jupiter Legacy, et notamment cette jeunesse longtemps éloignée des affaires, obligée de prendre le contrôle à la disparition des aînés ; c'est pas faux. Mais on est, il me semble, sur une approche parallèle : là où les héritiers de Jupiter Legacy avaient fait le "choix" de vivre des existences dilettantes, et sont forcés d'agir non pas quand leurs aînés disparaissent mais quand ils ne peuvent plus se cacher, la jeunesse de Magic Order n'a, en soi, jamais eu ce choix.
Les aînés ne bénéficiaient pas d'une aura de perfection impossible à supporter, ils étaient imparfaits, volages... bref, ils n'étaient pas des idéaux parfaits ; ils étaient humains, mais ils assuraient. Et leurs héritiers apparaissent "cramés", brisés, l'un par des troubles mentaux, l'autre par un manque de confiance, le dernier par un drame abominable. Bref, si dans Jupiter Legacy, la jeunesse prend le contrôle quand ils trouvent le courage de s'assumer et de se hisser à la hauteur des aînés, la jeunesse de Magic Order est fracassée, de principe ; mais ça ne veut pas dire qu'ils sont sans ressources.
Il y a, dans Magic Order, des tripes, de la rage, de la colère profonde. Cette fureur longtemps réprimée, ce potentiel longtemps caché, ces rêves longtemps oubliés par honte et crainte ; les survivants ont eu un avenir, la vie leur a privé. Sauf que, maintenant, il n'y a plus qu'eux... et il n'y a pas de discussion possible, avec les types en face - des saloperies, littéralement, une bande d'enfoirés qui provoquent, piquent, insultent, tuent, humilient. Et, à la lecture de ce #4, j'ai un sentiment clair, lié à une symbiose avec les héros survivants : ça suffit - et ça va chier.
C'est très, très agréable d'avoir une lecture aussi prenante. Au fond, Mark Millar n'a pas une histoire originale, ici, c'est même déjà-vu, mais... ses méthodes fonctionnent. Ses provocations et facilités interviennent dans les passages glauques et gores, qui légitiment la vilaine des méchants, qui cependant ont aussi des drames précédents ; ce sont des connards, mais la génération d'avant, les aînés imparfaits qui assuraient, n'a pas aidé, hein. Et, encore une fois, son sens de la narration, du moment, de la punchline, de l'instant (bon sang, ce moment où le fils endeuillé se lance pour gérer la situation, c'est la fichue définition de l'épique ; en ce sens, j'ai carrément hâte de voir la série TV, car s'ils ne font qu'adapter à la ligne, ça sera une sacrée scène) fonctionne complètement.
Mais, aussi, il y a Olivier Coipel. Qui rayonne.
Si, au #4, l'artiste est un peu moins appliqué, si les images sont un peu moins belles, si les cases sont moins détaillées, il est malin, et utilise aisément le script et les éléments de l'histoire pour cacher ça ; pas besoin de détails, hein, dans un endroit où l'ombre règne, où l'on ne doit pas voir ses voisins. Ca lui permet d'avoir le temps pour cette fameuse bataille, où le dynamisme de la scène et de la narration est totale.
Et ça reste beau - même si ça l'était plus, au début ; ce qui souligne, encore plus, la beauté et le talent de ces planches, toujours très bien servies et narrées.

Une réussite totale. Je suis fan.
Peut-être même plus que Jupiter Legacy, car Magic Order me prend aux tripes avec ces héritiers brisés, aux avenirs coupés, qui doivent maintenant gérer ; sans rien. Sans aide. Sans soutien. Sans plan. Sans guide - mais avec la rage, la haine, et le fichu talent qu'ils ont gâché jusque-là.
Ha, ça me plaît. Vivement la suite !
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