Afficher un message
  #19  
Vieux 16/08/2008, 15h56
Avatar de FredGri
FredGri FredGri est connecté maintenant
Secret Identity of HB-Man
 
Date d'inscription: décembre 2002
Localisation: Cherbourg en Cotentin
Messages: 23 339
FredGri est plus orageux que TornadeFredGri est plus orageux que TornadeFredGri est plus orageux que TornadeFredGri est plus orageux que TornadeFredGri est plus orageux que TornadeFredGri est plus orageux que TornadeFredGri est plus orageux que TornadeFredGri est plus orageux que TornadeFredGri est plus orageux que TornadeFredGri est plus orageux que TornadeFredGri est plus orageux que Tornade
Allez, un petit texte à base de chocolat et de regard :-))

Quand nous aimions le chocolat ensemble

J’aime beaucoup ta façon de croquer dans ce carreau de chocolat.
Cette mimique quand tu retrousses les lèvres, quand tu découvres tes dents et quant tu tends le cou pour mordre doucement cette tendre chair ! Tu me regardes ensuite en souriant, tu devines que tout ça me plait, cette « cérémonie », ces gestes. Je repose presque à chaque fois mon livre et je te regarde. Nous avons notre carreaux régulier, cette petite récompense de la journée. Je fixe les miettes sur la petite table. Eclat de rire.
Ces moments, on se les prépare lentement, par petites bribes, lorsque tu prépares ta liste de course, lorsque dans les rayons du supermarché, tu glisses lentement vers ces étiquettes colorées.
Je lis avec toi.
« Chocolat Blanc... »
Nous avons ce même petit regard gourmand, à envisager une soirée, un laps de temps entre deux gorgés de thé. Les délices des moments perdus qui s’étirent encore et encore. D’un commun accord nous regardons la tablette rejoindre le caddy, se caler entre le lait et le gigot, nous l’oublions déjà peut-être mais quant il faudra tout ranger, plus tard, nous glousserons en nous répétant silencieusement les multiples façon de déchiqueter l’emballage en carton blanc, l’habituel aluminium ou encore cette texture velouté, lisse de ce chocolat tellement désiré.

Mais nous ne nous élançons pas tout de suite vers le rayon gourmandise, nous traînons le pas en réfléchissant tranquillement à la disposition la plus optimale dans le panier ou le caddy, nous avons déjà intégré ce petit parallélépipède dans cet ensemble, cette masse inerte. Les courses ne sont qu’une routine et rien ne sert d’aller s’éterniser entre ces logos tous plus accrocheurs les uns que les autres.
Garder le meilleur pour la fin.
Faire durer le plaisir.
Je t’observe du coin de l’œil quant il nous arrive de nous rapprocher et je sais que, là-bas, au fond de ces yeux, une lueur brille et compte les secondes.
Je te murmure, petit souffle, chuchotement, je glisse ces mots…
« Chocolat blanc... »
Et nous nous éloignons encore un peu, pour revenir, pour tendre la main autre part, et finalement…
Finalement !
Il nous arrive de nous amuser, souviens toi, ou peut-être ai je tout imaginé, qu’importe, de nous amuser avec ces images qui se dégagent de ces ingrédients. C’est une façon de perpétuer les sensations qui se cachent entre les dents, sous le palais. Je rigole. Je fonds.
« Sucre », Oh, j’aime le sucre, ils en mettent partout, voyons, et ces kilos, ces kilos, si tu manges trop de sucreries tu verras ta ligne… et pas la peine de me regarder comme ça, de gonfler tes joues, de compter ces cubes blancs que je laisse tomber dans ma tasse à chaque fois… C’est une manie qui me perdra, ben voilà ! Allooooons !
« Beurre de cacao », les rêves d’enfance, une tartine pour le goûter, tu te rappelles ces quatre heure dans la cours de récré. J’avais le visage barbouillé. Je me dis que le beurre c’est quand même gras…
Gras + sucre = Arrrrrrrrggghhhhhhhhhhhhhhhhh !
« Noix de coco torréfiées », ça, ça te fait penser à du café, exactement ! C’est « torréfié » qui te met la puce à l’oreille, les associations d’idée, comme moi, tu ne sais pas ce que ça signifie précisément, une cuisson, peut-être, un détail dans cette préparation industrielle, le geste d’un ouvrier qui abaisse une manivelle. Et hop c’est fait, torréfié, tu le voulais tu l’as eu.Nous nous perdons déjà. Tant pis. La loi du ventre.

Je te regarde encore une fois avec ton petit air absent, l’air de rien, qui reste silencieuse. Tu as essayé nombre d’autres marques, tu t’es régalée progressivement de ces chocolats tous très divers, mais celui là, ce logo, tu le gardes dans un coin de ton cœur, comme un plaisir qui n’appartient qu’à toi, une vibration qui te fait oublier le reste.
Les copeaux de coco te chatouillent la gorge, ils parfument ce carré lacté, rehaussent la délicatesse du maïs qui se fait très discret. Ce petit goût velouté qui coule dans ta gorge te ramène quelques années auparavant, quand tu balançais tes pieds dans le vide en regardant les dessins animés, c’est sucré, c’est crémeux, doux sous la langue, peut-être associes tu cette sensation à un visage qui rigole, à un jeu d’enfance, ou à un souvenir obscure et joyeux.
Immanquablement tu tournes ton visage vers moi et nous sourions sans rien nous dire. Je retend la main. Resservons-nous, ça n’est pas écœurant !
Dans le silence de notre lecture les pétales de maïs craquent régulièrement.
Demain, je t’attendrais, assis tranquillement sur ce canapé. La tablette posée devant moi.
Et je suivrais le son de tes pas presque muets qui se rapprocheront.
J’imaginerais alors, déjà, cette façon inimitable que tu as de croquer dans ton carreau de chocolat, de chocolat blanc noix de coco pétales de maïs.
__________________
Mon site (qui date )
Réponse avec citation