#11 Le dernier des templiers
Les auteurs :
Michael Avon Oeming aux dessins et Bryan J.L. Glass au scénar'
Pourquoi je l'ai acheté ?
L'héroic-fantasy n'est pas le genre le plus facile à trouver en comics. Alors souris ou pas, tant qu'il est question de magie, de démons et de quête initiatique, j'ouvre l’œil, puis le portefeuille.
Le pitch :
Le jeune Karic, doux rêveur, aime écouter les histoires sur les Templiers, un ordre de valeureux chevaliers dissout depuis des décennies. Mais la réalité le rattrape brutalement, une armée de rats envahit sont village et enlève ses proches. Son destin se dévoile alors à lui : Plus qu'un simple souriceau, il est l'élu du divin Wotan, désigné pour mettre fin à l'oppression.
Mon avis :
Malgré une trame de base extrêmement classique, le récit parvient à trouver un souffle d'originalité grâce à plusieurs bonnes idées.
La "traditionnelle quête initiatique du jeune élu accompagné d'un mentor charismatique" est transposée dans un monde de souris anthropomorphes. L'air de rien, cette simple idée permet aux auteurs de bâtir un monde médiéval d'une grande cohérence, qui se révèle au final très éloigné de la fantasy classique. On est plongé dans un univers qui a un passé long comme le bras, où chaque animal est subtilement intégré au background politico-religieux. Par exemple, les prédateurs naturels des souris (chouette, serpent..) se retrouvent propulsés au rang de divinités et fondent une mythologie aussi fascinante que rafraichissante.
Le ton du récit se veut aussi très sombre. Il n'y a pas beaucoup de place pour l'espoir, on meurt dans des combats sanglants, on croise des divinités cruelles et on trahit pour quelques pièces. Les intriques politiques multiples sont particulièrement plaisantes, tout le monde manipule tout le monde. Les motivations de chacun se dévoilent au fur et à mesure et délivrent quelques surprises !
Côté dessins, si j'ai eu des difficultés au début à distinguer les souris entre elles (rien ne ressemble plus à une souris qu'une autre souris), on constate rapidement que le style d'Oeming touche juste. Très influencé par Mignola, le trait tout en jeu d'ombres participe grandement à donner vie à la dépression ambiante. Les scènes d'action sont également bien rythmées et dynamiques.
Un récit qui revisite les classiques pour en faire du neuf donc !
L'édition :
Une édition quasi-parfaite. Ecoutez plutôt : un gros TPB de presque 250p, avec une préface de Bill Willingham (drôle et intéressante en plus, sérieusement j'ignorais que ça existait une préface réussie !), des artworks en pagaille et une cascade d'autres bonus : une chronologie du monde pour asseoir un peu plus la cohérence de l'univers, une analyse des sources d'inspiration de la mythologie crée, une postface des auteurs et le proto-récit original de 5 pages.
Pas mal pour 15e, nan ?
Par contre, même si cet arc peut se lire comme une histoire complète, on pourra regretter que la suite de Mice Templar n'ai a priori jamais le droit au même genre de traitement.
Le détail en plus :
De l'aveu de Oeming, voici les premières influences qui finiront par donner Mice Templar, après trois décennies de maturation. Rappelez vous !
Et voilà, vous pouvez dorénavant étaler votre culture et briller dans les soirées mondaines !
De rien.
Ma note :
