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Vieux 02/10/2009, 13h47
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FredGri FredGri est déconnecté
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FredGri est plus orageux que TornadeFredGri est plus orageux que TornadeFredGri est plus orageux que TornadeFredGri est plus orageux que TornadeFredGri est plus orageux que TornadeFredGri est plus orageux que TornadeFredGri est plus orageux que TornadeFredGri est plus orageux que TornadeFredGri est plus orageux que TornadeFredGri est plus orageux que TornadeFredGri est plus orageux que Tornade
Tenez, j'avais écrit un texte en hommage à l'amitié, il y a, je ne sais plus, genre 5 ans de ça, un truc comme ça, mais ça parlait aussi et surtout du thème du "retour", je vous le montre (je ne pense pas l'avoir déjà fait) !

Mon ami, mon frère

Vois-tu ! Je regardais par la fenêtre l’autre jour, il était tard et là-bas une lointaine sirène d’ambulance résonnait. Je voyais aussi des gamins qui revenaient en courant du lac ! Je me suis souvenu d’avoir couru, moi aussi, en m’éloignant d’une forêt ou de la plage !
Tu étais là, certainement, de toute manière nous étions toujours ensemble, les « amis pour la vie » qui rêvaient de devenir cosmonautes, agents secrets ou même super héros !
J’ai alors fermé la fenêtre et je me suis servi un thé. J’ai repensé à toi, à nos éclats de rire… Que devenais-tu ? Etais-tu en ce moment dans ton salon en train de cajoler ton enfant ? Discutais-tu avec un client dans un grand restaurant ? Ou tout simplement étais-tu devenu cet espion que nous aimions ! J’ai souri !
Je me suis dit, à ce moment-là, que j’allais te faire une lettre, un mot pour te tendre la main, un geste pour te rejoindre, une façon à moi de faire mon retour aux sources.
Mon ami, qui es-tu aujourd’hui ?
Je ne peux m’empêcher de penser à toi avec mes yeux d’enfant, c’est inévitable, comprends-tu ! Cela fait près de 20 ans que nous ne nous sommes plus revu. Un siècle plutôt, peuplé de longues minutes à se construire, à se trouver une peau, à aimer, vibrer, être aimé. Une vie de distance entre nous ou l’amitié s’est teinté de mélancolie, irréelle, elle est devenue un petit souvenir, quelque chose qui me fait soupirer en m’asseyant.

Je me suis préparé et, plus tard, j’ai pris ce train. J’avais envie de te connaître, j’ai retrouvé ton adresse sur l’annuaire. J’avais peur, mais en même temps je me disais que nous étions si proches. Souviens toi, oui souviens toi bien de nos rires à tue-tête, de ces courses, ces anniversaires ! Mon ami, mon frère !

Progressivement, tandis que je me rapprochais, je me demandais si tu avais changé, comment se passeraient les premiers regards panoramiques. Irions-nous nous promener en nous racontant des vieilles anecdotes, pourrions nous être à nouveau des amis après toutes ces années ! n’étions-nous pas plutôt devenus de vagues potes, une forme sur une photo ?
Petit à petit je me rappelais cette conversation avec un copain, sur ce besoin de retrouver les sensations de l’enfance, de se « ressourcer ». Et justement je me suis dit que tu étais principalement une sensation, abstraite, un souvenir ! À chaque moment de ma vie, jusqu’alors, tu avais été présent pour me soutenir, pour me ramener la joie au visage, une sorte de phare qui me guidait vers des choses essentielles, mais je me demandais si je devais vraiment te revoir ! Après tout, pourquoi recoller à ton petit visage ces années passées, ces vêtements d’adultes ! Nous ne nous connaissions plus, inévitablement !
Je refermais mon livre et observais le paysage qui filait dehors, calmement. Je me suis demandé si tu ne pourrais pas être ce gars qui marchait le nez en l’air dans l’allée centrale et qui te ressemblait ! Tu viendrais vers moi en souriant et me demanderais « mon dieu, mais c’est bien toi, quel heureux hasard, mais que fais-tu là ? ». Ensuite, on se mettrait à parler, tu me raconterais tes études, me décrirais ta femme, votre vie et ces merveilleux gamins, je te montrerais mes photos aussi en souriant béatement… On retrouverait nos vieilles habitudes à parler de BD, à partager cette complicité enfantine, mais sans les Lego.
Je redevenais un gamin dans ce wagon.
Tu me manquais déjà, je fermais les yeux…

Quand je suis descendu du train, je serrais mon sac. Tout avait tellement changé ici, sur le quai, je voyais un peu de cette ville ou j’avais passé tellement de bons moments. En fermant bien les yeux, j’entendais les murmures de nos courses à vélo, de Laurent, de Pierre-Yves, une douce mélodie mélancolique. J’ai marché un peu, regardé encore une fois les horaires de train et avancé, avancé encore et encore vers cette rue tracée en noir sur un plan.

Finalement je ne suis pas venu sonner à ta porte, je ne me suis pas annoncé, j’ai juste vu ton nom sur une étiquette qui pourrait ressembler à celle que nos mamans collaient sur nos cahiers. J’ai mis cette lettre, que tu lis en ce moment, dans ta boîte et je suis retourné tranquillement vers mon train.
Ce jour-là il faisait beau, je vais passer par les quais en frôlant de la main le muret en béton. Sur le chemin, je m’arrêterais à quelques endroits, j’aurais le temps et c’est si beau ici, le bord de mer, la brise maritime, après tout je te retrouvais, déjà nous commencions à courir ensemble vers les dunes…
« Mon ami, mon frère… »

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Dernière modification par FredGri ; 02/10/2009 à 17h30.
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