Discussion: La SF sans peine
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Vieux 01/12/2015, 08h44
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Nopoman Nopoman est déconnecté
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Nopoman change la caisse du Fauve


Dans le torrent des siècles de Clifford D. Simak

Je pense que j'ai trouvé ce bouquin en brocante, et j'ai surement dû l'acheter à cause du nom, qui me rappelait que je devais encore lire "Demain les chiens", chose que je n'ai toujours pas faite...

Et j'ai été complétement pris au dépourvu, moi qui m'attendait à un bouquin de SF classique. La première partie est complétement addictive avec des rebondissements à chaque fin de chapitre (chapitre qui parfois ne dure qu'une page), avec des personnages dont on ne sait pas s'il sont les personnages principaux ou non, rendant l'empathie assez difficile, surtout que leurs motivations restent très obscures. Mais une fois qu'on est sur les bons rails, ça part dans une autre direction, beaucoup plus réfléchie et posant des questions sur la nature humaine, quelques pistes religieuses, et tout cela admirablement bien écrit. Je comprends que l’œuvre de Simak soit décrit comme de la SF "pastorale" tant il arrive à insérer un environnement champêtre dans chacune des parties de son livre.
Ce qui est également admirable, c'est la construction du livre qui repose sur le voyage dans le temps (je ne vous spoile rien en disant ça...). Malheureusement il s'attarde sans doute un peu trop sur l'aspect paradoxe temporelle et impossibilité de réécrire l'histoire, chose acquise pour un lecteur de 2015, mais sans doute pas pour un lecteur de 1951. Oui car ce qui fait aussi le génie de ce livre c'est qu'il ait été écrit seulement 6 ans après la seconde guerre mondiale, et il garde une modernité incroyable. Il faut quand même relever que certains éléments anachronique m'ont fait un peu sortir de la lecture, tel que les téléphone à cadran, les bottins ou la presse papier en l'an 3000...

Le message est relativement optimiste tout au long du livre, ce qui fait du bien en ces temps un peu sombres. Cela dit en refermant le livre, j'étais partagé entre optimiste total et pessimiste profond, tant le retournement final nous mets mal à l'aise, à nous poser des questions sans réponse quand à la place de l'homme.

Un bouquin de SF que je recommande, sans doute pas un chef d’œuvre, du fait de cet hétérogénéité, avec un début très SF feuilletonnante pour une seconde moitié plus philosophico-religieuse, mais une agréable lecture qui du haut de ses 310 pages (dans l'édition J'ai lu de 1973 dont j'ai mis la couverture) vous apportera un ratio temps de lecture/satisfaction bien plus que satisfaisant.
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