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Vieux 31/08/2016, 17h21
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SECRET WARS (2015)

Ca y est j’ai lu Secret Wars deux fois et à la lumière des articles de Xavier Fournier, je suis à même de me faire une vision d’ensemble de l’œuvre qui aurait pu être le point d’orgue de la carrière de Jonathan Hickman. Le scénariste ne laisse pas indifférent. Beaucoup critique le coté très froid, explicatif et fort éloigné de ses personnages. Je ne pense pas que c’est un défaut, c’est plutôt à mon sens un style qu’il a. Cette mouture de Secret Wars a de grosses ambitions. Littéraires d’abord. Avec son ton épique et ses plans entiers louchant vers Games of Throne, Hickman a des visées de hautes volées. C’est limite s’il n’a pas voulu faire l’équivalent de l’Iliade et L’Odyssée. Il se fait beaucoup plus conteur que « cinéaste ». Construisant une dramaturgie délirante, il n’hésite pas à négliger les aspects qui ne l’intéressent pas. C’est d’ailleurs objectivement ce qui m’a le plus gêné d’ailleurs.
Car voilà, même si je loue la volonté de nous livrer autre chose que de la soupe réchauffé, mon instinct de «client » rechigne à vraiment adhérer à une histoire qui allant de 1 à 9 n’est pas pour autant complète. Il faut pour se faire une photographie globale de ce qui se passe lire au moins THORS et SIEGE sinon, on ne comprend ni la révolte des Thors ni le soulèvement soudain du « Bouclier ». s’il existe des solutions à ce problème (lire les séries en questions), ça me pose quand même un peu problème.
Secret Wars nous montre aussi en filigrane le poids énorme et étouffant pour l’artiste de l’éditeur. Ce que nous lisons est vraisemblablement une belle et grande aventure des 4 Fantastiques transformée en Event estival auquel on a greffé la mort de la Terre 1610 et de la gamme Ultimate. Cet aspect n’est pas gênant puisque Hickman nous narre l’effondrement de la réalité, rien de plus facile que de caser la fin de cet univers, d’autant plus qu’il en profite pour glisser un joli hommage appuyé à la Crisis de la distinguée concurrence au nez et à la barbe de tout le monde. Par contre le moyen complétement tarabiscoté pour faire survivre ce pauvre Miles Morales lui importe tellement peu qu’il se contente de faire apparaître au mauvais endroit, au mauvais moment, puis de transformer ça en blague quasi hors champ. Le sort Mutant lui passe tellement au-dessus, qu’il n’en parle carrément pas et ce bon vieux Old Man Logan qui lui aussi joue les transfuges devra se contenter de sa minisérie.
C’est donc vraiment étrange que cette histoire n’ait eu que des préambules du coté de la branche Avengers finalement peu concernée, Hickman ayant d’ailleurs créée sa propre équipe pour parler de ses propres concepts, les Illuminatis, renommés pour des raisons purement mercantiles « New Avengers ». Cette façon de brouiller les cartes quand on n’est plus le cœur de cible peut laisser pantois. Malgré les errements, les querelles de chapelle et le trajet pour le moins tortueux que peut prendre une histoire, SECRET WARS reste une très bonne saga Marvel, unique en son genre, passionnante et vraiment ambitieuse. Graphiquement éblouissante, narrativement épique.

Donc voilà l’histoire, Fatalis recompose la réalité en sauvant en gros tous les héros. Comme de juste il se pose sur le trône de son nouveau monde et pendant ce temps-là ses rivaux ne savent fabriquer que des « radeaux de survie » à la capacité fort limitée. Dès lors Reed n’aura de cesse que lui reprendre sa gloire, un lent travail de sape érode peu à peu le pouvoir…

Cette guerre redore le blason d’un Fatalis complètement impérial et en roue libre. Le voir se planter face à l’abîme, toiser Dieu et déclamer quand on lui pose la question de : Qui ose se présenter devant nous ? : « MOI ! ». C’est tellement plus classe que le doigt du britannique dépressif face à un Satan pas fort « malin »…
Par ailleurs Reed diminué fait preuve de mesquinerie et d’aigreur, amenant les deux Némésis à s’affronter d’égal à égal, là où il a toujours été clair que Reed avait une longueur d’avance.
Hickman plante aussi tout un décor médiéval-féodal particulièrement distrayant qui devra comme L’ère d’Apocalypse ou House M prendre fin au bout de quelques mois dans un climat des plus précipité. A la fois grandiose dans son lyrisme et intimiste, dans le peu de personnages impliqués, on ne peut que s’étonner de voir cette histoire en Event à 250 tie-in. Hickman délaisse l’action se contentant même parfois d’évoquer par témoins interposés. Sérieux le type revient à une façon de raconter qui remonte à la Bible ou la Bhagavad-gîta …
La chute quant à elle ne peut que décevoir, la promesse était trop belle et Marvel ne peut permettre à ses employés d’aller trop loin. Si les fantastiques s’érigent en démiurges du Mavel Universe dans une scène à la fois méta textuelle et quand même « too much », les conséquences seront réduites à leurs plus petites proportions. Si un personnage meurt, il réapparait par un coup de pinceau quantique le mois suivant, l’univers Ultimate disparait mais son seul et dernier héros continue son petit bonhomme de chemin, les X-men changent totalement mais cela n’est absolument pas lié… Bref !
L’histoire ne vaut que pour le voyage qu’il a pu procurer. C’est déjà ça mais ça n’empêche pas cet arrière-goût. Hickman sans restriction et sur son histoire aurait pu livrer la pièce maitresse d’un Marvel au plus haut au lieu de nous donner notre Event quotidien.

puis et enfin
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