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Vieux 20/10/2013, 15h42
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Citation:

Yyyyyyyyyyyhaaaaaaaaaaaaaaa!
Je suis folle.
Je viens de sauter du plongeoir de 10 mètres, en tête, avec ce que j'espère être un magnifique saut de l'ange.
Je dois certainement avoir perdu la raison parce qu'une petite voix dans ma tête me dit:

"Même pas peur"

...et c'est vrai, je n'ai pas peur.
J'ai déjà plusieurs fois essayé de sonder le fond de cette piscine mais je n'ai jamais réussi à l'atteindre. La Relativité Dimensionnelle Inter Spatiale a vraiment du bon. Si je m'éclate se sera à cause de ma mauvaise pénétration dans l'eau. Et curieusement, je m'en moque: je suis redevenue une gamine.
Un petit refrain me trotte dans la tête depuis quelques temps:

"J'ai dix ans
Je sais que c'est pas vrai mais j'ai dix ans
Laissez-moi rêver que j'ai dix ans
Ça fait bientôt trent' ans que j'ai dix ans
Ça parait bizarre mais
Si tu m'crois pas hé
T'a'ar ta gueule à la récré..".


Je me sens invincible: Peter Pan m'a emmenée avec lui. Je suis Wendy in Neverland et la Fée Clochette m'a saupoudrée de poussière de fée pour que je puisse voler.
Les cheveux au vent, je me cambre, je serre bien les jambes, pointes des pieds bien tendues, je bombe la poitrine et augmente le plus possible mon envergure.

"Quel ange magnifique je ferais! Une pensée positive et je pourrais m'envoler..."



C'était il y a... je ne sais plus...

Une semaine, deux?

Ou tout un mois peut être?

Quand je l'ai rencontré, il était aux environs de 20h30. Il déambulait d'un air préoccupé dans les trop longs couloirs de l'hôpital où je travaille avec un objet que je pris alors pour un stylo-lampe bleu qui faisait un bruit bizarre.

Je lui ai demandé s'il était perdu.

Perdu?

Oui, il devait l'être.

Mais seulement dans ses pensées.

Son regard soucieux se focalisa sur moi. Il me regarda intensément comme s'il voulait lire mon âme, braqua sa lumière bleue sur mon front. Le son était toujours aussi désagréable. Je m'écartais et avisais une grosse dame qui marchait vers nous dans le dos de cet homme. Le stylo-lampe émit un bruit différent, encore plus strident.

Il sourit tel un enfant malicieux:

"Savez-vous ce qu'est un Raxacoricofallapatorien?"

"Un Raxacoricoquoi?"

"Fallapatorien... intéressant! D’habitude la plus part des humains ne prononcent que Raxa ou Raxaco, mais vous n'êtes pas comme la plus part des humains, n'est ce pas? Vous devez être au moins un médecin."



Il avait débité ces paroles plus vite qu'une mitraillette. Cette conversation me semblait irréelle mais malgré moi je la continuais.

"Non, je suis technicienne de laboratoire...les humains?"

"Personne n'est parfait"

"Pardon?!?"

"Oh, ce n'est pas la peine de vous excuser..."



Le son du truc-lumière bleue monta encore d'un octave. L'homme repris comme si de rien n'était:

"Un Raxacoricofallapatorien est un être qui ressemble à ce qui s'approche de nous dans mon dos"



Je regardais à nouveau et ne voyais toujours que la femme.

"c'est juste une dame...en surpoids évident, je vous l'accorde. Mais elle m'a l'air tout à fait normale"



Son sourire s'agrandit il ressemblait à présent à un sale gosse qui s'apprêtait à faire une grosse bêtise et s'en réjouissait d'avance.

"Alors si elle vous semble normale, il n'y a pas de quoi s'inquiéter..."



Il se retourna brusquement, se mit à courir vers la grosse dame en tenant sa lumière, au bruit à présent infernal, comme une lance. La femme se figea puis fit demi-tour en prenant les jambes à son cou avec une telle vivacité que j'en fus un instant déconcertée.

Puis mon cerveau se remit en marche.



"Il est fou! Cours, retiens-le!! Il va la tuer!!!"



Je me mis à courir dans leur direction essayant de les suivre de tout mon possible. Mais le bonhomme était rapide et la grosse dame était encore plus véloce: d'une agilité surprenante, pour une personne avec un tel surpoids. Je les perdis un instant et guettais avec angoisse le moindre son dans les couloirs étonnamment silencieux des sous sols.

Puis il y eu un cri.

Des paroles prononcées dans une langue bizarre, par une voix étrange.

Je me guidais au son et m'approchais tout en me disant que j'étais folle, mais que cet homme était sûrement plus fou que moi et que cette pauvre femme devait avoir très peur et qu'a sa place j'aimerais que quelqu'un...

Et que...?

Au détour d'un croisement je vis la "pauvre femme" maintenir l'homme par le col. Elle le soulevait comme s'il n'avait pas été plus lourd qu'un chaton. De sa main droite elle lui serrait le cou et de la gauche elle écartait la main qui tenait la lumière bleue le plus loin possible d'elle .

Je criais de le lâcher mais elle n'obéît pas. Je courais plus vite encore que je ne m'en croyais capable, mais pas assez. Je voyais comme au ralenti les yeux de l'homme se révulser, ses lèvres bleuir...

J’arrivais enfin à leur hauteur.



"Quelle force! Ce pauvre bougre tout maigrichon n'a aucune chance".



Je pris tout à coup ma décision: j'avais accouru pour la sauver, mais c'était lui que je devais finalement secourir.

J'enlevais la pique qui servait à maintenir mes cheveux en place et la plantais dans l'épaule droite de la femme.

Elle hurla.

Un son inhumain et terrifiant sortit de sa gorge opulemment féminine. Sa peau se déchira et une lumière éclatante se déversa de sa blessure.

J’étais éblouie.

Quelque chose de dur me frappa à la tête.

Aveuglée et à demi sonnée je tombais à genoux. J'entendis le sifflement infernal de la lumière bleue puis un autre cri horrible et une petite explosion.

"Bouclier sonique!" sembla-t-il jubiler



Une main fourra quelque chose de pointu, métallique et poisseux dans la mienne.

Il me parla:

"C'est à vous, je crois..."



Je reconnus au toucher ma pique à cheveux et acquiesçais, abasourdie, incapable de parler.

"Vous pouvez vous lever?"



J'approuvais encore en émettant un son qui aurait voulu être un "oui"

"Fantastique! Alors debout... Pas le temps de vous recoiffer, nous devons courir!!"



Encore le sifflement, quelque chose explosa derrière nous. Il me portait à demi.



"Plutôt costaud pour un maigrichon..."



Il me soutint ainsi pendant quelques secondes qui me parurent les plus longues de ma vie. Puis mes jambes finirent par obéir correctement à mon cerveau. Alors il m'entrainât par la main dans le dédale des sous sols.

"On dirait qu'elle m'en veut" déclara mon fou-guide-d'aveugle en riant.



La chose nous poursuivait. Ma vision s'eclaississait au fur et à mesure que nous avancions mais je n'osais pas regarder en arrière de peur de perdre du temps. C'était lourd mais rapide.

"Elle a un correcteur temporel...Plus vite!"



Il accelera et je crus voler dans son sillage.

Un trait d'énergie explosa sur un mur tout près de nous

"...et un phaser-plasma" annonça-t-il



Il prit un virage inattendu.

Au détour du croisement des couloirs, un placard bleu semblait nous attendre.

Tout en courant il claqua des doigts, la porte s'ouvrit et nous plongeâmes à l'intérieur.


"Attention à la réception!"

La petite voix qui chantonnais tout à l'heure me ramène au présent et hurle que la surface se rapproche dangereusement.

Il faut que je réagisse.

Ma pénétration dans l'eau doit être parfaite. Pas pour le style, bien sûr, mais lors d’un plongeon de 10 mètres un plat peut faire excessivement mal...

"- Bravo! Molto bene! L'envol était brillant mais l'arrivée m'a un peu déçu, vous m'avez éclaboussée, là...je ne vous mettrais qu'un 9,5."


J'avais eu un public!
En sortant de l'eau je peux constater que le bas de la jambe droite de son pantalon est un peu mouillée.
Je bredouille une excuse. Je ne m'étais pas rendu compte que j'avais un spectateur.
"Allons, allons! Ne vous excusez pas, ce n'est qu'un peu d'eau ça va bien finir par sécher. Après tout l'erreur est humaine n'est ce pas?..."

Il rit de sa blague, je souris aussi: quel sacré bonhomme.

Il me tend un peignoir. Il est moelleux, doux. Je m'en drape...et je me retrouve presque instantanément sèche. Je sais que plus rien ne devrait me surprendre venant de lui mais pourtant je ne peux m'empêcher de le regarder d'un air étonné.
Il répond à mon œillade par un:
"Fibres hyper hydrophile. Ces peignoirs existent aussi en modèle très fin, mais je ne sais pas pourquoi, vous autres terriens préférez le modèle épais, que, personnellement je trouve si peu pratique...
Enfin, bref...
J'étais venu pour vous donner une dernière chance de continuer à m'accompagner...pour la...heu... ça doit bien faire 173 fois que je vous le demande ou bien est-ce 174 ? A moins que ce ne soit 175... j'ai perdu le compte, mais ce n'est pas important. Ce qui est important c'est: vous voulez bien rester encore un peu? Encore un seul petit voyage...
S'il vous plait ?"

Ce "s'il vous plait" avait été dit avec une petite moue: cette momerie à mi-chemin entre les bajoues tombantes du cocker battu, les pupilles dilatées du Chat Potté et le bec d'un Daffy déconfit.


Je souris en secouant la tête et prend une allure de maîtresse mécontente:

"Ce n'est pas en faisant cette grimace que vous me ferez changer d'avis. Cela vous dessert, même, cher ami!... Avec cette bouille, les cheveux tout en l'air vous ressemblez à mon fils quand il ne veut pas se lever pour aller à l'école... et renforce ma détermination à vouloir rentrer."

Ses épaules s'affaissent et son visage change. Cette fois-ci je peux y lire une réelle peine et une pointe de jalousie.
"Votre fils a vraiment de la chance d'avoir une maman aussi formidable"

Je pose ma main sur sa joue, ce visage si jeune aux yeux si vieux...
"Et vous vous êtes exceptionnel et je ne pourrais jamais assez vous remercier de m'avoir fait visiter tout ces mondes, toutes ces époques...Mais ma famille me manque..."


Une secousse nous fait momentanément perdre l'équilibre. La piscine déborde et finit de détremper le bas de son pantalon et ses baskets qui avaient dû, autrefois, être d'un blanc immaculé.
Reprenant malgré tout et du mieux que possible contenance il m'annonce:
"Nous somme arrivés, ou plutôt devrais-je dire: VOUS êtes arrivée...A peu de chose près à peu près au moment où nous somme partis. Avec une erreur probable de 5 minutes bien sûr.... Ce T.A.R.D.I.S. a toujours eu un petit problème de calibration temporelle.

Mais je vous promets que personne ne se sera aperçu de votre escapade..."


La petite voix dans ma tête me nargue alors :

"Dans les histoires de J. M. Barrie, Peter Pan est presque incapable de tenir parole quand il s'agit du temps...

Qu’en est-il du Docteur?"




Ah, oui au fait...
...c'est une fan-fic'

Dernière modification par grogramane ; 20/10/2013 à 15h51.
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