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Vieux 05/05/2012, 23h17
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Bonsoir,

Objet de l’exposé: «De la mauvaise utilisation de la musique dans les films. »

Sevré d’un bon film de super héros en groupe -suivez mon regard-, je me suis rematé Watchmen. Oui, je sais que les deux parties de ma phrase ne vont pas ensemble.
Mais, indépendamment de ce que je peux penser de son cinéma à Mr Snyder, et je peux avoir tort sur bien des aspects que j’estime négatifs, s’il y a bien un truc dont je suis certain, et ça m’a de nouveau frappé là, c’est qu’il ne sait absolument pas utiliser la musique dans ses films.

Et le pire, non pas parce qu’il a mauvais goût musical. Ce serait même plutôt l’inverse.

Mais c’est récurrent chez lui, il a une façon curieuse, pour ne pas dire autodestructrice, d’assembler le son et les images.
Et dans Watchmen, c’est un festival. Déjà, il faudrait proscrire les films, qui ne sont pas des musicaux, où la bande son est constituée de plus de quatre morceaux différents chantés. Au bout de trois, ça fait autoradio.
Et comment Snyder arrive-t-il à rendre aussi parfaitement ridicule «Hallelujah» de Cohen? Par quel miracle parvient-il à massacrer la force émotionnelle d’une scène quand il a Simon&Garfunkel ou Hendrix en toile de fond ? Je vous avoue, c’est un mystère. Quelque soit le morceau, surtout chanté, qu’il mette, ça tombe à plat et ça nuit à son cinéma. Enfin chez moi en tout cas. Mais même, je pense que c’est un avis qui peut être partagé par beaucoup parce que savoir placer la bonne musique au bon endroit dans son film, c’est un art. Parce que ça doit répondre à des règles finalement partagées par tous mais complexes à atteindre: dans une fiction, une musique doit renforcer la puissance émotionnelle d’une scène. Et guère plus. Elle ne doit pas s’appréhender d’une manière intellectuelle. Exemple le plus frappant dans Watchmen, l’utilisation piteuse qu’il fait de «All Along the Watchtower» au moment de l’attaque de la prison, juste pour la référence littérale. Et surtout, ne pas faire du second degré -pour peu qu’il y en ait chez lui j’hésite- en se croyant obligé de faire son petit malin et en plaçant par ex., j’y reviens, «Hallelujah», sur un couple qui fait du sexe. Il avait quoi en tête à ce moment là, Snyder, vous croyez? Il trouvait que l’air était joli et que personne ne ferait gaffe aux paroles? Ou alors, il trouvait ça malin d’appuyer à ce point le sens de la scène «Hallelujah, enfin, je jouis, bonne mère, Hallelujah, oh oui c’est bon» ? Pour une bonne scène parodique d’accord. Mais sinon? Parce que là, en là renvoyant, j’ai cru être projeté chez les ZAZ quand même et je doute fort que ce soit le but de départ.
Bon, à d’autre fois, ça va mieux, il ne se vautre quand même pas tout le temps, mais on les retient moins que celles où il se gauffre. Et Watchmen n'est pas un exemple isolé. Je vous renvoie notamment à son placement de "Where is My mind?" dans Sucker Punch qui donne juste envie de se pendre avec les tripes d'un producteur de RnB.

Alors, mon analyse, c’est que ce réalisateur est un garçon musicalement contrarié. Ce qu’il aime, lui, c’est le rock au sens large. Hendrix, Cohen, Janis, Pixies, voire dans un autre registre Philip Glass, des choses somme toutes délicates, ouvragées, aux jolies harmonies.

Mais, ce qu’il produit à l’écran, cette débauche de violence, avec les os qui pètent plein cadre, ce cinéma bien démonstratif, avec force ralentis, le sang qui gicle plein écran, plouash, le dolby à fond tout le temps, cette théâtralité, ces moments très pompiers, et surtout cette haine du silence, c’est clairement plus heavy-metal, à mon sens.

Bon, voilà, c’est pas grave, mais c’était ma démonstration: Snyder est donc un cinéaste heavy-métal qui a le malheur d’avoir bon goût en rock.
Et ça lui pourrit son cinéma.

Comme quoi, c’est vraiment le rock, le plus fort.

Merci de votre attention.
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