Discussion: La loi des séries
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Vieux 13/02/2020, 16h08
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La loi des séries

Il est indéniable que la série est le format de notre époque. Les années 2000 ont vu l'arrivée des phénomènes Lost, Breaking Bad ou Game of Thrones, et désormais tout le monde ou presque est adepte du genre.

Sauf que, de quel genre parle-t-on réellement? Car si la série cartonne, c'est au dépend du format épisode qui n'existe quasiment plus. Ceux qui regardaient des séries avant les années 2000 savaient qu'il pouvaient apprécier un épisode sans avoir vu le précédent. Code Quantum, McGyver ou même la Petite Maison dans la prairie fonctionnaient sur ce modèle. L'épisode était entier, rarement double et à suivre, et il se suffisait à lui-même.

La comparaison est la même que pour les comics, le single n'a plus réellement de sens de nos jours, il n'est qu'un chapitre parmi un arc, et encore le terme chapitre sous-entendrait qu'il constitue un tout, du début à la fin.

Donc voilà, de nos jours mis à part quelques rares exceptions, l'épisode n'existe plus. On notera l'effort apporté par les créateurs de Stranger Things de vouloir donner un titre à chaque chapitre, une rareté!

Mais attention, les séries qui sont constituées d'épisodes ne font pas stagner l'évolution des intrigues ou des personnages. C'est juste que c'était plus distillé, les bases étaient posées pour qu'on puisse encore mieux apprécier le changement. Il y avait une continuité qui donnait du sens au tout, tout en gardant l'esprit de l'épisode. Murdoch dans McGyver, les Borg ou Q dans Star Trek Next Generation permettaient de faire ce genre de lien et d'évolution.

Star Trek est un bon exemple de cette évolution. Depuis la série originelle, et jusque Voyager et Enterprise, le spectateur avait généralement de quoi se distraire du générique de début jusque celui de fin. Et est arrivé Discovery, qui s'est adapté aux styles de narration de notre époque, avec plus de réussite que Picard.

Alors peut-on parler encore parler de série, ou simplement de feuilleton? Désormais sont diffusés des bouts d'une quarantaine de minutes, sans réels introductions, climax et cliffhangers. Le tout en paquet de dix pour appeler ça une saison. Au final des bouts de bouts, qui n'ont pas la consistance d'un véritable récit avec ses règles.

On lit souvent que les spectateurs d'aujourd'hui sont déroutés par le format de Black Mirror, et que certains avant d'essayer se disent circonspect d'avoir un récit complet à chaque fois. L'héritier de Twilight Zone serait un des derniers à respecter le spectateur et celui-ci n'en voudrait même pas.

Le format épisode qui s'inclut dans un tout montre une certaine perte du talent du storyteller. Il était inimaginable il n'y a pas longtemps qu'un scénariste ne se lance dans un récit sans savoir où il allait. De nos jours, une simple idée de base suffit à lancer la machine, et spectateurs tout comme scénariste se demandent où ça va le mener.

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