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Vieux 19/02/2018, 15h35
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Hawkguy
 
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wildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Starkwildcard pisse du haut de la Tour Stark
Le dessin, et le regard que portent les lecteurs (plus ou moins initiés) dessus, est ingrat par définition. Où l'artiste trouve son épanouissement ? Où le lecteur trouve sa satisfaction ? C'est difficile de trancher car parfois le croisement est très éphémère.

On reste souvent sur une première impression, ou du moins sur l'impression la plus marquante, et je crois qu'il y a ensuite une sorte de mouvement de balancier complexe : d'un côté, on aimerait que ça continue à bouger, à progresser, et de l'autre, on souhaiterait que ça reste tel quel quand le dessin semble à son apogée.

Mais, fondamentalement, il y a, me semble-t-il, de dessinateurs qui veulent muer, parfois en dépit du bon sens (par rapport au succès qu'ils atteignent, par rapport à leurs capacités techniques), et d'autres qui arrivent à un point limite et tâchent d'y rester.
Comment ça se traduit ? Par retranchement ou par accumulation. Certains dessinateurs épurent leur trait et perdent en énergie ce qu'ils gagnent en lisibilité. D'autres vont à fond dans un trait de plus en plus fouillé, détaillé, chronophage par excellence, qui se rapprochent de la gravure, parfois puissant, parfois chargé.

En tant que lecteur, critique, praticien, j'ai tendance à aller vers cette école de l'épure, du "less is more", parce que ça ne m'est pas naturel et que je suis fasciné par cette stylisation, cette façon de dire beaucoup visuellement avec peu de traits. Mais en même temps, j'en conçois les limites (la "ligne claire", qui a tout du fourre-tout et qui peut vite donner une image plus aseptisée que "pure").
Comme j'ai grandi avec Giraud/Moebius, le Franquin de "Gaston", ce qui m'a inspiré, ce que j'ai copié volontairement, ce sont les détails, le foisonnement. Puis j'ai découvert Mazzucchelli, qui m'a conduit à Caniff, Toth, et aujourd'hui Samnee, etc, et alors j'ai davantage envié cet expressionnisme économe. L'idéal serait de passer selon les besoins du plan d'images très détaillées à des plans dépouillés, de combiner la clarté et le côté touffu. Mais, évidemment, ce n'est pas simple.

Quand je vois actuellement Samnee ou Leonardo Romero, que j'ai redécouvert le Franquin des 50's (bien plus élégant et déjà aussi dynamique que celui des 60's), que se se révèlent des Bonhomme, Parme (qui sous son air de pas y toucher fait des planches folles), je vois ceux qui y arrivent. Mais en même temps, bonjour le niveau !
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