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Vieux 27/12/2011, 15h21
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Algernon Backwash change la caisse du Fauve
2011

Souvent, en faisant le bilan chaque année, je me rends compte que certains des films que j'aime sont aimés de tous, mais surtout, que certains autres sont descendus pour des raisons fallacieuses et n'ayant aucun rapport avec le film mais ce qu'un spectateur veut lui faire dire de force. Souvent aussi, un vrai débat se fait, sans connerie, mauvaise foi ou fermeture d'esprit, et c'est là que ça devient cool.
Je ne sais pas pourquoi j'ai écrit tout ça, sûrement à cause du premier film de mon top qui a été descendu par beaucoup avec en main de non arguments, alors que je n'en ai moi même aucun pour parler de l'expérience que ça a été pour moi, un truc tellement dense, riche et émotionnellement accessible que ça m'a scotché, foudroyé, foutu en l'air, ébahi.

Bref, je vais commencer mon top avant que Deroxat vienne me dire que mes phrases sont trop longues. Ca va se présenter de la sorte:

- Un top 10 dans l'ordre décroissant accompagné d'une mini affiche, d'un texte et d'un plan que j'ai aimé dans le film (En caché car souvent des scènes clés, on ne sait jamais, pas envie de spoiler sur un évènement ou une ambiance)

- 5 autres films que j'ai aimé, dans l'ordre, complétant le top mais avec juste un petit texte et une affiche.

- Un bilan de l'année.


10. Black Swan de Darren Aronofsky



Paie ton film qui vieillit mal!

Franchement, au début de l'année, vierge de ce qu'elle pouvait nous donner encore de meilleur, j'en étais sorti en me disant "Oh, ça va être chaud de faire mieux!"
Non seulement il y a eu mieux, j'en ai 9 devant, et même certains films pas dans ce top me tiennent plus à coeur.

Pourquoi le mettre ici?

Tout simplement parce que ce n'est qu'une partie du film qui a mal vieilli dans ma tête, ce qui touche au thriller et qui constitue une grande part de l'intrigue. En effet, je trouve ça facile et un peu trop De Palma-esque, sauf que le cinéma de De Palma est tellement propre à lui, fait d'artifices mais proposant une vision forte de l'impossible que c'est dur de l'imiter.

Ce qui traite de la danse par contre vieillit extrêmement bien et j'en aurais bouffé des heures de ces corps qui bougent, se font mal, se poussent à bout et crée un tableau mouvant et si humain. J'avais jamais vu ça à l'écran, le film m'a donné envie de m'intéresser au ballet et surtout, ça reprend un peu les clichés que tout le monde connait, même moi, mais en les rendant plus subtils, les faisant passer par la forme et non le fond.

La scène qui pour moi porte le film est celle d'introduction, le rêve de transformation, de danse, de projecteur. Ce rêve qui tourne moins vite que la caméra qui en capture chaque mouvement provoquant un vertige violent et qui nous accompagne pendant tout le film.



9. Hobo with a Shotgun de Jason Eisener



Le film ne date pas de cette année mais est sorti en 2011 en DTV en France, ça a été pour moi l'occasion de découvrir un des trucs les plus sympas que j'ai vus depuis un bout de temps!

Rien que le titre nous met la puce à l'oreille, on va voir Rutger Hauer qui joue un clochard qui va buter des gens avec un putain de fusil à pompe!

Le titre ne nous ment pas, après une intro bien tendue, bien gore, nous présentant une ville étouffée par la violence quotidienne et les gangs, on a tout un film qui va enchaîner les massacres gratuits de gens qui pourtant le méritent. Qui crèvent comme des merdes sous les assauts d'un clochard et sa pote pute qui vont mettre le ville à feu et à sang.

J'avais des à prioris sur ce film avant de le voir, pensant que ce serait un truc comme les robert rodriguezeries récentes, et en fait, pas du tout, ça réussit à raconter une histoire tenue par une logique narrative et des rapports cause conséquence pas non plus tout le temps justifiées, mais presque. Et surtout, c'est touchant, drôle, et tout le temps violent à en rire et vomir en même temps.

Et bien sûr, des méthodes d'exécution plus inventives et plus sales tous les trois plans!



8. Harry Brown de Daniel Barber



Alors oui, j'avais oublié qu'il était sorti en 2011 en France celui ci, je l'ai vu en 2009 à Londres et c'était une jolie petite claque. En effet, alors qu’Eastwood nous fait son film somme avec Gran Torino, un film au succès critique et public qui est bien mais ne prend pas trop de risques, Daniel Barber nous ramène dans un premier rôle, le vieux le plus classe de l’histoire du monde : Michael Caine.

Se passant dans les cités anglaises, le films est sauvage, noir comme il faut et tout en nous présentant un personnage touchant, il prône des valeurs typiques du film de vengeance des eighties, nous rappelant le Walter Hill des grands jours tout en nous offrant des sentiments honnêtes et entiers, faisant de ce film un petit bijou noir super classe, super soigné et joué par un Caine qui a plus de classe dans un seul ongle que tous les acteurs du monde.



7. The Fighter de David O. Russell



J'ai une très très très grosse sympathie pour ce réalisateur depuis Les Rois du Désert, un film bien barré apportant des truc graphiques bien cools et des personnages intéressants, pas manichéens et campés par des acteurs super bien dirigés. Il remet le couvert avec cette biographie inspirée de la vie d'un boxeur et de sa famille et nous offre un film d'une tendresse assez déroutante, tout en nous montrant le tumulte qu'il peut y avoir. Les acteurs sont bons, et en bonus, Amy Adams, je lui ferais bien plein de trucs cools!

Nan, franchement, ce film est bien, il épouse et évite les clichés du film sportif, sans non plus être le truc le plus original du monde, mais ça fonctionne, et c'est bon putain!

Puis j'ai un faible pour les films qui parlent de deux frères.



6. Attack the Block de Joe Cornish



De tous les films sortis cet année, il n y en a pas un je pense qui me parle sur autant de plans que celui ci. En effet, Joe Cornish signe un film d'aventure à mi chemin entre Les Goonies, Stand by Me, The Thing et The Warriors et m'offre 88 minutes de bonheur intense.

J'aime le thème, j'aime chacun de ces gamins qui défendent la cité contre les aliens, les stéréotypes sont montrés puis éclatés en morceaux par une écriture de personnages que je trouve parfaite, surtout lors d'une scène où on voit chacun rentrer chez lui quelques secondes.

Je l'ai vu 4 fois en 1 mois, je le reverrai avec plaisir.

Mention spéciale à la B.O. bien classe, au design des monstres et à la naissance d'un anti-héros!



5. Super 8 de J. J. Abrams



Il parait que plein de gens ont été déçus ou n'ont pas aimé. Si vous saviez comme je m'en branle...

Au même titre qu'Attack the Block, ce film est sûrement celui sorti cette année qui comporte le plus de mes thèmes chéris.

J'ai toujours aimé le cinéma familial des années 80, surtout ceux avec des gosses, parce que ceux ci ne sont jamais représentés comme des caricatures ou des clichés, ils ont tous sans exception un cerveau, un coeur, une raison d'être dans le film et créent ainsi une aventure vivante.

C'est ce qu'Abrams réussit à faire tout en nous parlant de cinéma, de monstres et de deuil, de manière propre comme figurée.




4. Drive de Nicolas Winding Refn



Je vous mets un extrait de la critique que j'ai faite sur le site où je taffe et vous invite à aller y jeter un oeil. Je dois juste dire que même si moins que Black Swan, le film est doucement retombé dans mon top, trouvant les scènes de violence parfois un peu trop longues et tuant une certaine subtilité, maturité.

"Refn va, avec cette histoire à priori simple d’un type qui conduit et venge, dans l’épure la plus totale du genre en en gardant que le nécessaire, le viscéral, ce qu’on connaît poussé au paroxysme rappelant ainsi Walter Hill ou William Friedkin sans être dans l’admiration ou l’hommage, il crée, comme ses prédécesseurs, son univers, en bousculant sans violence certains clichés et rendant ce qu’il a à raconter d’autant plus touchant."

http://www.celluloidz.com/2011/09/drive

(Je choisis ce plan car finalement, la relation avec le père est celle que je préfère dans le film, celle qui est la plus touchante et la plus déroutante dans son déroulement)



3. X-Men: First Class de Matthew Vaughn



"Dès le début, le film donne le ton. Un ton sérieux qui caractérise les deux premiers opus de la saga, un ton qui vous dit « On va vous raconter une histoire d’intolérance », et Vaughn s’y tient, il réussit le pari fou de puiser dans l’inconscient collectif afin de retranscrire les années pendant lesquelles se passe le film, s’inspire de la réalisation des deux premiers, raconte chaque personnage et ses préoccupations, sa place dans le monde, et nous offre bien plus qu’une simple préquelle au canon principal.

Chaque personnage a sa place dans cet univers, et tout est axé sur la volonté de nous montrer une relation tragique, son début, sa fin. Cette relation, c’est celle de Magneto et Charles Xavier, la manière dont la colère monte chez le premier, et la manière dont la sagesse monte dans ce dernier. Tout en montrant leurs doutes, leurs parcours, ce qui les motive.
"

http://www.celluloidz.com/2011/06/x-...-commencement/



2. The Adventures of Tintin de Steven Spielberg



"En effet, sans tomber dans le purisme infantile et complètement réac que certains souhaitent à propos de leur personnage chéri, Spielberg et son équipe font preuve ici d’un respect sans bornes pour le personnage, son univers et ce qui le fait vivre, nous offrant le meilleur divertissement depuis des lustres. Sérieusement, je n’ai jamais vu un dosage d’humour qui fait mouche et d’action depuis…. Jamais en fait.

Avec ce film, Spielberg n’essaie à aucun moment de faire une bande dessinée filmée et adapte les codes de l’aventure et de l’art graphique séquentiel (la bande dessinée donc) à son cinéma, ne trahissant ni l’œuvre d’Hergé, ni la sienne.

Cela donne ainsi un film d’une beauté et d’une fluidité qui pour moi n’a jamais été égalée.
"

http://www.celluloidz.com/2011/10/le...de-la-licorne/



1 The Tree of Life de Terrence Malick



Tree of Life tue, vraiment, vraiment, vraiment. Malick transcende l'imperfection et la fragilité et fait une oeuvre riche, puissante, personnelle avec toute la maitrise et la liberté qu'on lui connait, c'est hallucinant et putain, ça a plus de couilles que tout le cinéma depuis 2001, ça ose, ça tente, c'est jamais obsolète, toujours dans l'expérimentation, dans le ressenti pur, avec tout un gros morceau qui m'a bloqué la respiration, oppressé, coupé le souffle tout en me faisant m'émerveiller sur ces images, cette dualité entre les figures de Mère Nature et Dieu le Père que représentent les parents pour leur(s) enfant, puis cette relation entre frères, hallucinant! Tout ça encadré par deux segments contemplatifs, expérimentaux et planants qui répondent à ces sensation par un bien être poussé à l'extrême.

Non, vraiment, c'est un des meilleurs films du monde je pense.

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"That's some catch, that Catch-22," Yossarian observed.
"It's the best there is," Doc Daneeka agreed.

Dernière modification par Algernon Backwash ; 28/12/2011 à 03h22.
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