Vengeance de
Benjamin Biolay.
Que faire quand on a réalisé un album aussi somptueux que
La Superbe ? Comment négocier la suite ?
Benjamin Biolay répond en faisant différent.
Ce nouvel opus ne se livre pas facilement : ses nombreux duos, ses expérimentations, sa densité, autant d'éléments qui rendent ces chansons acrobatiques, indomptables.
Et puis, après quelques écoutes, le temps de digérer tout ça, la séduction opère. Des moments de magie surgissent : ici "Profite" avec
Vanessa Paradis ; là "Sous le lac gelé" avec
Gesa Hansen (peut-être le morceau le plus troublant du lot) ; ou encore le susnommé "Vengeance" avec
Carl Barât mais aussi le lumineux "La fin de la fin".
Les collaborations avec
Oxmo Puccino et
Orelsan m'ont laissé sur ma faim. Et j'espère que
U2 n'écoutera pas la chanson "Trésor, trésor" qui est basé sur les mêmes accords que leur fantastique "Dirty day" (in "Zooropa")...
Inégal mais audacieux.
Îl de -
M - .
L'autre vedette de la chanson française, avec Biolay, a aussi refusé la facilité pour son retour après l'intimiste
Mister Mystère.
Débarrassé de musiciens avec lesquels il glissait dans la facilité, après une expérience incongrue avec Johnny, Matthieu Chédid a repris des forces et dégaine une galette vitaminée où le rock "Hendrix-ien" ("Mojo") côtoie le flamenco ("Bahia") : son jeu de guitare est toujours aussi prodigieux, encore plus explosif qu'auparavant. Il a lâché prise et c'est vivifiant.
- M - a produit un album plus musclé, ramassé et direct, mais qui révèlent des charmes entêtants au fil des écoutes.