Discussion: Pas si américain...
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Vieux 06/08/2017, 15h33
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Hawkguy
 
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Ces archétypes (interventionniste, égocentrique, ultra sexué, etc) ne datent de toute façon pas d'hier et ne sont pas le fruit de l'imagination des américains ou même des anglais : on trouve déjà ces éléments au sein de la mythologie, qui est la base fondamentale du récit super-héroïque puisque le surhomme n'est qu'une déclinaison des dieux, demi-dieux et autres créatures extraordinaires.
Pourtant, qui affirmerait "je ne supporte pas la mythologie parce que ça vient de Grèce" ? Et Zeus sait que, dans toutes ces histoires descendues de l'Olympe, il s'en passe des horreurs, des trucs invraisemblables, culturellement pas correctes, politiquement douteuses, moralement discutables : c'est rempli de fripouilles, de brutes, de garces, d'intrigues, de dupes, de sacrifiés - un vrai bal des horreurs. A côté, tous les comics super-héroïques du monde sont des fables pour enfants !

Je crois que ce qui rebute souvent les profanes avec le super-héros et ses codes narratifs, c'est moins une question culturelle (la culture est un alibi bien commode pour mettre des tas de ressentiments ou d'incompréhensions dans un même sac) que cosmétique.

Par exemple quand je me suis mis à lire des comics, peu avant l'adolescence, mon père ne l'a pas compris. D'abord parce que j'avais été en quelque sorte élevé en lisant, comme lui du franco-belge (et quelques fumetti traduits). Ensuite et surtout parce qu'il ne comprenait pas mon intérêt pour des histoires de mecs boydbuildés et de filles girondes dans des costumes bariolés en train de corriger des vilains tout aussi bizarrement attifés. Ce fut, comme on peut s'en douter, la source de moults disputes (dont l'écho reste encore vivace...).
Plus tard, j'eus le temps de lui expliquer que mon intérêt justement était aussi inspiré par le cousinage entre les super-héros et la mythologie mais aussi des genres périphériques, auxquels les comics empruntaient allègrement, comme les récits de cape et d'épee, de chevalerie. L'exemple que je fournissais souvent était celui de Scaramouche, ce merveilleux film de George Sidney avec Stewart Granger, mélange d'aventures, de romance et de cape et d'épée, dans lequel justement le rôle du costume, des masques, et des capacités en vérité extravagantes du héros (et de son ennemi) faisait penser aux super-héros.



Voyez le duel final, fameux par sa durée, ses acrobaties, sa grâce, son intensité : Scaramouche/André Moreau y affronte Noël de Maynes dans une tenue qui n'a rien à envier à celle d'un super-héros, avec des qualités physiques et des motivations également semblables (agilité, dextérité, endurance, noblesse morale). Ce film hollywoodien classique par excellence a son histoire située en France sous l'Ancien Régime, d'après un roman écrit par un italien ! Son pouvoir de séduction, sa qualité de divertissement sont irrésistibles : personne ne peut détester Scaramouche ! C'est une admirable synthèse de ce qui a inspiré à la fois le cinéma américain des années 50, tiré de la culture européenne, et dont le graphisme évoque la fantaisie super-héroïque.
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