[anteus]

Chapitre vingtième : Betty :

Elle pleurait de plus belle en sachant que l’homme qu’elle avait toujours aimé s’en allait loin d’elle pour y mourir. Elle ne voulait pas s’y résigner et pourtant elle ne pouvait pas mourir en ce moment là, avec ces morts-vivants !
Et puis où était donc passé le Premier ?
Elle s’échappait des flammes, pour sauver sa vie, sans comprendre qu’elle empruntait le même trajet que sa défunte amie. Celui qui mène à la voie du train.
Un à un, les morts-vivants disparurent dans le feu, mais quelque chose lui barrait la route.
C’était aussi l’un d’eux, ou plutôt un mélange qu’elle avait connu à l’état d’humain. Le mort se tenait devant elle, grotesque. Sa peau s’était fondue à celle de son amour par le feu. Un gros corps mort fusionné avec Soso par la taille.
Le Gros semblait la regarder à la fois aveec dégoût puis avec envie, une envie folle de manger sa chair. Leurs yeux avaient coulés. Betty cria d’épouvante.
Le Gros tenait toujours la hache en main, il en jouait fièrement pour l’intimider.
Un son effrayant sortaient de leur gorges à demi-calcinées, la lumière du feu les rendait encore plus horribles malheureusement.
Il jeta sa hache par-terre, souvenir de sa vie humaine où il aurait laissé une chance par jeu à son adversaire qu’il savait moins fort.
L’haleine fétide s’avança vers elle, ses bras l’enserrait, elle allait crier, elle sentait quelque chose dans ses poches.
Betty s’échappa de justesse à la morsure, celle qui l’aurait changée elle en est sûre. Se souvenant de Meurteaux, elle retint son souffle et veilla à ne pas faire de bruit.
Ça marchait !
Le mort grotesque semblait perdue, où était-elle ?
Il sentait, mais l’odeur du brûlé était plus forte. C’était horrible, ça brulait même les narines.
Bam Bam Bam. Comme un faible son. Le mort regarda Betty.
Bam Bam Bam. Elle baissa les yeux, elle avait compris.
Bam Bam Bam. Son cœur la trahissait.
Le gros voulu s’élancer, elle dégoupilla alors la bombe qu’elle avait trouvée dans sa propre poche puis lui lança.

Après l’explosion, ce qui restait de Soso bougea encore. Rampant sur le sol comme Toro Negro l’avait déjà fait. Betty se saisit de la hache du Gros en le regardant elle lui dit :
« va en enfer pourriture ! »
Enfin la lourde hache coupa la tête du zombie. C’en était fini.
Mais le feu avançait de plus belle. Elle s’avança jusqu’à la ligne du train, croyant sa mort proche mais le miracle aidant, le train s’arrêta pour elle, l’emmenant loin de toutes ces horreurs. Elle était enfin à l’abri.

Plus loin un mort s’échappa du feu, elle le reconnut. Elle avait une vengeance à assouvir.
Le Premier s’élança vers elle, la tête à moitié détruite. Le feu s’approchait de plus en plus.
Elle attrapa la hache à pleine main, cria.
En une seconde il fondit sur elle. Comme s’il était capable de voler.
Il faut croire que la hache ne tenait pas beaucoup car elle glissa des mains de Betty.
Le zombie était décidément trop fort.
Il s’approcha près d’elle. Elle était totalement soumise désormais. Betty ne pouvait plus rien faire. Elle allait mourir, puis…
Au moment de la mordre le destin donna un coup de main.