Discussion: "Creator" ou vendu ?
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Vieux 02/10/2010, 18h59
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Hawkguy
 
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[quote=NRV;1092223]Ces arguments se tiennent mais que tu réussisse à inclure Immonen sur New Avengers dans ton passage sur les dessinateurs qui produisent des séries vraiment personnelles, je pense que ton côté fan-boy t'égare...[/quote]

Peut-être. Mais tout est question d'appréciation.
Si je me demande : "c'est quoi un dessinateur qui produit quelque chose de personnel ?", naturellement comme beaucoup de monde je réponds : "un dessinateur qui dessine ce qu'il a inventé ou co-créé avec un scénariste" (Moore associe toujours ses dessinateurs à la création de ses séries : Sprouse, O'Neill sont crédités comme co-créateurs de [B]Tom Strong[/B] ou de[B] La ligue[/B]...).
Mais en fait, si j'y réfléchis un peu plus, je me rends compte que c'est une réponse paresseuse et facile. Non, un dessinateur qui produit un travail personnel, c'est aussi un dessinateur qui s'empare d'une série et y imprime sa marque, qui devient une référence pour les lecteurs sur cette série.
Dans ce sens-là, John Byrne a produit un travail personnel sur [B]X-Men[/B] ou[B] FF[/B], Immonen aujourd'hui fait pareil avec [B]New Avengers[/B]. Même un mec que je n'aime pas, comme Larroca, va marquer [B]Iron Man[/B] par le temps qu'il sera resté sur le titre.
C'est en restant associé à un titre dans la mémoire collective qu'on fait aussi une oeuvre personnelle : un Kirby a fait sa carrière dans le mainstream, en produisant énormèment de franchises qu'il a co-créées ou reprises, mais qui oserait prétendre qu'il n'a pas produit une oeuvre personnelle et unique ? Plein de géants de l'illustration n'ont jamais rien inventé mais leur style a considérablement marqué les séries qu'ils ont dessinées et leurs lecteurs.
Cette faculté de s'emparer d'un perso, d'un univers, même si on n'en est pas l'auteur ou l'artiste original, voilà ce qui fait aussi une oeuvre personnelle.

Et puis comme l'a très bien dit Fredgri, tout est affaire d'équilibre pour les artistes. Il ne sert à rien d'opposer un type de production à un autre (après tout, chacun lit ce qui lui plait) mais quand on se met à dénigrer le mainstream pour valoriser l'indé, c'est un argument vraiment piteux.
Surtout, chaque artiste fait ce qui lui plait : certains peuvent alterner des séries avec des graphic novels, d'autres tournent le dos à l'industrie pour s'engager corps et âme dans des bouquins complètement inclassables, d'autres se cantonnent au mainstream parce qu'ils ont conscience que c'est ce qu'ils savent faire de mieux (ou parce qu'ils n'ont pas d'idées pour du creator-owned). Mais ces derniers ne sont pas des putes ou des vendus qui préférent le commerce à l'art : c'est même insultant de les considérer comme tel - un peu comme si le designer d'une bagnole valait mieux que l'ouvrier qui va assembler les pièces de la caisse.
C'est aussi une question d'opportunité : tout le monde ne peut pas entrer dans un grand studio, être publié par un gros éditeur, être remarqué, etc. Le mec qui devient assistant ne l'a pas toujours choisi, mais il faut bien qu'il bouffe et pour ça, des fois, il faut oublier ses rêves de produire sa BD (qui, évidemment, devait révolutionner le 9ème art).

Pour moi, il n'y a pas de "créateurs" d'un côté et des mercenaires de l'autre : les artistes comme les scénaristes de BD sont tous des artisans, certains bossent pour des éditeurs qui ont la taille d'un hypermarché (et les moyens qui vont avec), d'autres pour des éditeurs qui ont la surface d'un Monoprix. Mais dans les deux cas, ils essaient de vivre de leur art, sans forcèment toucher des fortunes (en tout cas bien moins que ceux pour qui ils travaillent). Parfois ils produisent des trucs jubilatoires, parfois minables, parfois librement, parfois sous la pression de leurs patrons. Rien à voir, donc, avec les gentils "auteurs authentiques" et les méchants "faiseurs prêts à tout".

Dernière modification par wildcard ; 02/10/2010 à 19h17.