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Vieux 15/07/2012, 09h22
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Posté par cronos59
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Et un peu radin aussi, l'analyse ADN, il doit être équipé pour quand même dans sa batcave... Si ce n'est dans son batsuit.
On y revient dans le volume 2...



Citation:
Posté par Jim Lainé
…Une partie de la thématique de Morrison tourne autour du rapport entre l'original et la copie.

… À cela s'ajoute l'intérêt que Morrison éprouve pour la représentation (notamment théâtrale)

… Et enfin, dernier thème majeur, c'est la transmission de génération en génération.

… Et dans ses Batman, tout est là : l'imitation (copies de Batman…), la représentation (mise en scène par le Docteur Hurt, par le Joker, création d'une scène devant un public…) et la transmission générationnelle (présence de Damian, exploration de la généalogie de la famille…).

…/… C'est bien amené, ça tape, et ça sort Batman de son contexte de polar sordide dans lequel il patauge depuis longtemps. Y a presque une atmosphère à la James Bond, avec le smoking, les gadgets et les repaires secrets, qui me semble hautement accessible au nouveau lecteur. Et d'autre part, pour le vieux lecteur, c'est un signal fort : Morrison envoie un énorme clin d'œil au vieux lecteur en lui disant "attention, je vais travailler sur la continuité, sur les vieilles histoires, je vais ressortir des trucs que personne n'exploite plus depuis des décennies, et je vais en faire quelque chose de neuf".
Merci Jim pour cette analyse éclairante et, encore une fois, passionnante. Je ne suis toujours pas sûr d’aimer le taff’ de Morisson sur Batman, mais je commence au moins à savoir pourquoi !

Pour ceux qui en doutaient encore, Gotham n’est en fait qu’un gigantesque asile de dingues violents aux costumes bariolés, qui cherchent dans le rétablissement de la justice, la lutte contre l’ennui ou la recherche du profit une justification à leurs pulsions.

A partir de là, Morrison joue les archéologues du comics, l’acrobate du 9 ième art pour secouer le lecteur de Batman : on aime, on déteste, mais on ne peut pas dire que ce soit paresseux et convenu.

Donc, une bande de milliardaires a décidé de détruire physiquement, socialement et psychologiquement Batman ET Bruce Wayne et de s'emparer de Gotham. Non, ce n'est pas la "court of the owls".

Mais peut-on vraiment se jouer du Batman, celui qui anticipe tout, le plus grand détective du monde, celui qui a toujours 10 coups d’avance et se méfie autant de ses amis que de ses ennemis ?

Zur-En-Arrh peut être le salut ou la folie, éventuellement les 2 !

Le Joker, seul, a la vérité : il n’y a aucun sens à tout cela ! La vie n’est que le produit du chaos : une gigantesque blague dont il est vexant que de sinistres sires ne comprennent pas la chute.

Donc, ce volume BATMAN R.I.P enchaîne les combats rudes, les scènes d’hallucination, les retournements de situation, les trahisons. Le rythme particulier de Morrison est parfois perturbant, une sorte de zapping permanent, mais qui finalement colle bien à l’ambiance voulue par l’auteur : le lecteur éprouve la perte de repères de personnages délirants, étymologiquement, qui ont perdu le lien avec la réalité.
C’est peut être là que va se jouer le clivage entre les « pro » et les « anti-Morisson », sur la notion de réalité, ou du moins de réalisme des comics.

Alors que le Batman du XXI ième siècle s’est évertué à quitter le bariolé et la fantaisie pour trouver du réalisme et de la gravité, Morrison décide de quitter le polar urbain pour exhumer à sa façon les couleurs et la naïveté des premières décennies de la chauve-souris, mais en profite pour leur faire perdre leur innocence.

Les fans de polar sont désarçonnés par l’atteinte à l’image du détective taciturne, les amateurs du old-school bondissant crient à la profanation. Quoi qu’il en soit, ces épisodes font réagir, réfléchir, dérangent. On ne s’y ennuie pas et, contrairement à la rumeur, on comprend tout à fait ce qui se passe. Et il y a incontestablement du travail et de la matière à lire.

C’est monumental par rapport à 75% de la production actuelle !

Ah oui, donc, je vais continuer au volume 3 à essayer de savoir si j’aime ou pas !
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